La Clarée prend sa source dans les Hautes-Alpes, à 2 459 m au seuil des Rochilles. Ce dernier est surplombé par l’Aiguille noire à 2 869 m d’altitude. La rivière dépend nettement d’un régime pluvio-nival et s’étend sur 32 km de sa source à sa confluence avec la Durance, au lieu-dit La Vachette. C’est d’ailleurs à cet endroit qu’elle aurait dû garder le nom de Clarée plutôt que Durance puisque cette dernière présente un débit et une largeur bien inférieure à la Clarée. Son cours amont comporte une vingtaine d’affluents impétueux dont certains abritent de belles populations d’ombles de fontaine aux mille couleurs. Ces poissons sont de véritables tableaux de maîtres et leur beauté laisserait pantois le plus aguerri d’entre nous. Son bassin-versant offre aux pêcheurs un terrain de jeu de 206 km2 constitué à 98 % de forêts et milieux semi-naturels. Autant dire que le degré de pollution reste relativement faible. Côté habitations, ce ne sont que quelques centaines de personnes qui vivent à l’année dans la vallée.
Des débits variables
D’un débit moyen de 4 à 6 m3/s, notre rivière de montagne peut « s’énerver » de temps en temps et atteindre alors des débits dépassant les 15 m3/s sur sa partie intermédiaire. L’hiver, la Clarée est en étiage. Les températures négatives maintiennent le manteau neigeux en altitude et le degré de fonte est égal à 0. Les précipitations sont, le plus souvent, sous forme de neige, qui s’accumule sur les sommets. C’est généralement de la fin mai au 15 juillet que les débits sont les plus élevés, augmentés par la fonte des neiges et les quelques pluies printanières. À la fin de l’été, l’étiage est de retour, abaissant les niveaux d’eau. Le manque de précipitations en est la source principale et oblige le moucheur à faire preuve de finesse dans sa technique et ses approches. Parfois, quelques averses ressourcent la rivière en y injectant une dose de fraîcheur et de nourriture pour la faune aquatique. Enfin, à l’arrivée de l’automne, les pluies et les températures en baisse revigorent la Clarée. Ses débits sont de nouveau en hausse et permettent aux truites une belle montaison, nécessaire au bon déroulement de la fraie.
Profils et communes traversées
Au départ du seuil des Rochilles, la rivière rejoint Fontcouverte et Laval. Près des têtes de bassin, le fort dénivelé lui donne l’aspect d’un rapide torrent de montagne où la couleur blanche des radiers domine. En amont de Laval, son lit étroit dévoile une succession de lisses, petites cascades et postes courts parfois calmes, parfois agités. De Laval à Névache, on retrouve la rivière qui serpente à travers des bois et des prés, rythmée par des zones de courants réguliers et de vifs radiers. De temps en temps, ce calme apparent est entrecoupé de puissantes chutes. Certaines d’entre elles empêchant même les pêcheurs de remonter par la rivière, les obligeant à la contourner en passant sur des rochers glissants et des zones scabreuses. Ici, sa largeur varie de 5 à 10 mètres et certains endroits laissent entrevoir des trous profonds, idéaux pour abriter de belles truites. De Névache à Plampinet, le profil du parcours reste sensiblement identique, excepté en amont direct de Plampinet, où de petites gorges resserrent la rivière. Cette partie agrémentée de gros blocs et de zones relativement calmes crée de beaux secteurs de chasse à nos zébrées.
On arrive ensuite sur la partie intermédiaire de la Clarée, entre Plampinet et la commune de Val-des-Prés. Celle-ci présente des zones torrentielles rapides, mais aussi un lit plus large laissant le champ libre à la rivière pour ses « caprices » saisonniers… On y trouve plusieurs types de profils et de postes et, ici, le moucheur doit savoir s’adapter et passer rapidement d’une technique à l’autre s’il veut optimiser au maximum sa session. Enfin, de Val-des-Prés à sa confluence avec la Durance, le cours d’eau reprend une descente régulière entre prés et forêts. Il garde malgré tout un profil rapide, mais la segmentation blocs et lisses est moins remarquable. Sa largeur varie ici de 10 à 15 mètres.
Gestion
Depuis 2006, les membres de l’association Vallée de la Clarée et son président Jean-François Froment prônent une gestion patrimoniale de sa confluence, à La Vachette, à ses têtes de bassins. Classée en première catégorie piscicole, de gros efforts sont effectués chaque année sur le cours d’eau pour préserver des truites fario autochtones de souche méditerranéenne (84% des poissons de la rivière selon la dernière étude génétique). Des entretiens divers de la rivière et ses abords, des adoux, des pêches électriques et autres permettent de maintenir et de suivre de manière régulière les populations de truites. En tête de bassin, l’AAPPMA effectue un déversement annuel d’ombles de fontaine sur les affluents les plus escarpés. La plupart sont naturellement coupés de la rivière par des infranchissables empêchant la montaison des truites fario. La présence de Salvelinus fontinalis vient donc ajouter une vraie valeur halieutique supplémentaire et permet d’effectuer des randonnées-pêche intéressantes. Cette gestion est complétée par trois parcours no-kill réservés à la mouche fouettée sans ardillon :
• en montant, le premier se situe sur la commune de Val-des-Prés, du pont du Serre (sous l’église) au pont de la Draye ;
• le deuxième se trouve sur la commune de Névache, du pont de Fortville au pont de l’Outre ;
• le dernier démarre au pont de Roche noire et termine à la confluence avec le ruisseau de Saint-Jacques.
Techniques et saisons
À l’ouverture en mars, la neige recouvre souvent les rives de la Clarée. Les eaux cristallines et basses obligent les moucheurs à maîtriser les techniques de pêche en nymphe à distance ou à vue pour tirer leur épingle du jeu. La présence de petits invertébrés nous incitera à utiliser de petites nymphes tungstène en taille 16 et 18 sans exclure les pêches en sèche en cas de chaleurs précoces et de gobages. Les bordures peu profondes et calmes seront prospectées en premier. En effet, celles-ci se réchauffent plus vite que le reste de la rivière, la nourriture y dérive plus lentement et les truites en profitent pour s’y nourrir régulièrement après une période de fraie éprouvante. La pêche plein amont sera, bien évidemment, à privilégier pour rester discret. Plus tard, de la fin du mois d’avril au mois de juin, hauts niveaux d’eau et météo plus instable rendent les sessions plus incertaines. Les pêches en sèche ne sont toujours pas d’actualité et il faudra souvent « pêcher lourd » pour déclencher quelques poissons. C’est là que les pêches au fil à une et deux mouches seront prioritaires sur les autres techniques. À cette période, les eaux de la Clarée sont souvent froides et teintées par la fonte. Ne négligez pas les plus gros diamètres de billes. Rien de tel qu’une pheasant tail avec bille tungstène de 4 mm pour percer le courant et aller tenter une belle truite au plus près de sa cache…
De la mi-juin à la fermeture le premier dimanche d’octobre, toutes les pêches deviennent praticables. Sur les zones les plus amont, c’est la sèche qui domine, avec notamment de belles réussites sur une pêche d’ombles de fontaine. Plus bas dans la vallée, le choix des techniques est plus varié. La sèche y est bien sûr possible, mais dans ce cas précis, elle se partage le gâteau avec les autres pêches à la soie et au fil en nymphe, sèche/nymphe, voire streamer. Dans la mesure du possible, il est alors conseillé d’avoir deux cannes montées différemment pour une adaptation rapide et efficace à chaque poste.
Des professionnels à votre service
- Cyril Lespinasse, moniteur-guide de pêche diplômé d’État - www.guidepechehautesalpeserrechevalier.com - Tel 06 80 12 68 00.
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- Hébergement pêche : Mme Villiot Cécile - Chalet Le Verney - 05100 Névache - Tel 06 76 35 75 83
- Fédération de pêche des Hautes-Alpes - www.peche-hautes-alpes.com - Tel 04 92 53 54 71
A faire, à voir...
- Quelques propositions d’activités pour des séjours en famille :
- de nombreuses randonnées sont envisageables, notamment celles à destination des dix lacs d’altitude de la vallée;
- VTT, trail, escalade et autres activités de plein air
- Espace bien-être de l’Hôtel l’Echaillon, hameau du Roubion, 05100 Névache Tel 04 92 21 37 30
- Nicolas Izquierdo, accompagnateur en montagne Tel 06 73 75 17 89