Les truites ne mordent pas ? Changez de stratégie et trouvez la solution !

La réussite d’une partie de pêche est toujours un pari. On a beau avoir réfléchi sa stratégie, choisi son parcours en fonction des conditions, essayé de prendre en compte le maximum de paramètres, le résultat n’est jamais garanti. Cette « glorieuse incertitude du sport » fait partie intégrante de la pêche et contribue à son charme. C’est aussi ce qui rend la réussite si gratifiante, donnant alors l’impression d’avoir un peu compris les règles mystérieuses qui régissent la vie des poissons. Il y a des parties de pêche pourtant réfléchies et parfaitement organisées au cours desquelles la première touche tarde tellement qu’elle fragilise notre confiance, au point de nous faire douter du plan établi. Que faire ? Insister, encore et toujours, jusqu’à ce que ça paye ? Baisser les bras et plier la canne, ou tenter autre chose ? Toutes ces options sont envisageables, mais laquelle est la plus pertinente ? En un mot comment réagir de manière rationnelle ?

Définir l'objectif

La première chose à faire quand les touches se font attendre est de remettre les choses dans leur contexte. Celui du parcours tout d’abord. Des prises qui tardent pendant une partie de pêche dans une petite rivière bien peuplée de petites truites n’a pas la même signification que lorsque l’échec survient en grande rivière où l’on cible quelques poissons trophées. Dans le premier cas, les captures sont censées être nombreuses, et ne pas en avoir doit inciter à se remettre en cause rapidement car la première demiheure donne généralement la tendance. Dans le second cas, il est fréquent que les captures soient rares. Qu’elles tardent n’est donc pas une surprise et ne doit pas nécessairement entraîner tout de suite un changement d’option.

Le bon timing

De la même manière, il est important de se resituer dans le contexte du moment. Si on vient pour un coup du soir et qu’on arrive un peu tôt, l’absence de touches n’est pas anormale. La logique voudrait que les résultats s’améliorent quand on s’approche de la nuit. Pas de panique donc. Si en revanche on est pile dans le meilleur créneau de la journée, il faut réagir rapidement pour rectifier le tir. Le temps joue contre nous en nous éloignant des conditions censées être les plus favorables.

Il faut ensuite vérifier et « fermer » des hypothèses. La première et la plus évidente est l’inactivité des truites. Il arrive régulièrement qu’elles soient actives, mais que la façon dont nous pêchons ne permette pas de les prendre car la technique ou la prospection mise en œuvre ne sont pas réalisées de la bonne manière, au bon endroit ou ne correspondent pas à leur comportement du moment. La différence entre le succès et l’échec tient parfois à peu de chose. Les truites peuvent adopter des tenues ou des comportements très spécifiques. Si notre prospection n’est pas réalisée précisément où elles sont postées ou ne correspond pas à ce qu’elles « attendent », alors rien ne se passe. Comment savoir si on choisit les bonnes options ? Pas toujours facile. Mais on peut par exemple s’avancer rapidement sur des postes prometteurs sans pêcher, juste pour voir si on fait partir des truites. Si c’est le cas, c’est qu’elles sont actives et qu’on ne fait donc pas ce qu’il faut. Notre façon de pêcher est à remettre en cause dans cette situation. Si, en revanche, aucune truite n’est visible dans plusieurs postes abordés, la conclusion est différente. Elles ne sont pas dehors ! Mieux vaut alors changer de parcours voire de cours d’eau. Vérifier de cette façon que les truites sont actives est facile dans un ruisseau ou une petite rivière, beaucoup moins dans des rivières larges où elles sont rarement visibles.

Échangez des infos

Nous pouvons également discuter avec d’autres pêcheurs rencontrés, de manière à confronter nos résultats et impressions. S’ils ont eu du succès, c’est que nous sommes dans l’erreur et qu’il faut changer notre façon de pêcher. Dans le cas contraire, et selon leur approche et leur niveau technique apparent, leurs résultats peuvent confirmer l’inactivité des truites. La bonne réponse doit alors être différente. Mais dans les deux cas, elle revient à changer quelque chose. En effet, la réaction face à un mauvais début consiste le plus souvent non pas à insister en espérant que ça s’arrange, mais à modifier des paramètres pour trouver une solution. Cela joue sur la façon de prospecter, en ciblant des postes différents ou en présentant autrement, plus lentement, plus près du fond ou plus décollé, plus naturellement ou au contraire de manière agressive pour faire jouer d’autres stimuli. Ces changements peuvent aussi concerner ce que nous proposons aux truites : le type de leurre (taille, densité, action, couleur), l’appât (type et taille) ou le montage utilisé (plus lourd ou plus léger, plus concentré ou étalé pour une plombée toc par exemple). Vous pouvez passer d’une technique basée sur un comportement alimentaire à une autre basée sur l’agressivité, si vous les maîtrisez et disposez du matériel. Évidemment, on peut aussi changer de secteur voire carrément de cours d’eau.

Observez attentivement votre environnement

Changer lorsque ça se passe mal, c’est bien. Mais il faut le faire en réfléchissant afin de coller à la situation du moment. Si on impute nos mauvais résultats à un niveau d’eau trop fort, il faut chercher un secteur qui pêche mieux dans ces conditions, plus large, moins pentu ou en débit capté ou bien encore un affluent plus pêchant. Si on pêche au ver sans succès et qu’on assiste à une éclosion, il faut ramasser des larves et les utiliser pour tenter de séduire des truites fixées sur des nymphes, à moins d’avoir quelques imitations dans une poche. Analysez la situation et apportez une réponse rationnelle, mais ne reproduisez pas indéfiniment ce qui n’a pas fonctionné jusque-là. Même s’il y a toujours une certaine part d’incertitude, la pêche présente aussi des aspects très rationnels. Essayer de comprendre les grandes règles qui régissent le comportement des truites, puis les suivre en fonction des conditions du moment est un des fondements de la réussite. Observer, anticiper et savoir se remettre en question pour trouver la meilleure réponse aux conditions du jour est le défi permanent auquel les pêcheurs de ce beau poisson sont tous confrontés.