Au feeder, la touche est produite au fond de l’eau et détectée sur la berge par la pointe de la canne. Le montage sert de transmetteur et le scion sensible signale la touche en se courbant sous l’impulsion donnée par le poisson. Plus cette impulsion est puissante, plus la touche est marquée. Le scion n’a qu’un rôle de signal et le choix de sa puissance, même s‘il peut être source d’erreur, n’a pas d’incidence sur le nombre de prises. Tout comme le flotteur, il indique simplement la touche au pêcheur.
Puissance en Oz (onces)
La puissance des scions est exprimée en Once alors que celle des cannes est en gramme. L’abréviation de cette unité de mesure de poids anglaise est Oz. L’once est égale au seizième de la livre, soit 28,349 g. La puissance du scion n’est pas liée au lest que l’on utilise pour pêcher, c’est une indication de la résistance à la courbure de la tige. Un scion de 1Oz de puissance sera plus souple qu’un de 2 Oz. La puissance correspond au poids nécessaire pour que le scion forme un angle de 90° entre l’axe de la canne et sa pointe. C’est souvent une indication approximative et il est préférable de comparer la souplesse des scions les uns par rapport aux autres pour choisir le plus adapté. D’un fabricant à l’autre, il y a des disparités importantes. La puissance est indiquée sur la base du scion. À puissance égale, un scion à pointe plus fine facilitera la lecture des touches.
Crédit photo : Vincent Hurtes
Des caractéristiques précises
Les scions sont caractérisés par leur longueur, action, souplesse, type et nombre d’anneaux ainsi que leur disposition. Tous ces éléments doivent correspondre à la canne associée pour qu’il en devienne le prolongement naturel. Avec un diamètre à la base identique il est possible de faire passer les scions d’une canne à une autre dans une même série. Par expérience, il est périlleux de modifier le diamètre des scions pour les adapter à d’autres séries ou marques. Les modèles de plus de 65 cm avec des diamètres de base de plus de 3 mm, munis de gros anneaux sont associés à des cannes destinées aux pêches à longue distance. Les gros anneaux permettent de faire passer les nœuds de raccord de tête de ligne sans freiner la sortie de la tresse. Leur conicité importante et leur gros diamètre les rendent plus solides pour encaisser les lancers. Ces cannes sont aussi utilisées pour pêcher en fleuve avec des feeder très lourds. Les scions de petit diamètre de base, inférieur à 2,5 mm et munis de petits anneaux sont idéaux pour obtenir une bonne détection des touches. On les réserve pour les pêches fines avec des cannes de 10à 11pieds et la pêche délicate de plaquette et de gardons en étang.
Carbone ou fibre de verre ?
On différencie ces deux matériaux par leur couleur visible, non peinte, à la base du scion: la fibre de verre est blanche et le carbone reste noir. Ceux en fibre de verre ont une action plus souple que ceux en carbone à puissance égale. La fibre est plus molle. Ces deux matériaux sont complémentaires, ils donnent une action différente et suivant le type de touches et les conditions de pêche on utilise tour à tour l’un ou l’autre. Ceux en fibre de verre sont les plus sensibles, destinés aux pêches fines. Ils répondent aussi très bien aux touches lentes des grosses brèmes et pour rendre visible des mouvements de faible amplitude. Ils sont très sensibles de 0,25 à 0,75 Oz. Au-delà on les utilisera pour les pêches de beaux poissons en plan d’eau. Le carbone répond mieux aux pêches fortes où les touches sont bien marquées comme en rivière ou la tenue de ligne est meilleure avec ce matériau. Les moins puissants sont utiles sur les pêches en étang. Ils permettent de combiner une extrême sensibilité avec une très bonne lecture des vibrations. Ils sont plus efficaces quand les touches sont rapides, le carbone est plus réactif. Ils sont plus fragiles que ceux en fibre de verre, plus solides et presque incassables. Pour débuter, la fibre de verre peut être utile et évite les casses lors des premiers lancers. Le carbone se généralise dans toutes les gammes, ceux en fibre deviennent rares.
Crédit photo : Vincent Hurtes
Comment choisir ?
Pour choisir le scion, il faut toujours prendre comme point de départ le poisson recherché. Chaque espèce produit des touches caractéristiques et le choix doit s’adapter au besoin en sensibilité. Les petits poissons produisent des touches délicates. Les plus coquines sont les plaquettes ! Elles ressentent le poids de la ligne, du montage et même la tension du scion. Il faut donc non seulement avoir un scion le plus sensible possible mais aussi laisser à ce poisson un peu de « mou » pour qu’elles ne ressentent pas trop l’inertie. Pour la brème, il faut aussi de la sensibilité pour bien lire ce qu’il se passe sur le coup. Parfois les belles brèmes restent tranquillement à s’alimenter, même si elles ont engamé l’hameçon ! Sur le scion, on peut voir des mouvements de très faible ampleur et même percevoir une tension très légère de la ligne se traduisant par une immobilisation de la pointe du scion. Les gardons sont plutôt francs et rapides. Il faut ferrer à la touche! Un scion sensible en carbone permettra de bien lire le moment où le poisson se saisit de l’hameçon et de réagir. La carpe et le barbeau produisent des touches violentes que l’on peut assimiler à un « départ ». Privilégiez l’action de la canne à la détection des touches et optez pour un scion plus dur. Ce n’est pas systématique! Pour la carpe au method-feeder des scions assez fins de 1 à 1,5 Oz en fibre de verre permettent de bien lire ce qui se passe sur le coup, les moindres mouvements du method, ou les tapes du poisson dans le feeder ou la ligne.
