Pêche aux Bahamas, sur Crooked Islands : bienvenue au paradis !

Crooked Island et Acklins sont deux îles qui forment un atoll immense de plus de 230 km. Le lodge de notre accompagnateur Herlé Hamon, est parfaitement placé, tout près des eaux bleu lagon ! L’île de Crooked Island, avec ses 350 habitants, a des allures de bout du monde, nous sommes sous le charme après un long vol depuis Paris !

Premier coup du soir

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’ai bien du mal à résister longtemps à ces eaux bleues… Arnaud me jette un large sourire et nous montons dans la foulée une canne spinning et une canne à mouche, histoire d’évacuer le stress du voyage ! Face à la bâtisse qui sera notre excellent restaurant pendant toute la semaine, les plages s’étendent à perte de vue. Nous croiserons de magnifiques tortues vertes et divers oiseaux sur ce secteur aux allures de carte postale.

C’est Arnaud qui ouvre le bal avec de jolis jacks (carangues) qui tirent fort sur nos cannes malgré leur taille modeste. Les poissons-nageurs comme le « Baïner » de Sakura semblent avoir leur faveur. À la mouche, quelques orphies viendront prendre mes « Crazy Charly » (imitations sommaires de crevettes) et nous manquerons de peu un gros barracuda venu chasser tout près du bord ! Nous sommes déjà aux anges… Nous avons décidé d’alterner pêche au leurre et pêche à la mouche pendant ce séjour, afin de diversifier nos prises. Le lendemain matin, après un petit briefing, nous filons à l’embarcadère où nous attendent nos guides et leurs bateaux. Tous les guides sont des locaux qui connaissent parfaitement les secteurs de pêche ! Herlé et Jean-Paul, associés dans la gestion de ce lodge, me font un point précis sur ces immenses flats à mangroves qui sont quotidiennement envahis par les marées des eaux de l’Atlantique et du golfe du Mexique. Le secteur ne compte pas moins de 700 îles et 2 400 îlots, de quoi rassasier les pêcheurs les plus exigeants, non ?

Le royaume du bonefish

Après un court trajet en bateau parfaitement équipé, nous foulons maintenant à pied le sol sablonneux jonché de conques, de gros coquillages très appréciés pour leurs qualités gustatives ! Orvil, notre guide du jour, et Herlé vont nous faire découvrir les « schools » (bancs) de bonefish. Bien souvent il faut repérer ces poissons de très loin grâce à des « nervous water », de petites surfaces d’eau en mouvement. En effet, vu la faible profondeur, les bonefish qui patrouillent en banc font bouger l’eau en cherchant leur pitance, qui se compose bien souvent de petits crabes et de crevettes. Les plus gros spécimens n’hésitent pas à se nourrir de poissons. Arnaud lance son imitation souple de crevette sur une canne spinning légère mais l’impact fait fuir le premier poisson. Il va falloir alléger le montage… Quant à moi, je repère plusieurs bonefish qui se faufilent entre de petits palétuviers. Pas facile de les attaquer dans cette forêt miniature sans se faire casser. Je ne lâche pas le banc des yeux et m’accroupis à la sortie d’une petite clairière qui me semble être favorable. Un premier fuseau d’argent apparaît, puis quatre ou cinq. Je pose ma mouche légère à deux mètres du premier. Un premier strip, rien ne se passe. Un second et le bonefish fonce sur mon imitation ! Ferrage canne basse main gauche en tirant sur la soie et me voilà déjà en train de courir derrière cette torpille qui tente de casser mon bas de ligne. Après une bagarre nerveuse, le poisson arrive enfin et il aura les honneurs du photographe. Nous prendrons une bonne quantité chacun de bonefish au leurre et à la mouche, grâce au talent de nos guides parfaitement affûtés et capables de repérer des « schools » à 200 mètres de notre position. Leurs yeux de lynx nous permettent de bien nous préparer, afin d’assurer des lancers très précis suivis d’animations ciselées !

Snappers et barracudas

Nous décidons le lendemain de pêcher au leurre d’autres secteurs en bateau et notre guide Chris a bien compris nos intentions. Nous allons tenter les autres espèces qui sont nombreuses dans les chenaux plus profonds. Curieusement, au leurre, il ne faut pas exagérer la taille et nos essais avec de gros poppers et stickbaits ne donneront pas grand-chose. Nous avons obtenu les meilleurs résultats avec des leurres entre 8 et 12 cm. Pour ma part les 3D Inshore Twitchbait YoZuri de 9 cm de couleur bleu et Ayu ainsi que les Baïner Sakura 105 SSP m’ont rapporté le plus de captures diverses et variées, ainsi que les plus grosses prises. Ce sont tout d’abord les carangues « œil de cheval » qui ont mis à mal nos bas de ligne avec des combats version « bastons » sous le bateau ! Un régal. Arnaud a mis au sec de superbes barracudas, dont quelques gros sujets, en animant un stickbait coulant Rapala à grande vitesse au-dessus des récifs. Bien sûr, dès que les « barras » entrent dans la danse, vous n’aurez plus le choix, il vous faudra un bas de ligne en acier ou titane pour éviter des coupes récurrentes ! Préférez un solide anneau brisé pour changer rapidement de leurre en lieu et place des agrafes classiques. Il est un poisson que j’ai particulièrement apprécié, c’est le « mutton snapper » (Lutjanus analis) ou Vivaneau, un combattant absolument magnifique ! J’ai eu la chance de piquer à plusieurs reprises de très beaux spécimens, dont un de plus de 10 livres, et je peux vous dire que cette espèce est particulièrement sportive au leurre comme à la mouche en soie de 10 !

Trigger Fish et requins

L’organisation au lodge est impeccable et chaque question trouve une réponse claire, ce qui est à souligner. L’ambiance est excellente et les pêcheurs présents sont ravis. Les repas à base de spécialités locales sont raffinés. Tout ici est fait pour que les pêcheurs soient dans les meilleures conditions. Au fil du séjour, les trigger fish (balistes) d’une belle couleur grise se sont montrés eux aussi passionnants à pêcher pour peu qu’on leur laisse le temps de prendre la mouche ou un mini leurre ! Les imitations de petites tailles, plutôt brunâtres, se sont révélées efficaces. Les permits sont très présents sur les flats le long des chenaux mais leur recherche ne fut pas fructueuse à cause d’énormes rafales de vent. Tous les pêcheurs le savent, le permit, c’est un peu la quête du Graal ! Au leurre, nous pêchons des zones limitrophes entre les flats et les chenaux, surtout dans des secteurs à fonds caillouteux. Le lodge dans lequel nous séjournons est le seul qui permet de pêcher la meilleure zone de Crooked Island et d’Acklins la même semaine ! Les requins aussi sont intéressés par nos leurres, mais surtout par ce qui se débat au bout de nos cannes. L’un d’entre eux viendra me chiper un barracuda de 60 cm au bout de ma ligne et se laissera prendre. Certains secteurs sont de véritables aquariums. C’est promis, nous reviendrons !