Chaque élément a son importance et a été mûrement réfléchi. Les qualités attendues d’un montage destiné à la pêche de compétition sont aussi importantes pour la pêche de loisirs. Dans sa conception, on recherchera la facilité de mise en œuvre, sa capacité à libérer le plomb en cas de casse, sa polyvalence, sa performance au niveau de la piqûre de l’hameçon dans la lèvre inférieure de la carpe, la possibilité de le lancer à longue distance, sa résistance et son faible coût de revient ! Voyons maintenant si l’on peut réunir toutes ces formidables caractéristiques dans un seul montage !
La tête de ligne
Je vais commencer par le début de la réalisation de ce fameux montage. Quand on veut en refaire un, la première des choses est de positionner un brin d’arraché de quelques mètres, entre le corps de ligne et le bas de ligne. Cette pièce maîtresse peut jouer plusieurs rôles, si bien que le matériau choisi ne sera pas toujours de même nature. On préférera une tresse de résistance d’environ 40 lbs, si on recherche à gagner de la distance au lancer et annuler l’absorption d’énergie à la poussée qui est occasionnée par un nylon. Tandis que l’on choisira du nylon d’au moins 40/100 si on souhaite mieux résister à l’abrasion ou tout simplement se plier au règlement d’un plan d’eau privé interdisant l’usage de la tresse. Personnellement, j’apprécie beaucoup les queues-de-rat en nylon dégressif que proposent Daïwa pour le surfcasting. Elles commencent en 28 et se terminent en 57/100, c’est parfait pour réaliser un petit nœud de raccord qui passera à merveille dans les anneaux et cela limite la perte de distance au lancer. En général, on en mettra l’équivalent de deux longueurs de cannes mais la tête de ligne pourra être plus courte si on veut gagner en distance ou plus longue si le but est de mieux résister aux frottements de la ligne lors d’une pêche dans les obstacles. Tout est affaire de compromis.
La fixation du plomb
Dans ce domaine, c’est sans grande surprise que le clip plomb remporte l’adhésion du plus grand nombre car au-delà de sa simplicité, il a bien d’autres avantages comme une grande polyvalence. À part le binôme Caricco/Charrais qui utilise un genre de montage hélicoptère, je dois vous avouer que je ne connais aucun autre compétiteur qui utilise autre chose que le fameux clip plomb. Pendant longtemps, j’ai préféré le montage avec plomb in-line car je trouvais qu’il proposait un meilleur autoferrage à la touche, sur un montage de fuite. Mais au-delà de cet avantage, il comptait aussi beaucoup de défauts comme le risque d’endommager le bas de ligne lorsque je le lançais sur un fond caillouteux et peu profond. Il réclame aussi un temps plus long pour changer de taille de plomb. Suivant les modèles, ce n’était pas toujours évident qu’ils puissent se détacher du montage, en cas d’accroc au combat, ou lors d’une casse de la ligne. Contrairement au in-line, le clip plomb est facile à placer directement sur la tête de ligne, il permet d’interchanger les plombs rapidement, il peut s’utiliser en montage fixe ou en montage coulissant. Il convient aussi parfaitement à la pêche au zig avec un long bas de ligne. On rallongera simplement la longueur de la tétine de protection du haut du bas de ligne pour ne pas que le fin nylon employé ne s’abîme au contact direct du plomb. Ce n’est pas un accessoire coûteux mais il convient de bien les choisir car la qualité n’est pas toujours au rendez-vous d’une marque à l’autre ! Depuis la création de Rok Fishing Performance, je n’utilise que leurs modèles et je n’ai encore jamais eu le moindre déboire avec leur produit ! Ce n’est pas pour rien que cette marque est partenaire de l’équipe de France de pêche de la carpe !
L'émerillon à agrafe et son connecteur
Voilà un accessoire que l’on retrouve partout. Toutes les marques en proposent. Je dois dire que je n’ai encore jamais été déçu par une marque ou une autre sur ce genre d’articles donc j’ai envie de dire qu’ils sont tous bien ! À chacun de les acheter là où bon lui semble, peut-être au meilleur rapport qualité-prix comme sur internet chez mon partenaire Carp Elementis ! L’important de cette partie du montage est de pouvoir mettre et retirer facilement son bas de ligne. En compétition, pour gagner du temps de pêche et donc des touches, on prépare à l’avance plusieurs bas de ligne pré-eschés. Ainsi, dès que l’on ramène une ligne, on remplace le bas de ligne qui a pêché par un nouveau, armé d’un appât frais. En quelques secondes, la ligne est replacée. C’est très efficace. Par contre, afin de protéger le haut du bas de ligne et éviter qu’il ne puisse se détacher par accident, on rajoute un petit manchon protecteur en silicone qui vient recouvrir l’agrafe. Certains poussent l’aspect minimaliste du montage en enfilant qu’un simple tronçon de gaine sur l’agrafe. Cela permet en effet de gagner quelques mètres au lancer en améliorant la pénétration du montage dans l’air.
Le bas de ligne
Au sujet de cet élément crucial d’un montage performant, là aussi, une tendance se détache nettement dans le milieu de la compétition. C’est sur un simple montage D-rig, constitué d’un fluorocarbone et d’un hameçon de qualité que la plupart des compétiteurs s’entendent. Certains ont une préférence pour un cheveu en tresse fine mais à part ce point-là, tout reste identique au fameux montage en forme de D, d’où son nom. Je confectionne mes bas de ligne avec des fluorocarbones de diamètres situés entre du 30 et du 50/100, suivant l’encombrement et le niveau d’éducation des carpes. Leurs longueurs varient entre 10 cm et 35 cm mais la plupart du temps, ils mesurent entre 15 et 20 cm, ce qui est une longueur passe-partout. Ensuite vient l’hameçon, c’est un sujet qui fait un peu plus débat dans le milieu des compétiteurs, mais il existe quand même deux formes qui se distinguent nettement : Wide Gape et Curve Shank. Pour faire simple, les WG sont employés sur fonds durs et ou quand on est en présence d’indésirables, les CS, dans les cas contraires. Personnellement, j’ai fait le choix de n’utiliser que des modèles sans ardillons car je trouve qu’ils piquent mieux et qu’ils assurent la préservation du poisson en cas de casse, en se libérant facilement.
Prendre de l'avance
Rien n’est plus important pour un compétiteur que de gagner du temps de pêche pour espérer prendre plus de poissons. C’est donc tout naturel d’anticiper la perte d’un montage pour ne pas avoir à sacrifier de précieuses minutes à s’occuper de quelque chose que l’on aurait pu préparer avant ! Je vous conseille donc de confectionner vos montages en amont de votre compétition ou de votre simple partie de pêche. C’est tellement plus facile d’avoir juste à faire un nœud de raccord entre le nylon et la tête de ligne, surtout si on est au milieu de la nuit ! Les compétiteurs utilisent des disques de mousse pour ranger leurs montages de rechange complets, que ce soit avec des arrachés en tresse ou en nylon. C’est très pratique et facile d’accès dès que l’on en a besoin.
Comme vous pouvez le constater, il n’y a pas de scoop ou de systèmes incroyables qui piègent les carpes à tous les coups. L’efficacité recherchée dans le monde de la compétition est transposable à nos pêches de tous les jours. Le montage type compétition se caractérise par un nombre d’éléments réduit au maximum pour améliorer sa capacité à fendre l’air et se lancer loin. C’est pour cette raison qu’il est dépourvu de lead-core et d’anti-emmêleur. Si vous prenez soin de stopper volontairement le déroulement de votre fil juste avant que le plomb ne touche la surface de l’eau, alors vous n’aurez que rarement de bas de ligne mêlés. On peut aussi dire qu’il est facile à réaliser, peu coûteux et polyvalent, tout en restant parfaitement efficace. Un bon montage, c’est un peu comme le café Maxwell, ce n’est pas la peine d’en rajouter !