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L'instinct territorial chez les truites fario

Vous l’avez sans doute remarqué, la truite fario occupe un poste précis dans la rivière et si elle vient à disparaître, une autre truite sensiblement de la même taille va prendre sa place. Elle dispose en fait d’un instinct territorial.

Dans un cours d’eau, la truite fario sauvage est un poisson territorial. Les choses sont différentes dans le cas de salmonidés de remise même si après un certain temps dans le cours d’eau, cet instinct reprend aussi, bien souvent le dessus. Il existe une forme de hiérarchie entre les individus sauvages. En général, la plus grosse truite gagne souvent après batailles, la meilleure place dans un secteur. Dans une rivière donnée, il s’agit souvent de la zone où la nourriture est la plus riche et la plus facile à se procurer. Si vous avez déjà observé une fraie de vairons par exemple, la plus grosse truite du parcours se poste juste derrière le nuage de poissonnets occupés à leurs amours. En un coup de nageoire elle pourra ainsi faire ripaille tout en gardant derrière elle des truites de taille plus modeste.

Zones de repos et zones de chasse

En fonction de sa taille, la truite fario, (Salmo trutta fario) poisson sténotherme d’eau froide possède un territoire plus ou moins vaste. Il comprend aussi bien une zone de repos qu’une zone de chasse que la truite n’accepte pas toujours de partager avec ses congénères. Ce comportement est variable en fonction d’une certaine hiérarchie sociale qui s’installe dans la population des salmonidés. Mais si elle possède son territoire, elle est aussi capable de se déplacer. Elle effectue deux types de migration au cours de sa vie : les migrations anadromes où les adultes remontent les cours d’eau pour accéder aux frayères et les migrations catadromes où les juvéniles descendent le cours d’eau en aval pour s’approprier de nouveaux habitats et biotopes mais aussi pour diminuer la compétition instinctive pour l’espace et la nourriture avec les adultes.

Positionnement spécifique dans l'espace de la rivière

Il existe dans chaque cours d’eau une sorte de spatialisation de la répartition des truites où chaque salmonidé a un territoire défini en fonction de la hiérarchie. Les truites dominantes, souvent les plus grandes, s’approprient les territoires les plus favorables toujours bien pourvus en nourriture avec plusieurs zones de repos et de chasse. Il arrive aussi que certains paramètres physico-chimiques poussent la truite à se déplacer. Elle affectionne les eaux fraîches entre 0 et 20°C et vit dans des eaux vives et bien oxygénées, sur des substrats rocheux avec peu de matières en suspension. Elle est très sensible aux perturbations physiques et chimiques des rivières, ce qui fait de sa présence, ou de son absence, une indication de l’état du milieu : la truite fario sauvage est une espèce bio-indicatrice…

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