Amorçage multi postes
La période automnale est toujours un moment clef, le courant s’accentue progressivement transportant avec lui les débris et les nombreuses feuilles mortes dont se délestent les arbres qui longent le fleuve. Les poissons sentant la température chuter peu à peu et la période froide arrivée, en profitent pour s’alimenter volontiers. C’est le moment de mettre des appâts et des cannes à l’eau.
Tournant le côté urbain à mon avantage, j’aime pratiquer une pêche relativement mobile en pratiquant une nuit par poste. La route et mon véhicule étant souvent à proximité de mes zones de pêche, l’installation et le pliage du matériel se font rapidement et efficacement. Bateau sanglé sur le toit, rodpod rangé tel quel dans le coffre, juste prêt à faire quelques kilomètres pour débarquer dix minutes plus tard sur un nouveau poste.
Les années de pratique avec mon ami Thibault, nous ont régulièrement prouvé qu’après un amorçage préalable, la première nuit était très souvent la meilleure. Combien de fois sommes-nous restés statiques sur un poste espérant une deuxième ou une troisième nuit prolifique pour finalement ne ramasser que quelques « miettes ».
Pour cette session d’automne, je décidais alors d’amorcer copieusement deux postes distincts avec dans l’idée de pratiquer une pêche d’une nuit en alternance sur chacun de ces postes. En gros, j’ai d’abord distribué 5kg de bouillettes Pacific Tuna 18mm sur chacun des deux postes trois jours avant la pêche, puis en arrivant sur le secteur j’ai pris le temps d’aller réamorcer le premier poste avec 2kg d’appâts avant de venir m’installer sur le second pour démarrer ma pêche.
Je ferai trois touches lors de cette première nuit ; un glane et deux carpes dont une vieille miroir ventrue de plus de 18kg. Je plierai dans la matinée sans oublier de remettre 2kg d’appâts sur la zone avant de me déplacer en direction du premier poste. Le matériel est plié en quinze minutes chrono, chargé au plus simple dans la voiture et « en avant Simone »…
L’alternance commence, tout est remis en place en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et le ballet des péniches rythmera ma journée en attendant l’apaisement nocturne. Malheureusement pour moi une seule et unique touche ne m’apportera qu’une carpe miroir d’une petite quinzaine au physique très amoché.
Au matin, comme une musique bien rythmée, je plie le matériel pour me rendre sur le second poste, mais le feeling n’y est pas… Cette seule touche malgré les deux séances d’amorçage préalables n’est vraiment pas de bon augure pour la suite.
Instinct du pêcheur, je choisis de laisser de côté ce dernier poste et pars en prospection sur un autre secteur en espérant trouver une zone intéressante. Un grand quai me fait de l’œil, il me reste deux nuits à faire, je décide alors d’amorcer 5kg de bouillettes le long de ce quai et d’y revenir le lendemain pour ma dernière nuit, ce sera quitte ou double. En attendant, retour sur le premier poste qui m’avait donné quelques poissons lors de la première nuit.
En action de pêche sur ce type d’eau, je ne réamorce que très peu, un filet soluble garni de trois-quatre bouillettes, un coup de spray ou de pâte d’enrobage sur l’appât d’eschage pour vraiment accentuer son attraction, et une ou deux poignées de billes amorcées de manière éparse.
A cette période les poissons sont très mobiles et très opportunistes, les effluves diffusées dans le courant attireront rapidement les carpes et autres poissons des alentours.
Bilan de la nuit, deux gros chats et une petite carpe miroir biscornue ! Bref un échec vu l’investissement effectué. Mes deux premiers postes amorcés au départ n’ont vraiment pas tenu leurs promesses, il me reste à ce moment-là une dernière nuit sur un tout autre poste pour renverser la vapeur…
Vendredi tout est permis !
Vendredi, quatrième et dernière nuit de cette session d’automne sur le fleuve, j’aurais gardé le cap initial en bougeant chaque jour pour tenter d’intercepter au mieux les poissons, malheureusement sans résultat probant pour le moment. J’aurais au moins eu le mérite d’avoir pu toucher des carpes sur chacun des deux premiers postes.
Dernière chance, l’installation se fait comme à l’accoutumée, rapide et efficace, mais je remarque tout de suite une forte activité de poissons blancs sur la zone.
Pour se mettre en place sur le 100% béton il faut absolument penser à emmener un rodpod ou des tripods, au niveau du biwi j’ai une préférence pour les abris de type « cabrio » qui se positionnent bien grâce aux raidisseurs et permettent de déployer seulement une ou deux parties en s’adossant à un mur ou à une pente, et ce même sur un quai d’un mètre de large. J’emporte également quatre petits disques de fonte de 1.5kg que j’utilise en guise de sardines si le besoin s’en fait sentir.
Les cannes sont en place et les tapes de blancs se font régulières, quelques minutes plus tard je me ferai même arracher la tresse par ce qui semblait être un très gros silure, qui finira d’ailleurs par se décrocher, puis sortirai deux grosses brèmes. Bref ça bouge dès l’après-midi et il y a de l’action !
Mon ami Nico me rejoint en soirée pour l’occasion, nous ferons finalement sept touches pour quatre carpes, deux silures et une décroche. Les poissons sont superbes et nous offrent de jolis combats, cerise sur le gâteau j’aurais la chance de toucher une très belle carpe fleuretant avec les vingt kilos et reconnaissable par sa tâche rosée vers la queue. Après chaque touche de blancs, de carpes ou de silures, je rappellerai avec une trentaine d’appâts afin de maintenir l’activité sur la zone.
Ce changement de poste fut véritablement décisif sur le résultat de cette petite session. Une fois encore rester trop statique en espérant un passage de poissons ou un miracle n’est vraiment plus dans ma façon de procéder. L’amorçage préalable est selon moi très bénéfique, d’ailleurs les carpes capturées sur ce dernier poste rejetaient largement de la purée de bouillettes, celui-ci avait pourtant été amorcé avec 5kg d’appâts seulement 24h avant la pêche. Néanmoins l’amorçage ne fait pas tout, et si lors de l’action de pêche les résultats ne sont pas au rendez-vous alors il ne faudra pas hésiter à bouger !
Pâtes d’enrobage :
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