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Découverte du parcours no-kill de Tarascon-sur-Ariège

L’Ariège est le département français possédant le plus grand linéaire de parcours de première catégorie. Cela pourrait en faire un paradis de la pêche sportive. Je mets ma phrase au conditionnel, car même s’il demeure un département « intéressant » pour les moucheurs que nous sommes, le paradis est bien loin… 

En cause notamment, la PKD ou MRP (maladie rénale proliférative, en français). Cette maladie, qui s’attaque aux juvéniles de truites, a été détectée sur l’Ariège et l’Oriège en 2016 et 2017 et a amené la fédération à prendre la décision de réduire le prélèvement à deux farios et huit arcs-en-ciel par jour sur la plus grande partie de son cours. Ailleurs, il est encore possible de prélever 10 truites de 20 centimètres par jour, ce qui ne va pas vraiment dans le sens de la pêche dite « sportive ».

La partie du no-kill du camping du Pré Lombard est assez large et se pêche bien en sèche. Ici aussi, il est possible, en plus des farios, de prendre des ombres et arcs-en-ciel venant du parcours « Loisir ».
Crédit photo : Herlé Hamon

Protection de l'espèce

Il est important de saluer cette décision de la fédération, qui œuvre à la protection de l’espèce, même si un no-kill strict devrait être déclaré sur la fario pour essayer réellement de la préserver sur la rivière Ariège. Suivant les années et les conditions de débit et de température de l’eau (la maladie se déclare avec des températures d’eau à partir de 14/15 degrés, donc en été), une partie des juvéniles meurt. Il y a donc de moins en moins de géniteurs, beaucoup de beaux poissons étant pris notamment en début de saison. Résultat : il y a et il y aura donc de moins en moins de farios dans cette rivière au fil du temps. Bien entendu les problèmes sont multiples, il ne faut pas se voiler la face : pollutions, changement climatique et phénomènes météorologiques violents, hydroélectricité « verte », cormorans, loutres, harles, braconniers, animalistes… Dans ces conditions difficiles, il y a des gens qui réagissent et se battent et il faut les saluer. C’est le cas de l’AAPPMA de Tarascon-sur-Ariège et de son président Christophe Monlong qui militent pour la protection de leurs rivières et ont créé plusieurs parcours « sans tuer ».

Les poissons de plus de quarante centimètres sont courants sur ce secteur de l’Ariège que je fréquente dès que possible !
Crédit photo : Herlé Hamon

Le "no-kill", une évidence lorsque l'on est pêcheur sportif

Je suis aujourd’hui, il est vrai, un ardent défenseur du no-kill et je ne m’en cache pas. Je ne me base pas sur quelques chiffres ou soi-disant études scientifiques, qu’elles soient pour ou contre pour me faire une opinion, car mon opinion est justement strictement empirique. Je parcours le monde, ma canne à mouche à la main, depuis plus de vingt ans et j’ai eu la chance de traquer la truite dans des dizaines de pays et de partager avec de nombreux guides et pêcheurs. Hommes de terrain passant des milliers d’heures au bord de leurs rivières respectives, pas un seul ne m’a tenu un discours en défaveur du no-kill, peu importe le type de biotope ou de cours d’eau dont il s’agissait… Tout ce qui peut protéger les farios est important et le no-kill en fait bien entendu partie. Comme disent nos amis américains : « Si on mange sa balle, on ne peut plus jouer au golf… ». C’est d’une logique implacable et c’est là toute la différence entre la pêche dite « sportive » et celle de prélèvement. J’ai moi-même, comme certains d’entre vous, pris puis repris avec bonheur certains poissons au fil des saisons. Le no-kill, cela fonctionne, mais en appliquant certaines règles: l’utilisation stricte d’hameçon simple sans ardillon, sur des mouches ou leurres artificiels uniquement ; la remise à l’eau rapide et avec le moins de manipulations possible ; en cas de photo, l’usage de l’épuisette pour garder le poisson dans l’eau et ne le sortir qu’une petite dizaine de secondes au maximum hors de l’eau pour prendre le cliché souvenir, quitte à s’y reprendre à deux fois… Dans les endroits où ces règles sont appliquées et surtout respectées de tous, cela fonctionne très bien. Je prends donc ma carte dans la société de Tarascon-surAriège depuis plusieurs années pour soutenir leurs actions. Je pêche L’Ariège et le Vicdessos plusieurs fois chaque saison et j’ai eu la chance de découvrir les parcours du Tarasconnais avec mon ami Laurent Sentenac (manager de l’équipe de France de pêche à la mouche jeune), qui est le secrétaire de l’AAPPMA du Tarasconnais et l’un de ses garde-pêches.

Les parcours sont bien indiqués, mais cela n’empêche pas Laurent Sentenac et les autres gardes de la société de pêche, très actifs, de rappeler régulièrement les règles à certains pêcheurs…
Crédit photo : Herlé Hamon

Le premier parcours sans-tuer a été créé en 2018

Sur l’Ariège, le premier no-kill va de l’aval du pont en centre-ville, qui est en réserve, au seuil, qui se trouve en aval de la station d’épuration. En amont, la rivière se sépare d’abord en deux bras d’une dizaine de mètres de largeur, qui se prêtent parfaitement à la pêche au fouet. Il y a ici une majorité de truites fario, bien que nous ayons pris également de jolies arcsen-ciel qui descendent du parcours dit « loisir », qui avait été créé en amont depuis quelques années. Ces truites se sont acclimatées et restent maintenant sur le no-kill, au grand bonheur des pêcheurs, car elles sont souvent actives et se battent bien ! Au départ, ce secteur était destiné aux jeunes pour leur permettre de prendre ces poissons surdensitaires, mais il a, malheureusement, vite attiré les pêcheurs désirant facilement remplir leur panier et leur congélateur ! Un autre no-kill a été créé cette année au niveau du camping du Pré Lombard, en amont de ce secteur « loisir ». Il a ainsi été décidé par le bureau de l’AAPPMA de supprimer le « loisir » pour la saison prochaine et de le mettre également en no-kill ! Cela va donc permettre de faire la jonction entre les deux parcours de graciation et d’obtenir pas moins de 3,6 km d’Ariège, hors réserve historique du centre-ville, où il sera obligatoire de relâcher les poissons ! Bravo !

Voici le haut du parcours sans tuer de la ville de Tarascon, là où la rivière se sépare en deux bras.
Crédit photo : Herlé Hamon

Un parcours à gros poissons

Lorsque les deux bras se rejoignent, l’Ariège redevient un gros cours d’eau puissant avec quelques fosses profondes. Ici, les spécimens de plus de 45 cm sont courants et, chaque saison, des trophées de plus de 60 cm sont pris ou perdus ! Ces grands courants sont à prospecter en nymphe au fil, voire au streamer comme le fait régulièrement Laurent. Les coups du « midi » en début de saison et du soir ensuite permettent aussi de prendre de beaux poissons en sèche. Ce sera également le cas sur l’ancien parcours « loisir » et en amont vers le Pré Lombard, où la rivière peut faire plus d’une trentaine de mètres de largeur.

Laurent avec une fario sauvage typique du parcours, un magnifique poisson à l’incroyable livrée.
Crédit photo : Herlé Hamon

Le magnifique Vicdessos

Sur le Vicdessos, ce magnifique cours d’eau de montagne, c’est la partie basse qui est en graciation. Sur ce secteur, il se prend régulièrement de très beaux poissons d’une quarantaine de centimètres. Le « Vic », comme l’appellent les connaisseurs, est une rivière parfaite pour la pêche au fouet, car il possède une belle population de farios sauvages. Elle n’est pourtant pas facile et il faut affiner ses montages pour réussir. Dans ces eaux cristallines, le dix centièmes est la norme pour connaître régulièrement le succès. La sèche donne en général de bons résultats, tout comme la technique du dropper. Il faut prospecter les postes qui sont nombreux sur la partie aval. Les farios de souche sont magnifiques et possèdent de superbes liserés blancs sur les nageoires pelviennes et annales, de nombreux points rouges souvent sur l’adipeuse aussi et un gros point noir sur l’opercule. De véritables petits bijoux de la nature. Un autre fait important à souligner est que sur l’Ariège, les ombres sont de plus en plus nombreux !

Voici un superbe spécimen d’ombre que j’ai pris en nymphe au fil cette saison dans un grand courant. Les ombres colonisent de plus en plus le secteur.
Crédit photo : Herlé Hamon

L'ombre commun : le nouveau venu !

Personne, ou presque, ne sait comment cette espèce est arrivée là, mais elle colonise de plus en plus de linéaires du cours d’eau et semble beaucoup s’y plaire ! Notre Thymallus est aujourd’hui bien présent sur les secteurs gérés par l’AAPPMA du Tarasconnais et leur capture est régulière, que ce soit en nymphe ou en sèche. Cette année, j’ai eu la chance de prendre de très beaux spécimens d’environ 45 cm, qui ont l’air en pleine forme, tout comme des petits poissons de l’année. Il est aujourd’hui tout à fait possible de faire un séjour de pêche à la mouche en restant sur le secteur de Tarascon-sur-Ariège et en pratiquant toutes les techniques de la sèche au streamer, en passant bien entendu par la nymphe au fil. Il faut vraiment souligner le travail réalisé par cette AAPPMA dynamique et qui va, en tout cas pour l’instant, à contresens de la politique voulue par sa fédération. Christophe Monlong et Laurent Sentenac animent également un atelier « Pêche Nature » pour les jeunes, une super initiative pour sensibiliser les générations futures. Il y aura encore, à n’en pas douter, de bonnes nouvelles pour la pêche sportive et la préservation des salmonidés dans le Tarasconnais les saisons à venir. Comptez sur moi pour vous tenir au courant…

Les paysages des parcours du Tarasconnais sont en plus très beaux, ce qui ne gâche rien…
Crédit photo : Herlé Hamon

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