Depuis qu’ils sont autorisés en action de pêche, les échosondeurs ont connu des évolutions continues avec de nombreuses améliorations du signal de sonde et de la restitution à l’écran. Puis, la bathymétrie et les vues latérales m’ont apporté une aide dans la prise de décision et dans la précision des trajectoires de dérives. Mon action de pêche restait globalement toujours la même: une fois sur le secteur visé, j’enchaînais les dérives afin de quadriller toute la zone pour trouver le positionnement exact des silures et leur présenter au mieux un appât sous leur nez lorsque mon embarcation passait au-dessus d’eux.
L'analyse des comportements
La vue traditionnelle de l’échosondeur, dite « 2D », comprime des informations spatiotemporelles 4D (3D spatiale haut-bas, avant-arrière, droite-gauche + le temps qui s’écoule) en signal 2D à l’écran. Il est impossible de savoir si le silure localisé vient de devant, de derrière, de droite ou de gauche avec ces informations. Pour m’aider à comprendre l’attitude des silures, la hauteur du trait de l’écho m’indiquait son déplacement dans la couche d’eau, et sa variation de couleur me renseignait sur ses comportements de fuite ou d’approche en direction de l’appât, dans un espace circulaire autour de ma sonde. Une part d’interprétation du signal est nécessaire pour percevoir des comportements de poissons. Ce n’était pas toujours simple et efficace !
La révolution Live
La nouvelle technologie « live » révolutionne complètement et simultanément ces deux phases de recherche et d’interprétation de ma pêche. Son point fort est de percevoir les informations en 4D grâce à la rotation de la sonde et à un affichage en temps réel du volume sondé à l’écran. Ces sondes « nouvelle génération » peuvent être fixées sur une perche articulée, leur permettant de réaliser une rotation à 360°. Elles disposent de deux modes d’inclinaison principaux :
- le mode vue avant (ou forward) permettant de prospecter devant la sonde, jusqu’à une bonne trentaine de mètres. On visualise donc un cercle de 30 mètres de rayon tout autour du bateau en tournant la perche. Cette vue est très efficace en prospection pour chercher et localiser des poissons ;
- le mode en dessous (ou « down ») permet de focaliser l’observation sur le fond et de suivre en détail les comportements des poissons face à vos appâts.
Mon compromis à mi-chemin
Il y a donc un réglage de la sonde live pour traquer et localiser des poissons de loin (forward) et un second pour analyser précisément leur comportement devant l’appât en vertical (down). Je souhaite tirer parti simultanément de ces deux vues. Impossible, du moins pour le moment, de basculer rapidement de l’un à l’autre sans sortir la perche de l’eau pour modifier physiquement le réglage d’inclinaison de la sonde. Pour parvenir à mes fins, j’opte pour un réglage intermédiaire, un peu plus dirigé vers le bas que la vue forward, mais franchement plus dirigé vers l’avant que la vue down.
Une combinaison d'avantages
Ma pratique de pêche a réellement changé pour la première fois depuis quinze ans. Lorsque j’arrive sur un secteur, je ne me positionne plus sur un bord pour commencer de le quadriller, mais je place l’embarcation au centre de la surface d’intérêt. Lorsque je dérive, je scrute l’écran de l’échosondeur qui m’indique les vingt mètres en avant de mon appât que je place à l’aplomb de la sonde. Dans le même temps, j’effectue un balayage circulaire, comme si je cherchais quelque chose dans le noir avec une lampe torche. Lorsque je repère un silure devant moi légèrement décalé à droite ou à gauche, j’adapte mon cap en changeant l’axe de ma dérive à l’aide du moteur électrique afin d’emmener tout doucement l’appât au-dessus du poisson ciblé.
De nouvelles observations
Il est ensuite possible d’observer littéralement le silure se lever, tourner autour de ma présentation, tester avec ses barbillons. Le poisson se présente tantôt verticalement, tantôt horizontalement sous le montage. Je vois maintenant réellement si mon leurre ou mon vif est présenté face à la queue ou à la gueule du silure afin d’ajuster mes animations de pêche au plus juste. Dans le même temps qu’un silure tourne autour de ma monture, je continue de prospecter en balayant par des mouvements de perche afin d’anticiper mes prochains caps en cas de refus. Cette sonde a vraiment amélioré mes résultats et mes quantités de touches. Je vais plus tôt sur les poissons, quelle que soit la couche d’eau dans laquelle ils se trouvent, j’ajuste mieux et plus vite la position de mon embarcation par rapport à l’orientation des silures détectés, je comprends plus vite leurs comportements, tout en anticipant les actions à mener sur le poisson suivant.
Également prêt à « Sharpshooter »
Si je détecte un poisson 20 mètres devant moi dans un angle de 30° à droite ou à gauche du bateau, je change de cap pour arriver sur lui en dérive naturelle. Mais si je détecte un beau silure ou un individu très haut dans la couche d’eau entre 45 à 90° par rapport à l’axe de l’embarcation, la manœuvre nautique est trop complexe à réaliser aussi vite. Je saisis alors une canne à lancer toujours prête à mes pieds avec un leurre de réaction et je tente un ou deux lancers dans la direction précise de ce poisson repéré tout en laissant ma canne verticale en place. Une munition supplémentaire pour enregistrer des touches que je ne prenais pas auparavant.