L’ouverture du carnassier motive de nombreux pêcheurs à aller traquer les brochets. Mais beaucoup oublient que les mois de mai et juin constituent l’une des meilleures périodes pour la traque du silure. Si vous êtes en manque de sensations fortes, c’est alors le moment de préparer votre matériel pour pêcher les silures sur les bordures. Voyons comment nous y préparer.
Pourquoi les silures sont-ils sur les bordures ?
Nous avons souvent tendance à croire que les silures sont des poissons de fond. Pourtant, avec l’arrivée des beaux jours et des premières chaleurs, ces derniers se rapprochent des bordures, attirés par l’activité qui se fait entendre le long des berges. Entre mai et juin, les cyprinidés vont venir s’ébattre dans les arbres immergés et les herbiers afin de se reproduire, et les silures vont alors marauder dans ces zones peu profondes. Ils sont attirés le long des berges par les mouvements d’eau et les effluves produits par les reproducteurs. Les chapelets d’œufs ainsi que la laitance produite par les gardons, les carassins, les brèmes et les barbeaux attirent les silures de très loin et dans très peu d’eau. Il est alors possible de pêcher ce prédateur insolite à vue, depuis la berge ou en bateau en longeant les herbiers.
Équipé d’une paire de lunettes polarisantes, vous pouvez commencer la traque en remontant doucement le cours d’eau. Le bruit des éclaboussures et les mouvements sont repérables à des centaines de mètres. Il devient alors facile de visualiser les zones de chasse des silures. Car là où vous trouvez les poissons blancs, vous trouverez les silures ! Généralement, la première chose que l’on remarque sur le poste, ce sont des cyprinidés nageant dans tous les sens et partant les uns après les autres. Il est alors fréquent d’observer des gardons, des chevesnes, des rotengles, tous regroupés sur une même zone. Mais ils ne sont pas tous en train de se reproduire ! Seule une espèce se reproduit à la fois, les autres, opportunistes, viennent dévorer les œufs fraîchement expulsés. On peut alors observer la reproduction des brèmes et constater que les gardons, les chevesnes et les ablettes viennent se nourrir de leurs œufs. Mais les malheureux ne savent probablement pas encore qu’ils sont déjà pris en chasse par les silures.
Le temps de la folie !
C’est généralement dès le deuxième jour que les choses se gâtent pour les poissons blancs. De nombreux silures sont arrivés le long de la berge pour profiter d’une nourriture facile et abondante. Ils se positionnent alors sous les herbiers ou des obstacles, à l’affût des imprudents. Tout le temps que durera la reproduction, soit en général quatre à cinq jours, les silures resteront sur place à se régaler. Puis, à chaque fois qu’une espèce entrera en reproduction, le manège reprendra pour une petite semaine. Il ne faut donc absolument pas manquer ces moments de pêche fructueuse, car il n’est pas rare de faire de très belles sorties, tant en nombre qu’en taille.
Lorsque les silures sont à vue, le choix du leurre a finalement peu d’importance, l’essentiel étant de passer son piège devant les mâchoires du carnassier repéré. En prenant le temps de parfaitement observer, vous pourrez remarquer les glanes se déplacer dans les herbiers et il suffit alors de passer le leurre devant la gueule pour que ce dernier soit aspiré. Mais lorsque vous ne les voyez pas et que les proies sont regroupées sur les bordures, il est intéressant de prospecter les premiers mètres de la berge. Dans cette prospection rapide, les shads à palettes, les crankbaits et les cuillers tournantes sont nos meilleurs atouts. Lorsque les fonds sont propres, il est possible d’utiliser des poissons nageurs de type crankbait. Grâce à leur nage agressive, ces leurres émettent de fortes vibrations qui déclenchent les attaques des silures. Les leurres souples de type shad ou grub, sont quant à eux à privilégier pour prospecter des secteurs plus encombrés. En choisissant un modèle de 5 à 8 pouces, peu plombé (de 8 à 10 g), un leurre souple reste toujours redoutable sur des silures en chasse. Animé par de petites tractions, ou utilisé en récupération linéaire, il doit être monté sur une tête plombée spécifique au silure, capable de résister à la violence du combat. Une monture à poisson mort manié armée d’un hameçon triple renforcé n° 2 à 1/0 est également une bonne alternative de montage de ce leurre. S’agissant des cuillers tournantes – et non des ondulantes qui sont, elles, à privilégier pour les longues distances et les zones profondes – elles sont indispensables pour les pêches de bordure. Les vibrations importantes qu’elles émettent les rendent facilement détectables. Lancées parallèlement à la berge, ces cuillers se récupèrent à faible vitesse. Laissez-les descendre dans les premiers mètres de profondeur, sans toucher le fond. Les silures n’hésiteront pas à monter les attaquer.
Comment aborder les postes ?
Comme pour la plupart des techniques, l’utilisation d’une embarcation facilite grandement la recherche des bonnes zones. C’est en longeant les bordures que vous trouverez facilement les frayères. Une fois les silures repérés, il ne faut pas lancer votre leurre sur le premier silure aperçu. Il convient de toujours bien observer la zone avant de l’attaquer. Identifiez les secteurs à risque pour votre ligne. Abordez systématiquement le poste par l’aval, afin de ne pas arriver face aux poissons postés. Les silures se positionnent toujours face au courant. Ils attendent que leurs proies descendent naturellement et se jettent toutes seules dans leur gueule. L’autre avantage d’attaquer le poste par l’aval, c’est qu’un silure piqué va toujours descendre le courant. Soyez donc vigilant à la présence d’arbres morts ou d’autres obstacles qui pourraient vous déranger pendant le combat. En attaquant par le bas, l’intérêt est également de ne pas déranger les autres silures postés plus haut sur la zone. Ainsi, vous pourrez capturer plusieurs silures de rang. Les gros silures étant d’ailleurs très sensibles à la capture de leurs congénères, l’effet de surprise est notre meilleur atout dans cette traque. Il faut rester discret afin de surprendre les gros sujets. Évitez donc, lorsque vous le pouvez, de capturer de jeunes moustachus, car le combat mettra en alerte les plus gros sujets. Dans le cas où le poste est jonché de longs herbiers épais, n’hésitez pas à prospecter l’intérieur des trouées propice à une violente attaque…
Trois leurres incontournables
Leurre souple Cat Spirit Double Wave - 15 cm
Un leurre souple parfait pour les prospections dans les herbiers. L’avantage de ce grub est qu’il peut être en texan afin de parcourir les zones les plus encombrées. Ce double grub émet de fortes vibrations, et les silures les adorent !
Cuiller tournante Madcat Big Blade Spinner - 55 g
Cette cuiller tournante est particulièrement performante. La forme de la palette permet une récupération du leurre à faible vitesse. Utilisée le long des berges, elle permet de localiser rapidement les silures.
Leurre flottant Rapala Dives-To Dt16 - 7 cm
Ce crankbait est un grand classique de la traque du silure. Robuste de par sa conception, ce poisson nageur est adapté aux pêches rapides de prospection. Grâce à sa longue bavette, ce leurre évite les accrochages dans les roches. Sa nage frénétique et agressive déclenche l’agressivité des silures.