1. Déjouer les pièges de l'eau claire et froide
Lors des premiers froids, les silures disparaissent des écrans de nos échosondeurs. Les micro-organismes et les algues meurent sous l’effet de la baisse des températures. L’eau s’éclaircit réellement sous la barre des 10 °C et les silures se font de plus en plus discrets. Ils sont tapis sur le fond et entrent dans une phase de léthargie. Il faut alors modifier sa tactique d’approche et faire raser lentement le fond à vos montages avec le risque permanent d’accrocher. Le but reste de présenter vos appâts ou vos leurres devant la gueule des poissons amorphes. Il ne faut pas hésiter à effectuer de longues dérives dans les parties profondes du cours d’eau. L’une des clefs de ces pêches hivernales reste la météo. Les silures perçoivent le moindre changement de température, en positif ou en négatif. Le soleil est un véritable allié dans cette traque. Les journées ensoleillées d’hiver sont souvent propices à de belles captures. Il convient alors de tenter votre chance aux heures les plus chaudes car ce sont les plus productives. Et c’est en employant des techniques lentes, évoluant au ras du fond que vous arriverez à ferrer de beaux silures.
2. Dans le froid et l’eau claire, une verticale tout en fin’s
Dans des conditions d’eau claire et souvent à faible débit, Il est possible de réaliser de belles pêches de silure à l’aide d’un leurre souple. Comme expliqué précédemment, le froid engourdit les poissons, il faut alors éviter toutes les animations dynamiques et privilégier l’immobilité. Le leurre souple le plus efficace pour ce type d’animation est le fin’s ou le slug. Il est souvent déstabilisant de pêcher de manière immobile avec un morceau de plastique n’émettant aucun mouvement, et pourtant ! Ces leurres filiformes sont très efficaces sur les silures. Pour augmenter son attractivité, il est intéressant d’enduire le LS d’un attractant à base d’huile de poissons ou de parfums carnés. Les leurres sont donc positionnés au ras du fond, immobiles. Montés sur des têtes plombées de 15 à 30 g, les leurres doivent évoluer lors de la dérive dans les 20 cm au ras du fond. En reprenant le contact avec le fond régulièrement tout en regardant l’échosondeur, vous pêchez de manière précise. La pointe de la canne au ras de l’eau, vous restez attentif au moindre heurt dans le leurre. Il est important que la ligne soit parfaitement à l’aplomb du bateau pour que le leurre soit le plus attractif. Du fait de la dérive, des mouvements du bateau et de ceux du pêcheur, le leurre souple bouge toujours un peu et émet des ondes perceptibles par les carnassiers. C’est en effectuant de longues dérives dans des fosses profondes, les lignes parfaitement à la verticale, avec un fin’s ou un slug de 4 à 6 pouces, que vous pouvez ferrer des silures en cette période hivernale.
3. Utilisez des montures vertiglanes
La fameuse « vertiglane » est toujours d’actualité et vous auriez bien tort de vous en passer ! Cette animation d’un poisson mort en verticale reste la technique reine de la traque du silure en hiver. Pour ce faire, un poisson mort d’environ 15 cm doit être présenté au ras du fond grâce à une monture spécifique. Cette dernière peut être réalisée facilement avec de la corde à piano de 80 à 100/100. Pour ce faire, une olive de 20 à 50 g est enfilée sur un morceau de corde à piano inox long d’environ 40 cm. L’olive est placée au milieu de cette dernière, chaque extrémité est repliée à 90° sur le même plan. Elle est immobilisée par une torsade des deux extrémités de la tige par un tour de l’olive sur elle-même. Les deux brins d’inox sont alors écartés pour former un petit triangle à l’aide d’une pince à bec. Ce triangle permet la présentation verticale du poisson mort. L’angle du haut permet le positionnement du fil lors de l’animation verticale, l’angle de tête permet le positionnement du fil lors du combat. La fermeture du triangle se fait par trois tours serrés autour de la seconde tige inox. Une fois cette fermeture conçue, une épingle d’attache est confectionnée par un retour de la tige d’environ deux centimètres. Ce retour sert d’attache dans la tête du poisson mort et le fixe sur la monture. Enfin, une épingle est réalisée pour guider le poisson sur la monture. Une boucle empile est réalisée en tresse de 40/100, elle permet d’armer le poisson d’un hameçon triple de taille 2 à 1/0 en fonction de la taille du poisson-mort utilisé. Cette monture s’anime soit par de légères amplitudes verticales, soit en restant immobile au ras du fond. Vous pouvez être certains du résultat, ce montage est un véritable aimant à silure.
4. Les crues hivernales, un évènement à ne pas manquer !
S’il y a une période à ne pas rater, c’est celle de la montée des eaux. Les silures sont poussés par les forts courants à venir se protéger contre les bordures. Ils viennent alors marauder dans les eaux turbides à la recherche de leurs proies. Durant les premiers jours, les glanes vont alors se livrer à une véritable curée. Ils vont sortir de leur léthargie hivernale et faire des réserves pour plusieurs mois. Il n’est pas rare de capturer des silures régurgitant leurs contenus stomacaux. Mais comment décider les silures à cibler notre leurre dans la multitude de proies qui les entourent ? Tout simplement en misant sur leurs fabuleux organes de détection. Il faut pour cela utiliser des leurres qui brassent de l’eau et émettent de fortes vibrations. Dans les eaux sales, les plus productifs sont les shads équipés de palettes, vissées ou d’origine. Les leurres équipés sont très attractifs pour les silures. Que ce soit du bord ou en bateau, cette traque aux leurres est captivante. N’ayez pas peur de prospecter les zones de très faible profondeur. Souvent les glanes viennent marauder dans moins d’un mètre d’eau. Sans un matériel adapté, vous ne pourrez pas combattre ces poissons. Il faut donc utiliser une canne dont la puissance est d’au moins 200 g, équipée d’un moulinet garni d’au moins 200 m de tresse en 35/100. Pour le bas de ligne, préférez les fils en fluorocarbone de 100/100, raccordés à la tresse par un nœud d’Albright. Long d’environ 80 cm, ce bas de ligne permet d’éviter à la tresse de se fragiliser contre les obstacles. Les émerillons à agrafe et les sleeves sont à proscrire car le risque d’ouverture et de perte de poisson est trop important.
5. Restez au chaud sur l’eau
Ce qui décourage le plus souvent les passionnés à sortir pêcher, c’est le froid ! En effet, sous la barre des 5 °C, il n’y a plus beaucoup de monde au bord de l’eau. Il faut être attentif à ne pas commettre certaines erreurs vestimentaires pour ne pas avoir de frissons. Couvrez-vous toujours la tête. Le bonnet est donc indispensable car nous perdons pratiquement 50 % de notre température corporelle par la tête. S’agissant du corps, vous devez penser à avoir toujours deux épaisseurs de vêtements. L’une sert à garder la chaleur corporelle et l’autre à vous isoler du froid extérieur. Ainsi, équipé de collants thermiques, de tee-shirt à manches longues thermiques, d’un pantalon de randonnée doublé, d’un sweat polaire à capuche, vous êtes bien habillés. Mais par-dessus ces vêtements, il vous faut une salopette de pêche. Elle doit être chaude et imperméable. Enfin s’agissant des mains et des pieds, quelques astuces peuvent vous les maintenir au chaud. Les gants néoprènes peuvent être une solution mais l’humidité et le froid finissent toujours par faire leurs effets. Une astuce consiste à balancer les bras d’avant en arrière pour renvoyer le sang dans les mains. L’action paraît toujours assez étrange vue de l’extérieur mais c’est un véritable bonheur de sentir la chaleur revenir au bout de ses doigts. Pour vos pieds, attention à ne pas mettre de bottes en caoutchouc ! Cette matière laisse passer le froid et en moins de trente minutes, vous ne sentirez plus vos orteils. Les bottes de neige ou les chaussures montantes de randonnée pour la montagne sont les meilleures solutions. Une fois équipé de la sorte, vous pourrez profiter pleinement de votre passion.