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La pêche autour de l'île d'Yeu, au large de la côte vendéenne

Il y a quelques mois, lors d’une pêche dans le golfe du Morbihan, j’avais rencontré Christian, un fou de pêche et vendeur de matériel à la coopérative maritime de l’île d’Yeu. Il m’avait parlé de son île comme d’un aquarium !

Notre séjour s’est donc organisé autour de deux techniques de pêche pour pouvoir aborder un maximum d’espèces. Christian nous fera partager une nuit en surfcasting et un de ses amis, Erwann, nous emmènera sur son bateau pour traquer bars et lieus jaunes. Erwann a travaillé comme pêcheur professionnel et guide pendant plusieurs années. Il possède une excellente connaissance de la navigation et de la pêche autour de l’île, connue comme un vrai paradis pour les pêcheurs. Nous avons pris la vedette qui assure les liaisons entre l’île et le continent à Fromentine, et après une heure de navigation, nous voilà sur la cale du port de l’île d’Yeu, où nous retrouvons Christian et un grand gaillard bronzé et souriant. Quelques minutes plus tard, nous naviguons en direction du large. Notre objectif : les gros lieus, une des spécialités d’Erwann.

Le bateau, qui a été réalisé selon les plans imaginés par Erwann, est puissamment motorisé : un Yamaha 250 CV qui nous permet de filer à vive allure sur une mer bien formée.
Crédit photo : Erwan Balança

Une bonne connaissance des fonds

Le bateau, qui a été réalisé selon les plans imaginés par Erwann, est puissamment motorisé : un Yamaha 250 chevaux, et nous filons à vive allure sur une mer bien formée. Il nous faut moins d’une demi-heure pour rejoindre le premier point : une épave reposant à 62 mètres de profondeur. « Les lieus nécessitent une traque très précise et on ne les pêche pas au hasard si l’on veut faire régulièrement des captures de belle taille. Il faut aller les chercher sur des points très précis. » La connaissance des fonds et le bon positionnement du bateau sont obligatoires. Erwann maîtrise parfaitement le secteur et son expertise de l’électronique de bord lui permet de repérer rapidement l’épave et la manière la plus efficace de l’aborder. Il vérifie rapidement sur son sondeur notre position avant d’attaquer la première dérive. Erwann nous a bien expliqué comment animer notre leurre : « Trois rebonds sur le fond et on remonte sur une quinzaine de mètres, c’est souvent là que ça tape et fort ! » Pour atteindre le fond, qui peut dépasser parfois 70 m, le leurre doit descendre rapidement. En général, les pêcheurs qui pratiquent cette traque en eau profonde utilisent des leurres lourds qui atteignent rapidement de grandes profondeurs sans que le leurre soit trop dévié par le courant. Mais pour ces leurres de plusieurs centaines de grammes, il faut des cannes adaptées, bien souvent lourdes et rigides, qui ne permettent pas de profiter au maximum des sensations lors du combat. Pour remédier à cela, Erwann a imaginé une pêche version légère : il privilégie des leurres type shads de 45 à 70 g, rarement plus, qui, pour ce type de pêche, font figure de leurres ultra-lights! Les moulinets sont remplis d’une tresse de 14/100, ce faible diamètre offre peu de prise au courant, et la descente du leurre se fait sans trop de dérive et assez rapidement. Erwann pique régulièrement des gros, voire très gros poissons, et quand un lieu de 8 ou 10 kg est piqué, il n’a souvent qu’une idée : rejoindre l’épave pour se cacher, c’est alors la casse assurée.

La pêche des gros lieus par 70 m de fond est une spécialité de notre guide sur l’île.
Crédit photo : Erwan Balança

Une série de ferrages

Pour compenser la finesse de la ligne, il a mis au point une technique assez étonnante mais terriblement efficace : « Lorsque vous sentez la tape du poisson, il faut effectuer de nombreux ferrages, jusqu’à ce que le poisson stoppe son rush, ne pas hésitez à y aller franchement ! » Le frein est peu serré, il n’y a aucun risque de casse. En revanche, le lieu, lui, va recevoir ces chocs un peu comme une grosse claque, il sera désorienté et ne partira pas comme une bombe rejoindre sa cache. Cela fait quelques minutes que nous pêchons et je ressens dans mon bras l’arrêt brusque de mon shad, lors de la quatrième remontée comme annoncé par Erwann. Nous effectuons une série de ferrages et nous sentons que le poisson qui se débat au bout de la ligne est un beau spécimen. L’étonnante technique a effectivement évité que le lieu aille se caler et nous le fatiguons en pleine eau, les sensations avec ce matériel sont exceptionnelles : un vrai bonheur ! Après un combat de quelques minutes, c’est un joli lieu qui rejoint le bateau. Il accusera 7,2 kg au peson. Nous continuons à pêcher, cette première prise est très encourageante ! Nous pêcherons plusieurs autres lieus, dont certains de très belle taille.

La technique des multiples ferrages permet de remonter le poisson sur un matériel light.
Crédit photo : Erwan Balança

Les naufrageurs

Mais après cette matinée sous le signe des lieux jaunes, nous filons vers notre nouvelle destination. Il nous faut peu de temps pour être sur la nouvelle zone de pêche, située au nord-ouest de l’île. Pour ne pas perdre une miette de cette journée, pendant que notre ami pilote, nous dévorons un rapide casse-croûte accompagné d’un bon café chaud. Le ventre plein, nous sommes prêts à affronter de nouveaux poissons. Nous sommes ébahis par le spectacle, la lumière perce à travers les nuages et éclaire comme un spot la tourelle balise jaune et noire. Si la zone est bien connue des pêcheurs pour sa richesse halieutique, elle l’est aussi pour ses nombreux naufrages ! Ce récif immergé à marée haute forme avec ceux de Basse Flore et de Grand Champ les « naufrageurs » de l’île. Pour venir pêcher ici, il faut savoir naviguer et bien connaître la zone : les courants marins créent un remous permanent et une erreur de navigation peut se payer très cher. On ne compte plus les navires qui s’y sont brisés et les marins qui y ont perdu la vie. Les sauveteurs en mer doivent régulièrement intervenir et avant de se rendre sur ce spot, il faut s’assurer que cela pourra se faire sans danger. Nous recherchons principalement les bars et nous pêchons plus light. Munis de cannes très résonantes de 2 m, d’un moulinet de taille 2 500 et d’une tresse de 12/100, nous montons des shads de couleur naturelle. La première dérive ne donne rien et nous replaçons le bateau. Au second passage, le leurre n’a pas le temps de toucher le fond qu’une tape violente nous indique qu’il a été gobé lors de la descente. C’est une belle vieille, bien marbrée, qui arrive finalement au bateau. Avec la lumière qui est de plus en plus belle et les couleurs vives de notre prise, on se croirait à l’autre bout du monde. Ce n’est pas le poisson que nous recherchons, mais la beauté de cette vieille nous ravit et nous ne boudons pas notre plaisir, même s’il est visuel. Le poisson retourne à l’eau et nous reprenons notre traque.

Les bars sont présents autour du récif immergé baptisé les « naufrageurs » de l’île.
Crédit photo : Erwan Balança

Des postes bien marqués

Nous entamons une nouvelle dérive, la zone est magnifique avec des postes très marqués. Erwann a monté un nouveau leurre, un « black minnow ». Il n’a pas le temps de faire cinq tours de manivelle que sa canne se plie. Cette fois c’est un bar qui monte à la surface ! Le premier d’une belle série. Les poissons se tiennent à plusieurs mètres au-dessus du fond et sont très réceptifs aux leurres animés énergiquement entre deux eaux. Nous prendrons plusieurs jolis bars sur les deux heures de pêche qui suivent, ainsi que quelques orphies. De retour à Port Joinville, nous dégustons un bon repas, la mer ça creuse et les émotions aussi ! Autour de la table, la conversation est animée. On parle de la mer et des poissons bien sûr, mais aussi de ses nombreux voyages. Décidément, cette île est passionnante !

Les prises s’enchaînent rapidement sur le bateau.
Crédit photo : Erwan Balança

Situation géographique

Complètement insularisée aux environs de 5000 avant notre ère, l’île d’Yeu se situe à 17 km au large de la côte vendéenne. L’île concentre sur ses 23 km² de terres émergées une grande diversité de paysages : longues plages et dunes côtières fixées par des bois de résineux; côte sauvage aux falaises altières enserrant des criques de sable blond; landes à l’herbe rase où frissonnent les armérias; chemins creux sillonnant les combes et côtoyant les falaises; bocage aux multiples parcelles où se nichent à l’abri des frondaisons de saules et de prunelliers; les maisons basses aux toits de tuiles et volets de couleur.

 

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