- Partie 1 : Truite, cherchez la fraîcheur
- Partie 2 : Le chevesne, un cabot plutôt méfiant
- Partie 3 : Le barbeau, un puissant combattant
- Partie 4 : Carpe, la force tranquille
À la mouche, la carpe qu’elle soit commune, miroir ou cuir, est un vrai challenge lorsqu’on la recherche à vue dans peu d’eau avec des imitations des proies naturelles dont elle se nourrit tout au long de l’année. Ce cyprinidé est souvent de belle taille, et possède un rapport poids/puissance supérieur à de nombreuses espèces de poissons. Une fois piquée, la carpe part en trombe et vous déroule la soie et du backing ! C’est un vrai poisson de sport pour le moucheur en quête de nouveau défi.
Où rechercher la carpe à la mouche ?
La carpe a la faculté de s’adapter à tous les milieux aquatiques et notamment ceux pauvres en oxygène. De ce fait, on les retrouve un peu partout, et même parfois dans les parties basses de nos rivières à salmonidés, en deuxième catégorie. Elles sont présentes dans tous les plans d’eau, lacs, étangs et canaux, cependant parfois les eaux y sont plus troubles et ne permettent pas leur pêche à vue. Loin d’être dupe, il va falloir allier discrétion et patience, car elles peuvent être extrêmement méfiantes, notamment sur les coins où existe une certaine pression de pêche.
L'action de pêche
Les meilleures situations de pêche sont lorsque les carpes sont dans peu d’eau et en train de fouiller dans le fond à la recherche de nourriture, idéalement en petits groupes. Un petit nuage de vase se soulève alors de temps à autre. Il faut, dans ce cas de figure, leur proposer votre imitation lorsqu’elles mangent et ont la tête vers le bas, placer votre mouche juste devant le poisson, attendre et, si elle ne se décide pas, faire légèrement bouger votre mouche sur le fond pour attirer son attention. Elles peuvent également se retrouver dans très peu d’eau dans les herbiers à la recherche de larve aquatique, pas forcément sur le fond, parfois entre deux eaux. Dans cette situation, il faut idéalement lancer assez proche d’elle ou en interceptant leur trajectoire si elles se déplacent souvent. Une autre situation consiste à avoir des poissons en vadrouille proche de la surface. Les larves de libellule et mouches peu lestées avec de nombreuses petites pattes fonctionnent très bien dans cette situation.
Quel matériel utiliser ?
Il est recommandé de ne pas descendre en dessous de cannes de 9 pieds pour soie de 8, sauf dans le cas où vous trouverez uniquement de petites carpes et carpeaux. Pour contrer un poisson puissant, il faut parfois monter en soie de 9, notamment lorsque certains pêcheurs traquent des spécimens proches ou dépassant les 10 kg. Il faut donc un moulinet contenant suffisamment de backing (150 m minimum) surtout en rivière, et possédant un frein progressif et puissant. Le matériel pour le bonefish est tout indiqué. On utilise principalement des soies flottantes WF avec un fuseau ni trop court ni trop long (10 m environ) pour pêcher dans peu d’eau. Un bas de ligne d’une longueur et demie de canne est bien approprié. Il ne devra pas être trop rapide, car il faut favoriser la précision plutôt que la rapidité et un peu de douceur pour poser délicatement à proximité des poissons. Une pointe en 28 à 35° en fluorocarbone est tout indiquée.
Mouches
Il convient de bien connaître le régime alimentaire des carpes que vous tenterez, car elles sont très opportunistes et peuvent être parfois sélectives. On ne parle pas ici d’imitation de pain ou de maïs qui ne rentrent pas dans leur nourriture naturelle, même si ces imitations peuvent fonctionner. C’est une tout autre pêche. Les mouches les plus utilisées sont souvent des streamers en lapin et/ou marabout de couleur noire, marron, olive, montés avec la pointe de l’hameçon vers le haut pour le déposer sur le fond devant les poissons.