La pêche des calamars est de plus en plus prisée par les passionnés de pêche au leurre durant la trêve hivernale. Les espèces de poissons recherchés au leurre étant plus rares, la pêche des céphalopodes prend toute son importance et devient parallèlement un véritable engouement en cette saison froide. On retrouve une évolution croissante du marché avec un panel de cannes spécifiques pour la pêche des calamars, ainsi qu’une large gamme de turluttes en tout genre.
Postes et profondeurs
Les calamars abondent sur nos secteurs de pêche côtiers en cette saison. Ils sont nombreux et se déplacent essentiellement en banc avec l’influence des courants et des heures de marée. Ces prédateurs chassent davantage la nuit et remontent dans les couches d’eau pour s’alimenter de petites proies toutes proches de la côte, notamment dans les entrées de port. Les moindres sources lumineuses, comme les lampadaires, les attirent le long des digues. Ils se servent de cette luminosité pour repérer plus facilement leurs proies et les chasser. Ces postes peu profonds, variant de 10 à 20 m, sont propices à l’espèce ; on y trouve d’ailleurs le menu fretin dont ils s’alimentent. Il est principalement composé de crevettes et autres petites espèces de poissons. Dans ces conditions, la pêche à l’aube et peu avant la tombée de la nuit sont les périodes les plus fructueuses, en effectuant des dérives le long de ces infrastructures. En journée, il faut se retirer sur les plateaux rocheux non loin des côtes, où la profondeur est plus importante. Les calamars désertent les infrastructures portuaires, afin de s’éloigner lentement au large, sur des fonds sablonneux-vaseux le long des tombants de roches. La nourriture y est moins abondante; en revanche, ils se sentent plus en sécurité dans ces couches d’eaux entre 25 et 40 m où la luminosité est réduite. Je concentre ma prospection sur les lignes de sonde, où les variations de fond se caractérisent par des cassures progressives. La nature du fond est plus molle sur la partie basse de ces postes, où la profondeur augmente. Les calamars se tiennent en contrebas dans la continuité de cette zone distincte, à proximité du fond. Ils s’alimentent lorsque le courant s’établit au moment de la renverse de marée descendante, et chassent les proies se laissant guider vers le fond par les courants. En fin de marée, l’activité des céphalopodes baisse de nouveau, et ce, jusqu’à la nouvelle marée. À noter que la marée descendante procure de biens meilleurs résultats que la marée montante, à cause de la configuration des postes et du sens du courant, qui emmènent le fretin vers le fond.
À soutenir
Sur les zones profondes dans lesquelles on pêche, la meilleure méthode reste la pêche à soutenir. Vous pouvez alors opter pour deux variantes, afin de vous adapter au mieux aux conditions de pêche. La première méthode est une technique bien connue : le Tataki. Ce mode permet de pêcher fin avec plusieurs turluttes flottantes ou plombées en interne, pour favoriser l’équilibre à l’horizontale de la ligne face au courant. Le montage est similaire à la pêche en drop shot, il est composé de deux à cinq turluttes de 6 à 10 cm fixées directement sur le bas de ligne, et espacées tous les vingt-cinq centimètres, le tout lesté par un plomb que vous adaptez à la profondeur. L’animation est simple : en partant du fond, vous remontez tous les trois à quatre mètres en effectuant une succession d’animations courtes et rapides en agitant votre canne par saccades, entrecoupées de courtes pauses. Une fois à la mi-hauteur d’eau, redescendez votre ligne sur le fond et ainsi de suite. En adoptant cette technique, on génère des ondes très vives qui attirent les calamars. En seconde technique, j’utilise des turluttes plombées, parfois des flottantes quand le courant est faible. J’ajoute trois turluttes sur le bas de ligne en les fixant sur des potences bien espacées, pour ne pas qu’elles s’emmêlent, le tout lesté par un plomb poire. J’emploie cette technique quand les calamars sont réticents aux animations vives. Pour ce faire, je laisse évoluer la ligne naturellement dans le courant sur le fond, ou décollé de deux mètres s’il y a des obstacles au fond. Canne en main, vous donnez du fil à la moindre tirée, afin que le calamar se pique bien au panier, puis vous le remontez progressivement.
Couleurs et attractants
Le choix des couleurs permet de jongler et de s’adapter à la luminosité et à la teinte d’eau dans laquelle on anime ses turluttes. Même si la lumière est réduite dans la profondeur à laquelle on pêche, certaines turluttes favorisent leur perception grâce à leur revêtement, qui incorpore des filaments holographiques, les rendant ainsi beaucoup plus attrayantes en mouvement. Pour ma part, je n’ai pas trouvé de science exacte quant au choix des couleurs, cependant, je me base sur un principe simple en utilisant des coloris jaunes, roses et phosphorescents dans les eaux chargées et troubles. Dans les eaux moins teintées, je remarque que les calamars répondent mieux aux turluttes de couleur bleues, vertes et orange. Elles apportent sensiblement de meilleurs résultats, même si le rose assure également de bons résultats dans une eau plus claire. Je pense que le plus important, en journée, est d’être au bon endroit à la bonne heure, en respectant précisément les heures de marée pendant lesquelles les calamars entrent en activité. Néanmoins, certains jours, quand les touches sont rares, les « booster en gel » et autres attractants concentrés à base de poissons, produisent visiblement de meilleurs résultats. Les attractants dégagent des effluves qui rendent les calamars actifs, et ce grâce à l’odeur naturelle carnée. Pour conclure, les turluttes à cage munie d’une sardine sont également très efficaces sur les calamars, donc, ne les oubliez pas.