Les montages avec des billes fendues
Sur hameçons jigs…
Clairement le profil d’hameçons crée pour ce type de billes. La partie avant coudée vers l’intérieur de la courbure permet un décentrage « naturel » de la bille. Ce dernier autorise donc naturellement l’usage d’une grosse bille sur un petit hameçon. Même si cela peut paraître évident veillez à installer votre bille de tête dans le bon sens lors du montage. C’est le petit trou qui doit se trouver derrière l’œillet de l’hameçon et non la fente.
Sur hameçons droits…
Ce principe est également valable sur de petits hameçons droits. Contrairement aux billes plus classiques usinées sur une de leur face, la fente des billes fendues permet un décentrage marqué vers le haut. De ce fait, l’ouverture à la courbure n’en sera que plus importante ce qui pourra limiter les décrochés. Aussi, les deux tiers de la bille étant positionnés en partie haute, il nous est possible d’augmenter le diamètre afin de proposer à nos amis aquatiques de petites nymphes à des profondeurs supérieures à celles normalement atteignables avec des billes « classiques ».
Avec deux billes…
La pêche au fil en eaux rapides a amené le pêcheur à devoir parfois pêcher très lourd pour percer les courants de surface et atteindre les poissons dans la couche d’eau inférieur. Pour cela, les imitations à double billes sont idéales à conditions qu’elles respectent les proportions cerques / abdomen / thorax / tête. Toutes les tailles et profils d’hameçons sont efficaces avec ces montages. Dans l’absolu, la seconde bille viendra se fixer contre celle de tête pour figurer le thorax. Elle sera idéalement de diamètre inférieur, de forme classique (non fendue) et de couleur différente.
Avec des billes "gouttes"
Leurs formes bien caractéristiques font dériver les mouches pointes vers le haut en action de pêche. Elles offrent donc la possibilité de créer des nymphes jigs avec tous types d’hameçons et doivent être montées partie épaisse au-dessus de la hampe de l’hameçon. Elles libèrent totalement l’ouverture de la courbure et laissent une place supplémentaire sur la partie avant de la hampe. Au montage, nous pouvons alors finaliser parfaitement de petites mouches et respecter les proportions du corps sans tenir compte de la place occupée par la bille. Je vois souvent sur les réseaux sociaux des artificielles montées avec des billes gouttes ou sur hameçons jigs dont les sacs alaires sont matérialisés à l’extérieur de la courbure. Bien que les truites ne nous en tiennent pas souvent rigueur, cette partie du corps de la mouche doit être ici située à l’intérieur de celle-ci. N’oublions pas que, lors de la dérive, nos créations évoluent pointes vers le haut… Ou bien nous pouvons tout bonnement limiter cette partie à la création d’un simple thorax qui ne gâchera en aucun cas l’efficacité de notre imitation.
Les corps PG ou Javi
L’archétype de la nymphe lourde. Atteignant 1 gramme dans sa taille 3,5 mm, sa densité élevée couplée à sa forme courte et trapue en font l’outil de base pour les pêches creuses. Aujourd’hui des modèles allant de 2,5 mm à 4,5 mm sont présents sur le marché et peuvent être utilisés de diverses manières. Au fil et en nymphe de pointe pour pêcher la couche d’eau inférieure des grands courants et trous profonds ou encore faire pêcher une petite nymphe de potence (petite et lourde ?) à la bonne profondeur. A vue, avec des modèles en 2,5 mm, lorsqu’il faut descendre rapidement au niveau des salmonidés se nourrissant de gammares et autres invertébrés le museau collé au sol. En potence comme une autre artificielle plus « classique ».
Du poids autrement
L’ajout de plomb derrière la bille peut être une belle manière de gagner en densité. La plupart des marques du marché mettent à disposition plusieurs formes pour palier à tous les besoins. Simplement peint ou recouvert de matière, il est un allié de choix pour accélérer la descente des nymphes dans la couche d’eau. Le fil de plomb : conditionné en bobines de différents diamètres, ce matériau s’enroule très simplement autour de la hampe de l’hameçon. Plusieurs tailles sont disponibles. La maison Mouches de Charette propose par exemple des diamètres extra fin en 0,25 mm, fin en 0,37 mm, médium en 0,50 mm et large en 0,63 mm. Compter les tours et noter le diamètre du fil facilite le rangement par poids dans les boîtes tout en permettant de s’y retrouver lorsqu’il faut choisir une nymphe en action de pêche. Cela facilite également une reproduction à l’identique lors des sessions derrière l’étau. Malgré tout, les enroulements de matières sur une hampe réduisent l’ouverture de la courbure et favorisent les ratés au ferrage et les décrochés. L’usage d’hameçons à grandes ouvertures (type JMC DR40BL) est donc conseillé pour éviter ça. Les plaques de plomb adhésives : nous découperons ce matériau aux épaisseurs et longueurs souhaitées avant de l’enrouler en spires jointives sur la hampe. Je privilégie ce produit lors du montage de nymphes et gammares relativement « légers » destinés aux pêches à vue. Incorporée à de la résine, la poudre de tungstène est aussi un procédé intéressant pour lester les imitations. Difficile cependant de lester chaque artificielle de façon homogène. De mon côté, de simples bâtonnets de glace coupés en deux dans le sens de la longueur me suffisent à introduire les justes doses de produit dans la résine. Avec ou sans bille tungstène, une nymphe parfaitement lisse coulera toujours plus vite qu’une autre en dubbing ou autre matériau épais. La combinaison des deux peut aussi être un bon compromis… A vous de choisir quelle sera l’évolution de votre imitation dans la couche d’eau. Alors vous êtes plutôt enclume ou descente naturelle ?
Les périodes les plus propices
Pour la truite, j’ai principalement tendance à utiliser ces petites nymphes en début de saison quand nos amies sont en quête de nourriture en bordures sous la surface. Elles plaisent aussi aux poissons à partir du milieu de l’été lorsque la plupart des insectes aquatiques sont de tailles modestes et que nos zébrées recherchent les zones les plus oxygénées pour s’alimenter. Les ombres français préférant généralement les petites bouchées, ces montages peuvent être prenants toute la saison. Un petit peu d’exatravagance dans les couleurs pourra d’ailleurs les déclencher à certains moments. Les chevesnes sont tout autant amateurs de ces friandises et, tout comme les truites, ils n’hésitent pas à s’en saisir quand l’occasion se présente. Parfois, en période d’étiage, seules les micro-nymphes lourdes décident ces cyprinidés qui deviennent au moins autant méfiants que Dame Fario. Nul doute que leurrer un gros « chub » en nymphe à vue reste un bel exercice pour tous pêcheurs à la mouche que nous sommes. Enfin, les barbeaux restent des poissons fouisseurs qui ne décollent que très rarement leurs museaux du fond. Il est alors nécessaire de sur lester légèrement les nymphes pour qu’elles roulent littéralement sur le substrat et se présentent à leur niveau. Les petits montages « gouttes » et jigs fortement lestés (billes de 3 mm sur hameçons de 16 par exemple) sont à privilégier ici et peuvent offrir de belles petites bouchées près du fond à nos amis à barbillons.