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Pêche de la sériole en verticale

Les pêches en verticale au fireball et au downrigger sont sans aucun doute les méthodes les plus pertinentes en cette période pour capturer de belles sérioles. Néanmoins, selon les saisons, ces poissons adoptent un comportement différent, qui demande une recherche plus précise pour les localiser.

La sériole est un poisson de plus en plus recherché par les amateurs de sensations fortes, grâce à la puissance qu’elle génère au bout d’une canne. On retrouve cette espèce en banc de quelques individus dans des profondeurs moindres, avec des sujets de plus de 10 kg à la belle saison. Cependant, sur les périodes plus froides de l’année, les grosses sérioles sont davantage opportunistes et plus présentes. Elles évoluent discrètement en solitaire à la recherche de nourriture sur des fonds plus importants. Dépassant largement les 20 kg, elles sont combatives et très difficiles à remonter, à cause des rushs qu’elles produisent. Votre matériel doit être de taille et robuste, afin d’extraire ces beaux spécimens du fond, sans risque d’écourter la bagarre et le bas de ligne…

Une belle touche de sériole au downrigger !
Crédit photo : Yann Cuvelier

Poste et profondeur

La saison nous mène à rechercher les sérioles sur les zones profondes, où les chances de trouver de la nourriture sont plus grandes. Les températures étant plus basses, le fourrage et toute la chaîne alimentaire regagnent ces secteurs allant de 60 à 80 m, voire plus sur les secteurs isolés au large. Dans ce contexte, l’usage de l’électronique est bénéfique, afin d’optimiser les phases de prospection et de pouvoir pêcher plus longtemps. Les journées sont courtes à cette époque, et les poissons sont d’autant plus rares qu’il est nécessaire de travailler minutieusement la bathymétrie des zones que l’on prospecte, afin d’enregistrer les points déterminants qui caractérisent les reliefs du fond, les différents substrats et le positionnement du fourrage. Ce dernier se caractérise par des boules de poissons et des bancs de céphalopodes. Une fois vos secteurs définis, recherchez les échos isolés et plus marqués qui indiquent la présence de prédateurs. Les grosses sérioles sont assez faciles à repérer au sondeur à cause de leur grande taille et du fait qu’elles évoluent seules. Ensuite vous notez vos points sur votre cartographie, puis vous effectuez plusieurs passages en dérive ou en traîne lente avec des vifs. Insistez sur la zone propice en positionnant votre bateau parallèlement à quelques mètres de votre premier passage. Les sérioles se déplacent lentement en suivant les petites espèces se sentant menacées. Sur les zones plus au large où la profondeur est importante, on aperçoit bien souvent les boules de fourrage nettement décollées du fond, voire proches de la mi-hauteur d’eau. Les poissons évoluent au niveau de la thermocline, entre le croisement de la couche d’eau froide et de celle d’eau chaude. Même si cette hausse de température est infime, le peu de différence rassemble de nombreuses petites espèces. Vous le verrez au sondeur, les sérioles se situent généralement quelques mètres en dessous en attente de chasser.

Eschage d’un chinchard pour une pêche au vif.
Crédit photo : Yann Cuvelier

Dérive au fireball

La pêche au fireball se pratique avec des cannes spinning ou casting dotées d’une grosse réserve de puissance, afin de maintenir fortement les poissons lors des combats. Aujourd’hui, on s’oriente davantage vers des cannes casting de 25 à 40 lb, afin de conserver une bonne réserve de puissance dans le blank. Ces cannes sont aussi dotées d’un scion souple, afin d’amortir les rushs des grosses sérioles, pour un meilleur confort de pêche. Ce type de scion a pour rôle de mieux sentir l’évolution du fond grâce à son caractère fin et résonnant, ce qui offre une précision de pêche optimale, pour bien épouser les reliefs du fond avec le vif. Ce dernier peut alors évoluer sans trop ressentir la résistance de la canne, ce qui pourrait le brider et le rendre moins pêchant. Côté moulinet, équipez-vous d’un modèle casting adapté aux pêches profondes, et assez robuste pour supporter les gros rushs. Garnissez-le d’une tresse résistante à l’abrasion de 28 à 35/100, puis reliez une bonne longueur de fluorocarbone de 60 à 80 lb. Pour les fireball, utilisez des modèles de 200 à 300 g, afin de descendre aisément dans les couches d’eaux. Grâce à leur plombée conséquente, ces montages permettent également d’employer de beaux vifs, afin de cibler exclusivement les sérioles. D’ailleurs, le calamar est un très bon vif en cette saison, il apporte d’excellents résultats. Cela dit, il exerce plus de résistance dans le courant, pouvant engendrer une pression supplémentaire sur la ligne, d’où la nécessité d’employer un fireball fortement plombé. Ajoutez également un avançon armé d’un hameçon simple pour éviter les décroches, compte tenu de la taille honorable des vifs.

Les fireball sont préparés avec des calamars en pleine forme !
Crédit photo : Yann Cuvelier

Traine au downrigger

Le downrigger permet de prospecter en traîne lente les différentes couches d’eau dans des profondeurs importantes et ce jusqu’au fond, à l’aide de treuils dédiés spécifiquement à ce mode de pêche. L’avantage majeur de cette technique est de pouvoir explorer l’étendue de la zone à deux cannes, tout en variant la profondeur des deux lignes sans qu’elles se croisent. L’autre intérêt de cette approche est de pêcher le plus précisément possible, puisque l’objectif est de présenter le vif dans la profondeur indiquée où se trouvent les échos de poissons renvoyés par la sonde, que ce soit du fourrage ou un prédateur. De toute évidence, en appliquant cette méthode, vous vous octroyez les chances de capture d’une belle sériole. Lorsque vous traînez vos deux lignes, conservez une vitesse de traîne de 1,5 à 2 nœuds de manière à parfaitement garder vos montages à la verticale, sans brider vos vifs. Côté matériel, équipezvous d’une canne de traîne light de 20 à 30 lb conçu pour le downrigger et d’un moulinet à tambour tournant adapté à la canne. Vous pouvez le remplir de Nylon, mais afin d’obtenir une contenance plus importante sur le moulinet, garnissez-le en tresse de 30 à 37/100. Ensuite, vous reliez 25 à 30 m de Nylon de 70/100, afin de conserver une élasticité lors des combats, puis vous raccordez 3 m de fluoro carbone de 60 à 80/100 pour assurer la discrétion du montage. Ce dernier est armé d’un premier hameçon de taille 6/0, suivi par un second de même taille monté sur un avançon. L’avantage de ce montage est de pouvoir utiliser aussi bien des poissons comme les maquereaux espagnols ou les chinchards, que des calamars, qui sont par ailleurs, comme je vous le disais, plus « pêchant » en cette saison et plus faciles à se procurer. Concernant le fonctionnement du downrigger, fixez la pince déclencheuse reliée au plomb Servimec ou discoïdal d’un poids de 5 à 7 kg, qui lui-même est raccordé par le câble du treuil, puis vous descendez votre ligne de traîne à la profondeur souhaitée. Une fois la touche, la pince déclencheuse libère la ligne en tension, vous permettant ainsi de combattre le poisson et de ressentir parfaitement les rushs, sans être gêné par le plomb.

La sériole est un poisson de plus en plus recherché par les amateurs de sensations fortes.
Crédit photo : Yann Cuvelier

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Magazine n°80 - février-mars 2021

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