À l’aube de ses 65 ans, et après avoir fait le tour du monde pour démocratiser l’utilisation du cul de canard, Marc est toujours poussé par sa passion du développement et c’est ainsi qu’est née de ses mains, au même titre qu’une légendaire MP81, la Ratatouille. Cette mouche, comme son nom l’indique, regroupe plusieurs éléments simples, mais efficaces, tant dans sa conception, dans les matériaux employés, que quand son montage.
Laissons la parole à Marc
« En avançant dans l’âge, effectivement je ne suis plus un perdreau de l’année, les choses évoluent. Sans pour autant être dépassés, nous rencontrons ou allons rencontrer des soucis de vue, rien de plus que normale, dès 40 ans, il est probable que nous ayons recours à des lunettes. Sans même s’en rendre compte, on privilégiera de bien voir nos imitations et on évitera, temps que faire se peut, de louper les poissons par mauvaise accroche, surtout sachant que ceux-ci deviennent parfois rares. On appréciera davantage un œillet plus grand et on utilisera des bas de ligne plus forts, on a aussi acquis un posé plus délicat et précis. Ceci nous permettra par la même occasion de ramener les poissons plus vite, et donc les relâcher dans de meilleures conditions. Le fruit de ces réflexions a donné naissance à cette mouche que j’ai baptisée Ratatouille, vous comprendrez bientôt pourquoi ! Pour bien voir, ceci quelles que soient les conditions (luminosité, vent, surface de l’eau, etc.), un toupet visible. Pour ce faire, je me suis inspiré de la célèbre « Pont-Audemer » chère à son créateur André Ragot dans les années 1920. J’ai substitué l’aile avancée par un floss plus court, mais bien visible. »
Les attributs d'une star
Une mouche sans cerque, pour que le corps pénètre dans l’eau, la collerette perpendiculaire à la hampe, comme la mouche de Vallorbe de Charles Bickel (début du siècle dernier), ou les montages type Tankara, chers à nos amis japonais (il y a près de 2000 ans). Un corps légèrement alourdi par des spires jointives de tinsel au début du corps facilite la pénétration du corps dans l’eau, comme l’absence de cerque. Le non-remplissage de la totalité de la hampe de l’hameçon, technique utilisée depuis des années en Angleterre, notamment pour réaliser « l’orange Partridge » augmentera l’ouverture des hameçons (montages anorexiques), et permettra de conserver une bonne taille, malgré le fait que l’imitation soit petite. Un petit tag fluo, contribue sûrement à solliciter la curiosité du poisson. Pour mémoire, certaines espèces d’éphémère, lorsqu’ils posent leurs œufs à la surface de l’eau, sont rouges à la fin de l’abdomen. Enfin, si on est courageux, un nœud d’attache type nœud Vincent (que l’on retrouve généralement pour accrocher les mouches à saumon) permettra d’éloigner la visibilité du bas de ligne en mettant une distance entre l’œillet de l’hameçon et le point de contact du bas de ligne sur l’eau. Je vous l’accorde, le résultat peut paraître surprenant, mais ça marche.
Le schéma technique original
Je ne résiste pas à livrer là, cette phrase que M. Stefanac (NDLR : Milan Stefanac est La légende slovène de la pêche à la mouche, père de la nymphe à vue dans cette région du monde) m’a dite, il y a 40 ans, après avoir pris sous mon nez une Arc de 95 cm sur la Gasca (en ex-Yougoslavie) alors que j’étais « bredouille » après avoir passé la journée au bord de l’eau : « Mouche pas belle, mais bonne. » À méditer…
Réalisation d'un faux hackle en CDC
Fiche de montage
Temps de montage : 5 minutes
Difficulté : 3/5
Hameçon : DR40 BL h10 au H16
Fil : Petitjean 8/0 crème
Tinsel : fil de cuivre argent medium
Tag : floss fluo rouge
Corps : 1 demi-plume de CDC Petitjean #8
Hackle 1 : 1 plume de CDC Petitjean #11
Hackle 2 : 2 plumes de CDC Petitjean #16
PREREQUIS
MONTAGE