Le sar commun est un poisson très amusant à capturer et présent en nombre sur quasiment toutes les côtes françaises. Il affectionne particulièrement les côtes rocheuses pour y dénicher des crustacés ou des coquillages, dont il est friand, et est bien équipé pour s’y attaquer, avec ses incisives surdimensionnées et ses molaires broyeuses. Ce poisson aime se réfugier dans les cavités, où il est à l’abri et trouve également de la nourriture.
Cibler les rochers
L’été est une bonne période pour trouver les sars dans les roches. Ils fréquentent beaucoup cet écosystème très riche. À partir d’avril et jusqu’à la fin de l’été, il est possible de le traquer avec un matériel très léger, au toc sur le littoral rocheux. La houle crée des perturbations sous l’eau, des courants puissants qui vont arracher algues, mais aussi crustacés et coquillages, des rochers. Cette nourriture est ballottée au gré des flots. Certains secteurs de pêche fonctionnent par forte houle, alors que d’autres sont plus productifs par marée modérée. La meilleure zone pour poser sa ligne est souvent la même, dans l’eau trouble et dans les zones de bulles blanches à proximité du brisant. Les sars se positionnent souvent aux abords de ces zones d’impacts pour récupérer les débris ou crustacés. Des nombreuses techniques de pêche du sar, la pêche au toc est la plus fine et celle qui apporte le plus de sensations. Comme son nom l’indique, cette façon de pêcher ce poisson de mer reprend les codes de celle destinée à capturer des truites : une grande canne, un petit moulinet, un bas de ligne discret et une plombée la plus légère possible.
Une grande canne seulement
Pour la canne, choisissez un modèle d’une longueur de 6 ou 7 m, afin de pouvoir atteindre des roches éloignées et déposer la ligne à l’aplomb des postes où se tiennent les sparidés. La canne peut être plus courte, mais elle doit posséder une grande sensibilité en pointe et une bonne puissance en traction pour extirper le poisson par-dessus les roches. Si le pêcheur ne possède pas d’épuisette assez longue ou que son utilisation n’est pas possible, il faut pouvoir lever un poids de 1 à 2 kg en bout de canne pour sortir le sar par-dessus les rochers. L’utilisation d’une épuisette à manche télescopique est à privilégier pour mettre le plus de chance de son côté. La touche est souvent violente et se ressent bien dans le poignet.
Du nylon fluo
Le corps de ligne garnissant le moulinet avoisine le 0,35 mm, de couleur jaune fluo afin de mieux le repérer dans l’écume blanche et savoir précisément où est l’appât. Le Nylon est recommandé, car il est plus résistant à l’abrasion contre les roches que la tresse. Le bas de ligne en fluorocarbone est discret et très résistant également. Optez pour un diamètre de 0,20 à 0,30 mm en fonction de la taille des poissons présents, de la turbidité de l’eau et de l’appât utilisé. Pour l’hameçon, sélectionnez des modèles allant des numéros 8 à 4 en fonction de l’appât utilisé. Crevettes, gambas, crabes, coquillages, mais aussi vers, seront au menu du sar, qui est omnivore et assez opportuniste. Si vous utilisez des esches fragiles, comme des moules par exemple, fixez-les à l’aide d’un élastique pour assurer la tenue à l’hameçon. Le crabe est privilégié pour sélectionner des poissons de belles tailles. Certains pêcheurs amorcent le poste à l’aide de strouille, un mélange de sardine et d’huile de poisson que l’on peut améliorer en rajoutant du pain pour obtenir plus de consistance. Amorcer permet de tenir les poissons dans la zone ou les faire venir plus facilement.
Une plombée adaptée
Pour que la ligne et l’appât évoluent naturellement au gré des courants ou du va-et-vient du ressac dans les roches, il est important de ne pas trop plomber. Selon les conditions de pêche, le grammage utilisé évolue. Adaptez le lest aux conditions de courant du poste choisi. S’il y a peu de courant et de houle, 2 à 4 g suffisent. À l’inverse, si la mer est forte, vous pouvez aller jusqu’à 10 g. Cette technique à la grande canne permet de déposer l’appât précisément le long de la roche ou à l’entrée d’une cavité, sans qu’il ne soit éloigné au large par le ressac et les vagues. Cette esche très peu lestée évolue naturellement au plus proche de la zone de nourrissage des sparidés. De quoi tromper les plus futés et s’amuser en famille en bord de mer.