Les cannes feeder doivent avoir des actions permettant une bonne lecture des touches sur le scion. Mais au lancer ou pendant un combat, elles ne réagissent pas toutes de la même manière. Le tissage du carbone, l’épaisseur du blank, la position et le nombre des anneaux interviennent dans ces actions que l’on peut classer en trois catégories.
Les actions
Une action de pointe fait que la canne ne plie que sur sa partie supérieure, scion et porte-scion, même aux prises avec un gros poisson. Dans les plus grandes longueurs (4 à 4,30m), ce type de canne convient aux pêches fortes, en rivière et en fleuve, quand il faut parfois lancer des cages de plus de 100g pour tenir le fond. Elles sont aussi performantes pour pêcher loin, quand il faut appuyer ses lancers. Les plus courtes sont réservées à la pêche de petits poissons qui nécessite forcément une réaction très rapide à la touche et au ferrage.
L’action parabolique fait que les cannes, souvent des 2 brins, plient sur toute leur longueur (3 à 3,60m) afin d’absorber les coups de tête des poissons. On peut s’attaquer aux pêches de poissons moyens et gros (carassins, brèmes, carpes en étang). Jouant le rôle d’amortisseur, on peut utiliser des bas de ligne plus fins que la normale. Les meilleures pour la pêche au method feeder sont ces deux brins, puissantes et paraboliques. Les poissons se fatiguent plus rapidement et, avec un bon nylon, elles permettent de mater les plus gros spécimens. Ces cannes ne sont pas de très bonnes lanceuses et sont donc peu adaptées à l’utilisation de feeders lourds.
L’action progressive concentre les avantages des deux précédentes, ce qui donne des cannes polyvalentes. Avec un même modèle, on peut pêcher des poissons petits et moyens en ayant une action de pointe douce puis basculer sur une pêche de brèmes ou de beaux carassins, la canne pliant alors progressivement jusqu’au porte-moulinet. Ces cannes sont puissantes au lancer et démontrent une réserve de souplesse et de puissance importante.
Le critère puissance
Les cannes light, les plus légères, d’action douce, sont adaptées à des pêches fines, avec des feeders légers, 10 à 30g voire plus pour certains modèles progressifs haut de gamme. La puissance préconisée par le fabricant correspond au poids total d’un feeder plein. Une canne de faible puissance peut néanmoins permettre de pêcher de beaux poissons (carassins, carpes jusqu’à 4kg en carpodrome), la courbure du blank facilitant la mise à l’épuisette.
Les cannes medium, d’une puissance intermédiaire, sont très polyvalentes, autorisant la pêche avec des feeders de 30 à 80g en fonction des modèles. Elles permettent de belles pêches de gardons, brèmes ou carassins sur des parcours allant de l’étang au fleuve à débit moyen. Avec une 3,60m on peut pêcher des carpes records en étang et des communes jusqu’à 12kg en canal et petite rivière. Les cannes d’action progressive sont souvent de puissance medium.
Les cannes heavy sont orientées pour utiliser de gros feeders, en courant, des pêches fortes donc. Elles permettent de lancer des cages de 80 à 140g, voire plus pour celles qui bénéficient d’une forte action de pointe. Elles sont idéales pour les fleuves et rivières à gros débits.
La conception
Le blank peut être plus ou moins fin. Celui des cannes d’entrée de gamme, les plus lourdes et les plus épaisses, est souvent composé de carbone et de fibre de verre. Plus souples, ces cannes sont quasiment incassables. Les blanks haut de gamme sont en carbone japonais haut module. Ils sont souvent plus fins et plus légers. L’action sera d’autant plus douce et ressentie sur toute la longueur que le nombre de brins est réduit (en général 2 ou 3). Les longueurs, souvent indiquées en mesures anglaises, vont de 9 à 16 pieds, soit 2,70 à 4,80m.
Les scions interchangeables (en général 2 ou 3 scions de puissances différentes) sont fournis avec la canne. Leur puissance est exprimée en once (oz), l’équivalent de 28g. À puissance égale, la fibre de verre est plus souple que le carbone. Un scion en carbone est adapté pour pêcher les courants, en ne pliant pas ou peu canne installée, ligne tendue. Les touches seront donc plus faciles à lire. Même chose par temps venteux, ce type de scion permettant de tendre un peu plus la ligne pour ne pas subir l’action des vagues. Un scion carbone de toute petite puissance (1/4oz) est également parfait pour des pêches de gardons et de plaquettes qu’il faut ferrer à la touche. Il est important de toujours disposer de plusieurs tailles de scions compatibles avec vos cannes, afin de pallier toute éventualité.
L'équipement
Le talon peut être recouvert de mousse synthétique ou de liège, parfois les deux. Le liège est plus fragile et plus onéreux que la mousse. Mais bien entretenu et protégé des coups et des griffures, il est assez durable. La mousse offre plus de possibilités ergonomiques comme certains méplats, utiles lorsque la canne est installée entre le support et la cuisse.
Le porte-moulinet peut être à vis ou à crémaillère. Vérifiez surtout sa compatibilité avec un éventuel gros moulinet pour la rivière, par exemple. Les systèmes à vis offrent une plus grande amplitude de réglage que ceux à crémaillère.
L’accroche-hameçon, très pratique, doit être placé sous la canne de préférence, sur le côté s’il est petit. Attention aux systèmes trop gros, dans lequel le fil peut venir se coincer en sortant du moulinet.
Les anneaux sont mis à rude épreuve lors des lancers et au contact des tresses abrasives. On en rencontre plusieurs types : alumine, zirconium ou céramique, dont les fameux Sic (carbure de silicium). L’alumine a tendance à chauffer et à s’user à la longue. Avec la tresse, agressive et coupante, les anneaux Sic sont recommandés. Les réputés Fuji Sic sont ce qui se fait de mieux.
Quelques références
Action de pointe
Heavy : RF6 (Rive) 4,30m / Scion carbone 5oz
Light : Horizon Pro (Matrix) 3,30m / Scion carbone 5oz
Action parabolique
Parabolix (Map), 3,35m
Medium - Scion 2oz
Action progressive
Pro Class (Matrix) 3,60m
Medium - Scion carbone 1,5oz