Montage des streamers : le choix de l’hameçon

 L’utilisation des hameçons a débuté dès la Préhistoire durant le Néolithique et, malgré les millénaires qui nous en séparent aujourd’hui, on peut constater que l’allure générale est restée sensiblement identique. 

Pièce maîtresse

Derrière cette apparente simplicité se cachent de nos jours des produits technologiquement très élaborés, issus de longues recherches et d’un réel savoir-faire. Comme celui, entre autres, de la société française VMC qui fournit fabricants et pêcheurs du monde entier. Dans le montage d’un streamer, l’hameçon simple, très spécifique, est une pièce maîtresse. Il doit associer solidité, légèreté et disposer d’une forme adaptée au montage envisagé. Tout ici n’est qu’équilibre, cohérence et continuité. Entre les élasticités de la soie et du bas de ligne, le ventre inévitable formé en surface, la distance du posé et la finesse de la canne, l’indice de pénétration de la pointe de l’hameçon dans la gueule d’un poisson n’est jamais optimal. C’est d’ailleurs pour cette raison que nombreux sont les pêcheurs à la mouche qui doublent voire triplent volontiers leur ferrage sur certains gros poissons. Si la qualité, la forme et une éventuelle usure de la pointe jouent évidemment un rôle important, le diamètre du fer de l’hameçon est à mon sens un facteur clé. Les hameçons fins de fer sont indéniablement plus performants, de nombreuses références étant inadaptées à la pêche à la mouche pour cause de fer bien trop épais. Mais inévitablement, un hameçon plus fin est aussi un hameçon plus fragile. Sur certaines très grosses tensions, il sera susceptible de s’ouvrir. 

La courbure 

Il faut aussi s’intéresser à la courbure. La forme standard, dite Perfect, signifie une courbure parfaitement circulaire. Mais, à finesse de fer équivalente, il est tout à fait possible de gagner en résistance à l’ouverture en s’orientant vers des courbures plus plongeantes dites sproat ou limerick (ce sont les plus résistantes), et qui sont totalement asymétriques.

La hampe

Autre élément à choisir avec discernement : la longueur de la hampe. Le potentiel d’élaboration et de créativité est d’autant plus important que la hampe est longue. Pour le brochet, qui attaque en général en mordant franchement, je privilégie systématiquement l’utilisation d’une hampe longue qui facilite l’appréciation des proportions ainsi qu’une mise en place bien structurée de longues fibres, tout en préservant la position de la pointe le plus au centre possible de l’imitation. Certains fabricants d’hameçons ont depuis peu réajusté la longueur des hampes de certains de leurs modèles texans, afin de les rendre compatibles avec le montage de streamers. Les hampes courtes sont plutôt des tinées aux streamers simplifiés ou montés en tandem. Ils sont adaptés à la recherche des poissons qui happent leurs proies par aspiration, à l’image du black-bass ou du silure. 

L’ouverture

Un dernier point technique à considérer concerne ce que l’on appelle gap en anglais et qui correspond tout simplement à l’ouverture, la distance comprise entre la hampe et la pointe. Suivant les modèles et la forme de l’hameçon, pour une taille équivalente, cette ouverture peut varier considérablement. Les matériaux utilisés et les profils des streamers doivent être adaptés à ces ouvertures afin qu’elles ne gênent pas la pointe pour ne pas occasionner d’échec cuisant au ferrage.