Pour qui débute la pêche en bateau, la mise à l’eau d’une embarcation peut paraître longue et complexe alors qu’un pêcheur habitué à son matériel procède en quelques minutes. Combien d’entre nous ont oublié de dessangler ou omis de replacer le bouchon de nable ? Il existe des usages pour utiliser une cale de mise à l’eau et il suffira d’acquérir une routine pour ne rien oublier.
Préparer sa barque en deors de la cale
C’est la règle n°1, une cale de mise à l’eau sert… à mettre à l’eau ou à sortir son bateau, pas à le préparer ! Combien de fois avons-nous pesté contre ces deux braves pêcheurs qui mettaient un temps infini à préparer leur barque sur la rampe. Il est si simple de se stationner avant pour installer ses batteries, son moteur, son sondeur, ses cannes et son casse-croûte et ainsi laisser la place à ceux qui sont déjà prêts. Ce comportement poli et respectueux est la règle pour éviter les tensions avec les autres pêcheurs. Se préparer un peu à l’écart, sans pression, limite le risque d’oublier un équipement important.
Seul ou à deux ?
Avec une barque, la mise à l’eau ou sa sortie sont faciles. Équipez-vous d’une paire de cuissardes ou de waders et faites glisser la coque sur les patins ou les rouleaux. Avec un bateau, la manœuvre se révèle plus complexe puisqu’il se met généralement à l’eau et se sort au moteur. Il conviendra donc au préalable de noyer suffisamment le cul de sa remorque pour ensuite monter dans son embarcation et manœuvrer. Généralement, il faut noyer les roues de la remorque pour que la poupe du bateau porte sur l’eau. On peut aussi procéder en reculant vivement puis en freinant brutalement, le bateau sera entraîné par son poids et glissera sur les rouleaux. Pensez à l’attacher à la remorque avec une corde plus longue que cette dernière. Cette méthode fonctionne nettement moins bien avec des patins, qui ont tendance à coller à la coque. À deux, tout est plus facile ; l’un recule la voiture, le second guide la barque ou le bateau sur la remorque. Lors de la mise à l’eau, le premier s’écarte de la cale avec la barque pour laisser la place aux autres et le second va garer voiture et remorque. On gagne un temps précieux.
La technique idéale
Si vous craignez pour vos roulements ou si la mise à l’eau n’est pas carrossable, on peut descendre la barque de la remorque sans que le cul ne touche l’eau. Avec des rouleaux, aucun problème, mais avec des patins, c’est plus dur et tout dépend de la taille et du poids de celle-ci. Avec un bateau cette méthode est impossible du fait de son poids. La remorque cassante est idéale. Une fois le timon articulé désaccouplé, elle prendra un angle favorable pour faire glisser ou remonter la barque sans avoir besoin d’en soulever le nez à la main. Si on peut mettre les roues dans l’eau, c’est plus facile et rapide. On recule jusqu’à ce que le cul du bateau porte sur l’eau et on sort soit au moteur pour les bass boat, soit à la main pour les barques. Idem pour remonter, on noie la partie arrière des patins et on monte le bateau au moteur ou à la main et au treuil. Tâtez le terrain si la cale n’est pas aménagée, une plaque de glaise, un trou et vous voilà embourbé même avec un 4 X 4 ! Ne négligez aucun élément et faites tout calmement, dans l’ordre, et surtout n’hésitez pas à demander de l’aide si vous ne savez pas reculer avec un attelage. Il vaut mieux paraître benêt que de se retrouver avec une remorque en porte-feuille ! Avec l’habitude et surtout en pêchant souvent avec les mêmes personnes, chacun a son rôle et tout se déroule vite et bien.
Ce qu'il ne faut pas faire
Des années à mettre à l’eau et sortir un bateau nous font faire à peu près toutes les erreurs possibles. À titre d’exemple, ne sortez pas au thermique si le niveau d’eau est insuffisant. Évitez de déverrouiller votre treuil alors que vous reculez sur la cale. Si la pente est forte, le bateau peut glisser et planter la dérive du moteur dans le sol. Ne laissez pas dépasser les scions de vos cannes de la coque, une simple branche peut les casser. Au début faites-vous une checklist écrite pour ne rien omettre : le bouchon de nable, les branchements électriques, les sangles, le sondeur toujours monté, la télécommande du moteur avant, les clés de contact du moteur thermique, les papiers du bateau et de la remorque, les équipements de sécurité, le moteur toujours trimé à fond. Même habitué par de longues années de pratique vous connaîtrez des sueurs froides, mais vous devriez vous en tirer !