Société lituanienne, Deeper a parfaitement su exploiter les technologies sans fil pour concevoir ses produits. La sonde émet un signal Wi-Fi capté par votre Smartphone ou votre tablette qui affiche les données via l’application Fish Deeper. En extérieur, ces ondes Wi-Fi ont une bonne portée et le Chirp+2 (2 pour deuxième génération) annonce une liaison jusqu’à 100- 120m, dans des conditions optimales bien sûr.
Automatique !
Si vous l’utilisez du bord, en lançant la sonde avec une canne, cette portée est amplement suffisante. Une éventuelle perte de liaison sera plus sûrement le résultat d’obstacles entre la sonde et le terminal (téléphone à terre, par exemple) que d’une distance excessive. La sonde est alimentée automatiquement dès qu’elle est dans l’eau avec coupure au bout de cinq minutes hors de l’eau. En cas de rupture de liaison (sonde hors de l’eau, immergée complètement, etc.), l’image affichée sur le terminal se fige mais le défilement reprend automatiquement dès que la liaison est rétablie.
Pour lancer le Chirp+2, qui pèse 92g, une canne puissante et un fil solide sont nécessaires pour ne pas casser au lancer. La contrainte, c’est qu’il faut trimballer une seconde canne puissante dédiée, notamment pour sonder loin de la rive. Le mode de fonctionnement est simple. Vous déposez la sonde flottante dans l’eau, devant vous, ce qui la met en route et génère le réseau Wi-Fi. Celui-ci apparaît alors dans la liste des sources disponibles de votre terminal et vous vous y connectez. Vous lancez alors l’application Fish Deeper qui propose de démarrer une nouvelle session : pêche du bord, bateau, pêche standard… chaque mode a ses spécificités. Si vous choisissez pêche du bord, c’est le GPS de la sonde qui prend la main. En mode bateau, c’est celui du terminal pour économiser la batterie du Deeper. Le mode standard lui se passe de GPS, se contentant de sonder. La session démarre alors et vous pouvez commencer à sonder et, éventuellement, à cartographier. Du bord, on lance puis on ramène la sonde au-dessus de la zone choisie, en évitant d’aller trop vite faute de quoi la sonde s’immerge et la connexion est perdue. D’une embarcation, on remorque la sonde.
Fonctionnement impeccable
Tout ça est très facile dès qu’on est familiarisé, ça fonctionne impeccablement, avec quelques courtes pertes de connexion de temps à autre, selon les conditions. Les sessions sont automatiquement sauvegardées et peuvent être repassées par la suite, tout comme on peut revenir en arrière pour observer un écho intéressant. Côté cartographie, ça fonctionne, c’est ultra-simple. Quand on lance, la sonde apparaît à l’écran ainsi que notre position. On la voit cheminer, ce qui permet de quadriller facilement une zone, la carto se fait à la volée, en temps réel. Vu la vitesse à laquelle une zone est recouverte, je pense qu’interpolation et extrapolation sont assez élevées. Cela implique une moindre précision mais un gain de temps. On peut affiner en continuant à sonder la zone déjà couverte.
La palette de couleurs des courbes de niveau est à mon avis trop progressive et n’est pas paramétrable de sorte que sur des zones peu profondes, on a du mal à visualiser le relief. Par exemple, une marche qui passe de 1,50 à 3m va de l’orange clair au jaune foncé, ce qui ne souligne pas l’intérêt du relief. Mais à vrai dire, on rencontre aussi ce problème sur des sondeurs à 3000€… Pour le sondeur, c’est assez poussé, avec trois fréquences CHIRP exploitables et donc trois angles de faisceau : grand (47°), normal (20°) et étroit (7°). L’amplitude des plages CHIRP n’est pas précisée. Quand on passe d’une fréquence à l’autre, l’image change complètement, de même j’imagine que la portée maxi. La meilleure détection de poissons est obtenue avec les deux angles étroits.
Des résultats étonnants
J’ai été agréablement surpris par les performances en matière de discrimination des cibles. Sur un banc compact de poissons de 10 cm, on peut les compter dans 10m d’eau. Certains sondeurs ne font pas aussi bien mais il est vrai qu’une tablette ou un bon Smartphone offrent une définition d’écran supérieure à celle d’un sondeur moyen. Ici, c’est plutôt la puissance d’émission qui pourrait manquer, mais tant qu’on reste dans des profondeurs raisonnables, pas de problème. Les échos de poissons ne sont pas très bien dessinés à mon goût. Le système souffre de hachage des échos dès que la surface frise, car la sonde, légère et sphérique, danse à la moindre ride. Par vent soutenu, ce doit être inexploitable du bord. En bateau, on peut fixer la sonde sur un bras et le problème est nettement atténué.
Il est possible de choisir entre plusieurs palettes de couleurs d’affichage et entre les modes avancé ou débutant (fond stylisé, symbole poisson avec affichage de la profondeur de l’écho). Franchement, ça reste vraiment très utile pour dessiner le relief d’une zone et, surtout, vérifier la présence éventuelle de poissons. Rien que ça, je trouve que ça vaut déjà de l’or en termes d’informations et du bord, ça peut réellement faire la différence.
Une super autonomie
L’autonomie est donnée pour 15h dans des conditions optimales (on imagine sans le GPS). Elle semble très bonne même avec le GPS, la batterie de ma tablette ayant lâché bien avant. En outre, celle du Chirp+2 se recharge très vite. Si vous envisagez des sessions sondage-cartographie prolongées, il faudra sans doute prévoir un système de rechargement portable par USB, pour le terminal, tout comme pour la sonde.
Fiche technique
- Marque : Deeper
- Diamètre : 6,5cm
- Poids : 92g
- Connexion : Wi-Fi
- Portée : 100m
- Profondeur maxi : 100m
- Batterie : Lipo 3,8V
- Autonomie : 15h
- Fréquences : 675 , 240 et 100 kHz
- Application : Fish Deeper (Androïd, iOS)
- Distribution : Navicom
- Prix public : 350€