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Streetfishing : une tendance à l'écomobilité

Aujourd’hui, la notion d’écomobilité résonne un peu partout. Nous sommes de plus en plus conscients de la nécessité de prendre en compte les impacts environnementaux. Alors pourquoi pas, quand cela est possible, associer le streetfishing à des déplacements à vélo ou trottinette. Charly a relevé le pari…

Depuis vingt ans, la pollution industrielle a considérablement diminué, comparé à la pollution atmosphérique qui n’a fait qu’augmenter. En ville, la situation devient de plus en plus sensible, avec des pics de pollution de plus en plus fréquents. Les zones Crit’Air nous poussent à changer les mentalités. Les voitures électriques restent encore assez chères et, en milieu urbain, le vélo ou la trottinette électrique sont des moyens de transport imbattables sur des distances comprises entre 1 et 5 km. L’avantage du vélo est surtout qu’il est facile de le déposer à l’endroit où l’on pêche et surtout dans les secteurs aux accès compliqués. Il nous permet de pratiquer un sport sans s’en rendre compte : fini le stress de la voiture, de trouver une place pour se garer et de payer un ticket onéreux. Une véritable coupure pour aller à la pêche en se relaxant.

Après un déplacement à vélo, premier lancer et c’est un sandre qui viendra se saisir du leurre.
Crédit photo : Charly Vaudolon

Sensation de liberté

Il m’arrive régulièrement de laisser ma barque à la maison et de partir en mode « Streetfisher » pour une session avec mon fidèle destrier. J’ai la chance de travailler non loin de mon terrain de jeu, alors je profite de ma pause déjeuner pour partir cheveux au vent. J’aime cette sensation de liberté, les pistes cyclables et les quais de Seine sont très agréables à rouler. Ma canne 2 brins accrochée au sac à dos, une Prorex AGS en 7/28 g, et c’est parti pour aller taquiner les sandres, perches et brochets qui peuplent mon fleuve préféré. S’il fait chaud sur l’heure du midi, je vais privilégier des zones abritées du soleil, telles que des grands arbres en bordure ou l’ombre d’un pont. Une sortie de rivière qui amène de la fraîcheur est un spot parfait pour les chevesnes et ides mélanotes.

Un vélo, une canne, une épuisette et un bakkan bien rempli, voilà la base de votre équipement.
Crédit photo : Charly Vaudolon

Il est donc très facile de passer d’un spot à l’autre jusqu’à trouver celui qui donnera le mieux. Pour pêcher du bord et pouvoir lancer loin, la longueur de la canne est assez importante, l’idéale étant qu’elle soit comprise entre 2,20 m et 2,40 m. C’est aussi plus confortable quand on pêche à l’aplomb d’un quai. Suivant les spots, j’alterne entre un montage drop shot et une tête plombée classique. Le premier permettant au leurre d’être décollé du fond pour mieux pêcher la cassure qui est très abrupte et m’évitant, d’autre part, de m’accrocher dans les grosses pierres qui jonchent le fond de la basse Seine. J’utilise des hameçons pour montage wacky, les Bassers Worm Hook de chez Daiwa en taille n°4, piqués juste dans le devant d’un leurre souple en 3 ou 4 pouces, ainsi que les plombs tungstène slim TG Sinker en 7 g. Très fins et discrets, ils se faufilent bien dans les roches. Il ne faut surtout pas hésiter à monter en taille de leurre souple pour pêcher le sandre. Les D’Fin en 5 pouces montés avec un hameçon texan en taille 5 sont parfaits, utilisés avec un montage drop shot.

Tête plombée de 10 g et D’Fin rose.
Crédit photo : Charly Vaudolon

On garde vélo ou trottinette sur le spot de pêche

Il faut savoir que je pêche dans Rouen et, qu’ici, l’effet des marées joue sur le fleuve. Le marnage varie de 2 à 3 m entre la marée haute et la marée basse. Cela perturbe aussi bien les poissons que le pêcheur qui n’a pas l’habitude. Pendant la marée montante, le courant s’inverse complètement et devient très puissant, surtout avec les gros coefficients. En général, cela devient impêchable, mis à part quelques spots un peu plus abrités comme des renfoncements ou des piliers de structures venant freiner le courant. L’arrière des péniches est un bon spot à marée descendante. Il va engendrer des remous, où les sandres se tiennent à l’affût. Il suffit de lancer dans la zone, de prendre contact avec le fond, de faire un ou deux tours de manivelle, de reprendre contact avec le fond et ainsi de suite. Il faut pêcher doucement. Il est donc préférable de consulter les marées avant une session pour anticiper et pouvoir pêcher le spot qui convient le mieux. Sur les entrées de darse ou de port qui sont régulièrement draguées pour la navigation des gros bateaux céréaliers, le fond est beaucoup moins encombré. C’est ce que l’on appelle « un billard ». Je passe alors sur un montage avec une tête plombée classique, 10 g est assez polyvalente, mais dès qu’il y a du vent ou un courant trop fort, je peux monter jusqu’à 16 g.

C’est souvent tout contre les ouvrages que les premières touches sont enregistrées.
Crédit photo : Charly Vaudolon

Il m’arrive de longer les quais et de pêcher en verticale, un peu comme en bateau, mais à pied. Cela permet de prospecter doucement très près des murs où le courant est moins fort et les sandres et perches viennent pour chasser les petits poissons blancs. Pour ce type de spot, avec des quais assez hauts, une épuisette télescopique est obligatoire. J’utilise le manche ISO en carbone de chez Daiwa d’une longueur de 5,90 m. Associé à un filet en Nylon, c’est juste indispensable pour aller chercher un joli sandre ou une grosse perche à distance, qui seraient impossibles à droper sur le quai. Les gens sont toujours curieux et surpris de nous voir pêcher la Seine, alors ils nous posent souvent des questions avec un air surpris... « Il y a du poisson dans la Seine ? » « Vous les mangez ?» L’avantage, c’est qu’il y a toujours quelqu’un pour nous prendre en photo quand un joli poisson se présente.

Si la sélection de leurres doit être réduite, il faut tout de même faire les bons choix.
Crédit photo : Charly Vaudolon

Plus mobile rapidement

Pour transporter mes leurres, un sac à dos ou un bakkan permet d’avoir de quoi stocker tout ce dont j’ai besoin. L’idée est de partir assez léger et d’emmener le strict nécessaire, ce qui n’est pas une mince affaire pour un pêcheur de carnassiers. Il faut surtout ne pas se mettre en danger avec trop de matériel à transporter. Une boîte pour les têtes plombées, un assortiment de leurres souples en 4 et 5 pouces, une boîte de poissons nageurs en diverses tailles et diverses profondeurs de nage pour pêcher les bordures peu profondes. Du fluoro en 26 centièmes, une pince et une paire de ciseaux pour couper la tresse. Tout y est ! Si vous habitez à la campagne à quelques kilomètres de la rivière, il est tout à fait possible de changer ses habitudes, de prendre le temps, de profiter des beaux jours pour sortir le vélo. J’ai tellement de bons souvenirs de pêche ; je me revois encore quand j’étais jeune et sans permis, les cannes accrochées avec un tendeur sur le cadre de mon vélo, un seau à vif à la main. C’est là que j’ai fait mes premières armes. J’avais pêché autour de Strasbourg il y a une quinzaine d’années, un court séjour où le but était de pêcher les aspes, et nos déplacements s’effectuaient uniquement en tramway entre les divers spots de pêche. C’est un autre mode de déplacement intéressant non polluant, qui permet de traverser la ville avec un minimum d’effort. Et nous savons tous que la marche est très bonne pour la santé.

Les grosses perches ne sont pas rares le long des quais.
Crédit photo : Charly Vaudolon

Quand on voit le prix de l’essence aujourd’hui, le vélo apparaît donc comme un moyen écologique et économique de se déplacer sans perturber l’équilibre de la Terre et de ses habitants. Il n’a que des avantages et cela permet ainsi de réduire considérablement son empreinte carbone. De plus, le vélo est silencieux et ne contribue pas à la pollution sonore. Alors à vos cannes et à vos bicyclettes…

Un joli brochet « surprise » sur les quais de la Seine.
Crédit photo : Charly Vaudolon

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Brochets, Sandres, Perches

Magazine n°135 - Octobre à décembre 2023

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