Comme beaucoup de pêcheurs, Jean-Baptiste Vidal a été piqué très jeune. Il a débuté la pêche à partir de 4 ans en accompagnant son père. Père et fils rêvent en regardant le magnifique film Et au milieu coule une rivière, sorti au cinéma en 1992 et tourné dans le Montana. En 1998, Jean-Baptiste part avec son père et son frère (comme dans le film, un père et ses deux fils), pêcher une grande partie des rivières du film de Robert Redford. Un rêve devenu réalité ! Il y retournera ensuite plusieurs fois et, depuis ce jour, consacre sa vie entière à la pêche.
Une passion pour la Bretagne
Il fait des études dans l’aquaculture et l’environnement et est titulaire de deux BTS : un BTS aquaculture et un second de gestion et protection de la nature. En 2000, lors de son service civil, son choix se porte sur la Bretagne : « La Bretagne m’avait toujours attiré avec ses nombreuses rivières et un poisson mythique : le saumon. » et bien sûr au sein de la légendaire association Eaux et rivières de Bretagne. Il met en place des animations pêche avec des groupes jeunes en collaboration avec la Fédération de pêche et de protection du milieu aquatique du Finistère. Puis, il est embauché au poste de technicien-animateur. Il ne quittera plus la Bretagne et ses rivières. « Lorsque l’on pêche en Bretagne, on se retrouve immergé dans un environnement naturel, sauvage. Ici le potentiel est exceptionnel pour la pêche, que ce soit en mer ou en eau douce. Un linéaire de rivière très dense avec de nombreuses rivières classées à saumon. Des poissons sauvages et endémiques. C’est une grande chance ! » Durant toute l’année 2003, il passe un diplôme d’animateur-guide de pêche (BP JEPS « Pêche de loisir »), puis après une dernière année au sein de la fédération, en 2005, il part pour apprendre le métier de guide sur les rivières islandaises, réputées pour leur population de saumons. Lors de ce séjour, il rencontre un manager de lodge argentin, Noël Pollak. Séduit par le jeune pêcheur virtuose, attentionné avec ses clients, le manager le recrute. Il lui donnera sa chance et le prendra sous son aile pour démarrer sa carrière internationale en Amérique du Sud. Il débutera dans la province de Corrientes pour guider au dorado dans le fameux marais de l’Ibera, immense zone humide du nord du pays aux sources du Rio Corrientes, affluent du fameux Rio Parana. Jean-Baptiste part travailler dans des lodges haut de gamme en Argentine pour une grande compagnie : Nervous Waters.
Une expérience enrichissante
Jean-Baptiste nous confie que sa première saison a été un vrai défi : « J’ai dû m’acclimater à cette région très chaude et humide, à un travail très physique et peu de repos pendant quatre mois de guidage intensif, et me faire ma place dans l’équipe constituée uniquement de guides locaux. Cela n’a pas toujours été facile, mais le cadre à couper le souffle, la découverte de ce pays et de ce poisson fantastique et mon goût pour l’aventure m’ont poussé à dépasser mes limites. » Très content de son travail, Noël le prendra à nouveau dans l’équipe du Pira Lodge la saison suivante, puis la même année, en 2007, il lui proposera de partir guider en Russie, en péninsule de Kola, sur la mythique Ponoi, une des meilleures rivières du monde pour la pêche du saumon atlantique. « Cette rivière unique permet d’apprendre très vite et de tester de nombreuses techniques de pêche du saumon. On côtoie des guides internationaux et clients du monde entier. C’est très enrichissant et formateur. »
Rio Grande puis jungle bolivienne
Après deux saisons au dorado dans le nord de l’Argentine, il partira guider toujours pour la même agence argentine Nervous Waters, mais cette fois en Terre de Feu sur le Rio Grande, pour les truites de mer géantes. Une fois sur place, ils lui proposeront de devenir le fishing manager du lodge en plus de guider. Il réalisera six saisons sur la meilleure rivière du monde dans les lodges de renoms de Toon Ken lodge, KauTapen, puis Villa Maria lodge. « Le Rio Grande est encore une fois un endroit hors du commun. Les paysages lunaires avec la Cordillère des Andes en arrière-plan, le vent constant entre 60 et 120 km et ces énormes truites de mer sont une expérience unique. » En complément de ses saisons dans l’hémisphère Sud, Noël, toujours à la recherche de nouvelles destinations, sera à l’initiative de la création d’un lodge mondialement connu : Tsimane, en pleine jungle bolivienne. Il lui offrira la possibilité de faire partie de l’équipe, composée uniquement de guides argentins, où il passera deux saisons à traquer les espèces exotiques locales dont le pacu, le yatorana et bien sûr le golden dorado qui atteint là-bas des tailles hors norme dans les eaux cristallines de cette région du monde. Pour Jean-Baptiste, « Tsimane, est et restera peut-être l’expérience la plus incroyable que j’ai vécue. Lors de notre arrivée tout était à faire. Les eaux étaient vierges de toute pêche. Nous avons dû trouver les spots, les techniques et approches, nous adapter ». En dehors de ses 8 années de saisons comme guide de pêche international, il a réalisé de nombreux voyages autour du globe, toujours avec la même soif : acquérir des compétences, découvrir de nouveaux poissons, de nouvelles techniques, et réaliser ses rêves. Que ce soit pour la truite, les poissons migrateurs et la pêche en mer exotique, Jean-Baptiste lancera ses mouches sur les plus belles destinations mondiales et prendra des poissons trophées tout en se spécialisant dans toutes les pêches à la mouche. Pêche à vue et en sèche de grosses truites, traque du bonefish, permit et tarpons, mais aussi des poissons migrateurs.
Le spécialiste des migrateurs
Après toutes ces années de baroudeur et plus de 20 pays visités, à 37 ans, il rencontre la femme de sa vie avec qui il aura sa fille, Éloïse. Il décide de se sédentariser et de monter son entreprise de guidage en Bretagne qu’il connaît très bien après plus de 20 ans à parcourir les rivières et lacs canne en main. Pour lui, la Bretagne est un territoire très riche lui permettant de développer de très beaux projets et de rechercher de nombreuses espèces tout au long de l’année. Il a mis à profit son expérience à l’étranger pour rechercher le saumon atlantique sur les rivières bretonnes. « En Bretagne nous avons encore la chance de pouvoir pêcher le saumon atlantique. C’est d’ailleurs fascinant de les voir remonter ces petites rivières bretonnes qui parfois ne font pas plus de 7, 8 m de large ! » La Bretagne, c’est aussi un réseau hydrographique très dense de rus, ruisseaux et rivières de première catégorie. « Les truites sont présentes partout et nous avons une grande diversité de milieux et types de rivière. C’est une pêche technique du fait de la taille des cours d’eau mais aussi de l’encombrement lié à la ripisylve. Il faut savoir maîtriser toutes les techniques de lancer pour pouvoir tirer son épingle du jeu et poser sa mouche dans les moindres recoins où une belle truite peut se poster. » Nous avons aussi en Bretagne, les remontées de grandes aloses qui font en moyenne dans les 2 kg. Ce sont de fantastiques poissons migrateurs malheureusement pas assez valorisés et protégés. « Sur une canne à mouche ces poissons procurent des sensations garanties. Chaque stagiaire prend vraiment son pied avec ces poissons aux touches franches et combats acrobatiques », explique Jean-Baptiste.
Le bar à vue aussi
Dès son arrivée en Bretagne en 2000, Jean-Baptiste goûtera à la pêche du bar à la mouche mais c’est vraiment surtout à son retour de ses saisons à l’étranger qu’il se passionne plus particulièrement par la pêche du bar, autre poisson emblématique de la région. « C’est en toute logique que je me suis tourné vers le bar, prédateur marin de nos côtes et estuaires par excellence. Il demande de nombreuses heures au bord de l’eau pour comprendre son comportement, mœurs et coutumes. Cette traque passionnante permet de cibler les poissons trophées et de vivre des expériences inoubliables. Voir ces gros bars venir dans très peu d’eau pour happer crabes et crevettes est un spectacle incroyable. Prendre ces poissons trophées à vue à la mouche est un défi ultime. Cela demande des heures de repérages, analyse du milieu, compréhension du poisson, et une technique irréprochable. » Jean-Baptiste affectionne particulièrement les pêches compliquées qui permettent de progresser. En 2018, il s’équipe d’un Carolina skiff, bateau à fond plat, avec motorisation thermique à l’arrière (40 CV) et électrique à l’avant, afin de s’approcher des poissons et réaliser de belles dérives discrètes, pour pêcher le bar au streamer et mouches de surface. « C’est une pêche complémentaire avec la pêche du bar à vue du bord. Nous évoluons dans des décors splendides et recherchons les bars sur différentes postes en estuaires et sur la côte. Les touches et combats des bars sur une canne à mouche offrent de belles sensations ».
Un pédagogue avant tout
Mais si ce guide est un pêcheur d’exception, c’est aussi un excellent pédagogue qui aime partager son savoir : « Aujourd’hui, je pêche à travers mes stagiaires. Je prends beaucoup de plaisir à leur transmettre ma passion, mes connaissances et surtout les aider à progresser. Partager des bons moments au bord de l’eau avec un autre passionné est une priorité bien au-delà des captures qui sont finalement la cerise sur le gâteau. Il est aussi de mon devoir de les sensibiliser à la fragilité des milieux aquatiques, leur montrer la faune et flore de nos cours d’eau, leur apprendre l’entomologie et la biologie des poissons. Tout cela fait partie intégrante des enseignements que doit transmettre un guide au cours d’une journée accompagnée. » Prendre un saumon en noyée, une belle truite sauvage en sèche dans des rivières techniques ou un gros bar à vue ou au streamer dans les eaux claires d’une ria est quelque chose d’unique. Le partager avec un autre passionné est ce qui le motive et le plus aujourd’hui. Voilà un homme qui ne changerait de métier pour rien au monde. Avec plus de 250 jours par an au bord de l’eau et dans la nature, il vit un vrai métier passion.
Contact
- Site : www.jeanbaptistevidalguidepeche.com
- Tél. : 06 87 30 34 56
- E-mail : enjoy.fishing@hotmail.fr