1. Manquer de discrétion
S’il est bien une qualité dont doit faire preuve tout pêcheur de truites, c’est la discrétion ! La truite possède une méfiance aiguë. Elle est d’autant plus aux aguets qu’elle vit dans des milieux de petites dimensions, où elle se sent toujours plus vulnérable face aux prédateurs. Une truite de ruisseau est bien plus craintive et difficile à approcher que dans une grande rivière. La discrétion concerne tous les aspects : l’approche, lente et mesurée, la silhouette cassée chaque fois que nécessaire, le pas léger, et surtout, veillez aux ombres portées.
2. Sous-estimer les truites
C’est vrai, certains jours les touches et les captures s’enchaînent avec une relative facilitée. Mais cela reste rare et la plupart du temps il faut mériter chaque capture et pêcher juste pour connaître le succès. D’une manière générale, il ne suffit pas de reproduire ce qui nous a permis de prendre quelques truites une fois pour réussir le lendemain. La truite adopte des comportements différents au gré des conditions et des saisons. Elles sont souvent bien plus nombreuses qu’on ne le pense.
3. Surestimer les truites
Oui, la truite est un poisson malin, rusé, voire très éduqué sur certains parcours dans lesquels tout ce qui n’est pas correctement présenté et qui ne correspond pas aux proies du moment est impitoyablement refusé. Mais la truite n’est qu’un poisson, dont le comportement reste relativement rationnel. Il y a toujours une solution, et des poissons à prendre ! Pas de « magie », ni de complexité, mais des choses simples, bien faites, et surtout réfléchies pour coller aux mieux aux conditions du moment.
4. Choisir sa rivière au hasard
Dans les bonnes régions à truites, les rivières sont souvent nombreuses. Elles sont différentes, plus ou moins larges, pentues, encaissées, rapides et ombragées. Notez également l’altitude de leurs sources et la surface de leur bassin-versant. Ces facteurs conditionnent leur débit et leur température au fil des saisons. Certaines se réchauffent plus vite tandis que d’autres restent plus fraîches en été et avec plus de débit. Comprendre ce phénomène et savoir le mettre à profit permet de choisir les rivières présentant les conditions de pêche les plus favorables le jour de votre sortie.
5. Choisir son parcours au hasard
Une rivière n’est jamais uniforme. Elle est composée d’une succession de tronçons qui diffèrent par leur pente, leur morphologie, leur débit, leur exposition au soleil ou au vent. Chacun de ces tronçons va présenter des conditions de pêche différentes dans une même journée. Certains seront plus pêchants, d’autres moins. Savoir reconnaître ces différents secteurs et les choisir en fonction des meilleures conditions de pêche au moment où l’on est au bord de l’eau est capital. À l’inverse, choisir son parcours au hasard revient un peu à jouer aux dés…
6. Pêcher comme on veut, quand on veut
Dans la pêche de la truite comme dans la vie, il y a « ce qu’on aime et qu’on voudrait faire » et il y a « ce qu’il faut faire ». Cela coïncide parfois, mais le plus souvent ces deux points sont différents ! Pêcher en mouche sèche ou au leurre dans une rivière charriant des eaux teintées et glacées, parce que ce sont nos techniques favorites, conduit tout droit vers l’échec et la frustration. Pour réussir régulièrement, il est préférable de « faire ce qu’il faut », c’est-à-dire adapter sa pêche aux conditions du moment.
7. Pêcher toujours très fin
Pêcher fin est un point important pour tromper des truites sélectives. Et c’est d’autant plus vrai que la saison avance et qu’il faut pêcher avec des leurres ou des appâts de petite taille. Mais pêcher très fin signifie pêcher plus fragile et prendre des risques en cas de beaux poissons, sans négliger les casses plus fréquentes lors d’accrochages au fond. Certaines techniques (mouche noyée, leurre, ...) ou conditions (eaux fortes, ...) permettent de ne pas pecher trop fin, ce qui est toujours préférable pour assurer une meilleure présentation et diminuer les emmêlements. Un diamètre raisonnable de bas de ligne évite de laisser trop d’hameçons dans la gueule des truites et d’abréger les combats avec les beaux poissons.
8. Ne pas pêcher toute la saison
De nombreux pêcheurs de truite ne pratiquent qu’une partie de la saison, celle présentant les conditions les plus favorables à la technique qu’ils aiment. Le début de saison pour les amateurs de toc en ruisseau et petite rivière ou l’été pour les moucheurs. Cela revient à réduire inutilement une saison déjà courte. Le risque que cette période ne soit pas favorable est important du fait d’une météo de plus en plus capricieuse et changeante. Pêcher toute la saison permet de mieux en profiter et de se confronter à des situations de pêche différentes. De quoi progresser.
9. Ne pas réfléchir sa stratégie
Bien pêcher ne se résume pas à maîtriser sa technique. C’est un point important, mais pas capital. Mieux vaut une technique approximativement maîtrisée mais mise en œuvre dans des conditions de pêche favorables que l’inverse. Les touches seront plus nombreuses. La réussite tient à un ensemble de paramètres : choix de parcours, technique… L’ensemble de ces choix détermine la « stratégie de pêche ». Ne pas se poser de question et pêcher au hasard revient à attendre les résultats du tirage du loto. Parfois on a quelques numéros, mais pas souvent !
10. Utiliser un matériel inadapté
Le choix de matériel n’a jamais été aussi vaste qu’aujourd’hui. Et la qualité de ces équipements a aussi bien progressé. Il n’existe plus beaucoup de « mauvais » matériel. Mais il peut exister des mauvais choix, du matériel mal adapté à la technique ou au parcours fréquenté. Longueur, action et puissance des cannes, type et diamètre de ligne, taille et type de moulinet ou de leurre, tous ces points doivent être réfléchis et choisis en fonction du type de pêche pratiquée et du parcours fréquenté. Ce n’est que lorsque tout est en adéquation que l’on pêche juste, et donc que l’on pêche bien.