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Une fermeture mouche hors des sentiers battus

Durant toute la saison, que ce soit au printemps ou pendant la période estivale, les grandes rivières, et notamment les plus réputées ont été prises d’assaut. Les truites en ont vu de toutes les couleurs et sont devenues très méfiantes. Certaines ont été piquées à maintes reprises depuis le « coup d’envoi » et ne se laissent plus berner ! Dans les quatre coins de France, de jolies rivières de taille moyenne à petite, moins arpentées, coulent ici et là. Parfois délaissées à tort, ce sont souvent de bons plans de repli ou tout simplement une alternative pour faire la fermeture hors des sentiers battus.

Les rivières de taille petite à moyenne offrent de nombreux avantages. Les poissons sont souvent moins sollicités que dans les rivières de plus grande taille du fait de la complexité de la pêche qui s’y pratique et souvent à cause d’une faible notoriété. De ce fait, les truites sont généralement moins méfiantes, et plus décidées à prendre nos mouches, que ce soit en nymphe à vue, au fil ou encore pour notre plus grand plaisir, en sèche !

Jolie petite rivière aux eaux rapides et oxygénées, parfaite pour une fin de saison hors des sentiers battus, et technique à pêcher à cause de son profil et de sa végétation rivulaire.
Crédit photo : Jean-Baptiste Vidal

Secteurs boisés

Septembre est un excellent mois pour taquiner dame fario qui continue de se nourrir régulièrement avant de se consacrer à remonter sur l’amont des rivières et dans leurs tributaires pour trouver ses secteurs de reproduction. Certains départements permettent d’ailleurs de pêcher jusqu’à fin septembre, voire début octobre, ce qui est une excellente opportunité. En effet, la température de l’eau baisse, la vie aquatique repart après les grosses chaleurs estivales et les truites s’activent à nouveau. En cette fin de saison, sortir des sentiers battus et rechercher des rivières moins fréquentées et de plus petites tailles, permet de changer de décors et par la même occasion, de pratiquer également d’autres techniques de pêche. On y trouve généralement des secteurs plus boisés, où les eaux restent fraîches, souvent plus techniques à pêcher, qui demandent d’être un moucheur confirmé sachant utiliser toute la panoplie des lancers qui composent la pêche à la mouche. Lancer roulé, revers, coups droits et revers horizontaux, et parfois même en arbalète pour expédier sa sèche ou sa nymphe dans un mouchoir de poche. Maîtriser tous ces lancers permet d’être un pêcheur polyvalent qui pourra s’adapter à toutes les situations et à tous les environnements. Bien nombreux sont ceux qui ne travaillent pas assez leur technique au risque de se priver de certains jolis coins de pêche et bien sûr des beaux poissons qui y trouvent refuge. Dans les milieux plus exigus, les farios apprécient souvent les sous-berges, embâcles, souches, et autres postes sous la végétation rivulaire offrant le gîte et le couvert et pas toujours facile à pêcher. Une pêche technique passionnante. Dans tous les cas, ces parcours vous permettront de voir d’autres paysages, types de rivières, et bien souvent de pratiquer une pêche un peu différente de celle dont vous avez l’habitude, et ainsi de sortir de votre « zone de confort », et donc de progresser.

Une petite « pépite » capturée en sèche nymphe.
Crédit photo : Jean-Baptiste Vidal

Un matériel adapté

Le matériel se choisira bien sûr en fonction de la technique employée, mais aussi de la taille et de l’encombrement de la rivière. Aujourd’hui, être en possession de plusieurs cannes est nécessaire pour pêcher dans différents milieux et pratiquer plusieurs techniques. Une canne de 9 à 10 pieds montée avec une soie DT de 4 ou 5, est l’ensemble idéal dans les rivières de 15 à 25 m de large et peu dense en végétation. On pourra être polyvalent et passer facilement de la sèche à la nymphe, et finalement se rapprocher des pêches en grande rivière sur-fréquentée. En peite rivière (moins de 15 m) une canne de 8 à 8,6 pieds pour soie de 4 vous apportera à la fois une certaine longueur, mais aussi vous permettra de vous glisser sous la ripisylve et d’aller débusquer les poissons dans leurs caches. En toute petite rivière, un petit fleuret de 6,6 à 7,6 pieds soie de 2/3 sera recommandé et vous procurera d’autres sensations. C’est une pêche légère et de précision, tout aussi intéressante et complémentaire. Dans ces deux dernières configurations, les soies WF sont un « must » car elles permettent de charger rapidement la canne avec peu de soie de sortie. De nos jours, ces profils sont très employés et offrent tout de même une bonne présentation. Il sera également plus facile de pêcher à deux mouches ou avec des mouches volumineuses comme les terrestres encore bien présentes dans le menu des truites de notre Hexagone. Quant au bas de ligne, il sera bien sûr fonction de la technique employée et de la taille des cours d’eau sur lesquels vous irez un peu à la découverte. Une longueur et demie de canne pour les rivières moyennes permet d’être discret et précis, et finalement de pêcher confortablement. Dans les petits cours d’eau, une longueur de canne peut suffire car l’approche sera ici déterminante et vous n’aurez que peu de place pour fouetter. Je préfère, dans ces cas de figure, des queues de rat dégressives, rapides, avec une cassure pour ralentir et réaliser un posé détendu exempt de dragage. J’utilise souvent, et depuis des années, cette formule très simple et passe-partout. Je monte mes queues de rat en Maxima Chameleon ou JMC Kamoufil.

Les rivières petites à moyennes sont de formidables terrains de jeu et offrent des secteurs de pêche diversifiés et des poissons souvent moins « matraqués » donc moins méfiants
Crédit photo : Jean-Baptiste Vidal

Bien choisir ses secteurs de pêche

Selon la région où vous habitez, vous aurez ce genre de cours d’eau à portée de canne. Il n’est pas exclu non plus de se déplacer et d’aller dans un département voisin, toujours dans le but de changer de terrain de jeu et de découvrir d’autres cours d’eau. À cette période, en journée, privilégiez les rivières plutôt rapides et boisées, mieux oxygénées, où les poissons sont plus actifs du fait des conditions qu’ils y trouvent. Ces secteurs permettent de pêcher en sèche, parfois sur gobages, mais aussi de faire monter les truites en poste et à l’affût! Parfois la sèche-nymphe sera plus propice lorsque les truites se nourrissent plus régulièrement sous l’eau. En fin de journée, avec la baisse de la température de l’air, très souvent les mouches commencent à sortir et les poissons se mettent à table. Dans ce cas, je privilégie des plats courants pour ensuite finir au coup du soir sur des plats plus lents et profonds où de jolis poissons peuvent sortir gober. Il faut privilégier les secteurs où l’activité des insectes, et donc des poissons, sera au rendez-vous et parfois rester sur des secteurs plus rapides que préfèrent les poissons, notamment lorsque l’eau reste chaude en cette saison.

Les rivières boisées bénéficient de températures plus agréables pour les poissons après la période estivale, et sont garantes de truites plus actives.
Crédit photo : Jean-Baptiste Vidal

Le choix des techniques

Bien souvent, le profil de la rivière et l’activité des poissons vous dicteront la technique la plus judicieuse à employer. Nous avons tous une technique de prédilection ou pour laquelle nous sommes plus adroits. Que ce soit en sèche ou en nymphe, il faut surtout se poser les bonnes questions et faire son choix en fonction des conditions du moment ou alors par goût. La pêche en sèche est certainement la plus pratiquée, et elle offre l’avantage et la beauté de faire monter une truite en surface. De voir notre mouche se faire happer et de se satisfaire du simple plaisir d’avoir réalisé un beau posé, une bonne dérive et d’avoir trouvé la mouche qui plaît et fait craquer la truite tant désirée. La pêche en sèche restera toujours une pêche plaisir, quoi qu’on en dise, car même si à certains moments de l’année les poissons ont les yeux rivés sur la surface, nous savons tous que les truites et autres poissons gobeurs (ombres, poissons blancs), se nourrissent bien plus souvent sous l’eau qu’en surface. De fait, faire monter un poisson est toujours gratifiant et offre une jouissance et un goût particulier. Cependant, la pêche en sèche n’est pas toujours efficace et il faut la pratiquer lorsque les poissons sont enclins à monter.

Les coups du matin vous offriront encore des gobages réguliers et des truites comme celle-ci!
Crédit photo : Jean-Baptiste Vidal

Nymphe au fil classique ou posé ?

En l’absence d’activité en surface ou une pêche de poste infructueuse, la nymphe au fil est certainement la technique la plus prolifique lorsque bien maîtrisée. Cela reste une pêche à l’aveugle où nous ne voyons pas le poisson se saisir de notre artificielle, mais nous pouvons deviner à l’avance sur quel type de poste et à quelle profondeur se trouvent les poissons. Pour les prendre, il faudra faire les bons choix et « pêcher juste ». Toute la subtilité de la qualité de la dérive sous l’eau reste un art à part entière. Il faut très souvent changer de poids de nymphe, de longueur de pointe pour s’adapter à la vitesse du courant, à la profondeur et à l’activité des poissons. Au fil, sans sortir de soie, en employant uniquement du Nylon coloré, on ne fouette pas et cela peut déplaire. Dans ce cas, l’option de la nymphe au fil posé et avec des imitations plus légères, technique qui se rapproche de la pêche en sèche, peut offrir de bons résultats tout en gardant l’action de lancer. L’une et l’autre ont leurs avantages et inconvénients et il faut employer la bonne technique au bon moment.

La pêche en eau rapide est très intéressante et technique. Les dérives et posés doivent être précis et sans dragage
Crédit photo : Jean-Baptiste Vidal

Au bon endroit, au bon moment

La nymphe à vue est, avec la pêche en sèche, une pêche visuelle qui procure des sensations bien particulières. Qu’y a-t-il de plus beau que de voir le poisson convoité, prendre nos imitations ? Que ce soit sur un flat des Caraïbes, les bars bretons dans les estuaires, une carpe en maraude, ou encore une belle truite ou un ombre, leurrer un poisson et déclencher son réflexe alimentaire et le voir prendre notre mouche est un moment magique. Néanmoins, cette technique ne peut être employée sur toutes les rivières de France du fait du profil, couleur du fond ou encore clarté de l’eau. En cherchant un peu, il est possible de trouver certains secteurs qui s’y prêtent plus que d’autres, même dans une région où, a priori, cette technique est moins adaptée. En septembre, toutes ces techniques peuvent fonctionner, mais l’une d’entre elles sera plus efficace qu’une autre en fonction du moment de la journée et du type de rivière où vous vous trouverez. Utilisez la technique la plus efficace n’est pas toujours ce que l’on recherche. Doit-on forcément être efficace en allant à la pêche ? Cela dépend de nos objectifs. Prendre le plus de poissons ? Se faire plaisir en pratiquant une technique qui nous plaît ? Se perfectionner dans une technique bien précise ? L’important est de prendre du plaisir au bord de l’eau et chacun verra midi à sa porte. Bonne fermeture truite à tous. L’ombre nous permettra de prolonger un peu la saison pour ceux qui ont la chance d’avoir ce poisson dans des cours d’eau à proximité.

Truite d’un secteur difficile à trouver, d’une part, et compliqué à pêcher d’autre part. Les poissons moins sollicités sont bien souvent plus mordeurs.
Crédit photo : Jean-Baptiste Vidal

Les mouches

Les mouches En septembre, l’activité des insectes reprend un peu du service avec la baisse des températures et il n’est pas rare d’avoir des éclosions dans la journée, mais surtout au crépuscule. Regardez ce qui dérive sur l’eau ou qui vole dans les airs. En sèche, les BWO ou Ignita sont encore bien présentes à cette période et profitent du redoux pour éclore. Les petits plécoptères et sedges (en taille 18 et 16) sortent également et peuvent intéresser nos truites. Les chiros dans les parties plus lentes ou régions plus chaudes sont aussi une manne alimentaire non négligeable. Les insectes terrestres sont encore présents et il ne faut surtout pas les mettre de côté. Notamment lorsqu’il n’y a pas d’éclosion, une sauterelle, un scarabée ou une coccinelle bien présentée, feront toujours réagir une truite. Parfois une petite nymphe en 18 ou 20 derrière votre sèche vous permettra de prendre de jolis poissons ! En nymphe à vue, Il faudra descendre en taille (18, 20, 22) car les niveaux d’eau sont souvent bas, voire en étiage. Les petites nymphes sombres plus discrètes peuvent aussi berner nos truites et nos ombres. En nymphe au fil, il en est de même. En fin de saison, pensez à utiliser des mouches moins « flashy » ou des billes plus sobres car les poissons seront devenus méfiants et partiront à toutes nageoires dès que cela brillera de trop. Les billes blanches, noires, chocolats, voire cuivre seront vos alliées.

 

 

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