Un sandre métré pêché en kayak dans le barrage de Grandval, dans le Cantal

Alain Lespinasse a 50 ans, il pêche depuis l’âge de 5 ans et s’est pris de passion pour la pêche du sandre en pélagique. Ancien compétiteur sur le Challenge Henri Hermet, «  Artheo  » (sur les réseaux sociaux) connaît les retenues auvergnates par cœur ! Et c’est sur le barrage hydroélectrique de Grandval dans le Cantal, à l’aplomb du viaduc de Gabarit, le samedi 7 octobre dernier, qu’il a touché un sandre magnifique : « J’avais repéré ce poisson au sondeur, retrace Alain. Il était sous une boule de vifs, dans 11-12 mètres d’eau. Attention, je pêche en pélagique mais je n’utilise pas les technologies “live”, c’était un simple écho en 2D sur mon Helix 9 (Humminbird) ! Il est monté sur le leurre, j’ai simulé une fuite et là j’ai pris une grosse cartouche dans les poignets. » Sur son kayak (Supernova de Galaxy Kayaks), qu’il préfère au bateau par sa facilité de mise à l’eau et son approche discrète, Alain s’engage dans la bataille.

Malgré les précautions

Très vite, le pêcheur reconnaît le combat du sandre. Il le monte lentement, comme il fait d’habitude, par palier, pour lui laisser le temps de décompresser, quitte à prendre le risque d’une décroche. « Malheureusement, il est arrivé au kayak avec les yeux qui sortaient des orbites. Parfois, avec les gros spécimens, on a beau s’appliquer, ils stressent, et on ne peut pas les relâcher », regrette Alain. Le sandre est mesuré deux fois : verdict, 100 cm tout rond. C’est la deuxième fois qu’il atteint cette barre mythique, il avait déjà touché un monstre de 103 cm. « J’ai aussi fait des 96, 98… mais cette barre du mètre pour le sandre, c’est le Graal, elle est mythique, souffle-t-il. Les poissons comme celui-ci sont rares, une exception ! »

Des gros en pagaille

Et d’après notre spécialiste, il y a encore plus gros : « Ils ont tout ce qu’il faut : de la nourriture en abondance, des forêts immergées, des ruines, des plages... Mais aussi l’AAPPMA de Saint-Flour qui fait des empoissonnements réguliers et met en place des réserves temporaires lors du frai. » D’ailleurs, les pêcheurs viennent de toute la France pour pratiquer sur ce lac réputé de 1 100 ha. Les brochets métrés ne se comptent plus, et c’est le cas sur toutes les retenues du département : « Le record silure est à 243 cm, il a été fait début 2023, précise Jacques Chalier, responsable du développement à la fédération de pêche du Cantal. Pour le brochet, on était à 129 cm dans les années 1990, mais le record a été battu, sans être médiatisé. Cela arrive fréquemment d’avoir de très beaux sandres, mais les prendre, c’est une autre histoire. » Une histoire que connaît bien Alain Lespinasse !