L’hiver est bien installé et les conditions sont idéales pour traquer les perches et cibler les plus grosses. En cette période, elles sont plus vulnérables car plus facilement localisables. Durant la saison chaude, en lac, on se demande parfois où elles sont ! Mis à part les juvéniles de 10 à 15 cm qui dès le mois de juin se regroupent en banc compact, les beaux sujets semblent disparaître. On les retrouve au début de l’automne et leur pêche culmine en hiver.
Où se cachent-elles ?
En hiver, les perches semblent moins mobiles et leurs comportements deviennent plus lisibles pour le pêcheur. On va pouvoir les retrouver sur des postes assez classiques et bien identifiés, sur les grosses structures immergées telles que les anciennes ruines, les amas de branches ou de roches ou les vestiges d’herbiers. Dans l’ensemble, tout ce qui va présenter une irrégularité dans les profondeurs entre 4 et 10 mètres, sera un potentiel hot spot qui pourra à un moment ou un autre de la journée abriter une belle densité de jolies perches. En pleine eau, sans obstacles, ces poissons sont rarement statiques sauf lorsqu’ils sont dans les grands regroupements de poissons blancs et que celui-ci et fixé sur une zone précise. Sinon seules les structures du fond semblent les fixer suffisamment pour les pêcher avec insistance.
Au coeur des structures
Lorsque le poste présente des risques importants d’accrochage, comme des bois morts immergés, les techniques sont logiquement plus restreintes. Si l’amas de branches se situe dans moins de 4 mètres d’eau, un crankbait fera merveille en venant taper dans les arbres morts sans trop accrocher. Ramenez linéairement jusqu’à sentir le crank rebondir dans les obstacles. N’hésitez pas alors à faire quelques pauses, et même quelques twitchs, cela permet souvent de déclencher l’agressivité des perches. Pour les structures plus profondes ou celles qui sont trop denses pour permettre au crank d’évoluer correctement, un rubber jig lourd et dense permettra de présenter une imitation d’écrevisse au cœur de la zone sans risquer l’accroc. Ici aussi, il ne faut pas hésiter à faire de belles pauses, car les grosses zébrées aiment ramasser les leurres immobiles sur le fond, notamment en hiver. Pour des amas de roches un hameçon simple classique fera parfaitement l’affaire, mais dans le cas d’une prospection dans des branches, un leurre monté sur un hameçon Texan est préconisé.
Drop shot, parfait !
Ainsi armée, une petite écrevisse ou un shad effilé peut plonger au cœur des branches à la verticale du bateau en toute sécurité et être parfaitement efficace. Cette approche permet d’insister sans faire trop de mouvement. La présentation du leurre décollé est idéale pour prendre une belle quantité de perches moyennes. Pour sélectionner les grosses, j’utilise plutôt le montage Carolina. Il s’apparente à la « tirette » traditionnelle, sauf qu’on utilise un hameçon texan, un plomb balle et un leurre souple. L’écrevisse fait aussi merveille. Cette pêche est vraiment efficace pour faire craquer les grosses perches l’hiver, mais demande beaucoup de patience car après chaque tirée, il faut marquer une pause importante de l’ordre de 5 à 30 secondes. C’est assez pénible, mais le jeu en vaut la chandelle. C’est souvent la technique qui permet de décider les spécimens record, devenus très méfiants au fil du temps.
Les boules de blancs
En lac, durant l’hiver, on attend et espère tous que les vifs se regroupent en immenses bancs compacts. Bien que ce phénomène soit fréquent, il n’est pas systématique. De plus, la taille et le moment où les blancs se regroupent varient d’une année sur l’autre. Il faut donc être vigilant à la présence d’oiseaux en nombre sur une zone précise… ou de barques regroupées ! On observe dans ce type de rassemblement des phases d’activité intense avec des perches qui chassent frénétiquement parfois jusqu’en surface, même quand il gèle ! Les leurres de réactions comme les crankbaits, jerkbaits, et parfois leurres de surface sont alors efficaces. Lorsque les perches descendent d’un étage pour revenir près du fond, c’est le moment de leur présenter un montage tandem avec un petit leurre souple monté en drop shot et un petit leurre qui vibre fort à l’extrémité. Mes armes préférées sont les lames métalliques, spintails et petits leurres souples dynamiques. L’animation consiste à faire des petits bonds au montage avec quelques pauses. Mon combo préféré se compose d’un spintail Deracoup d’Illex et d’un leurre finesse de type Ishad de la même marque en guise de teaser. Variez les couleurs du teaser, car j’ai remarqué que cela pouvait complètement changer la donne. J’ai assisté à des situations où chaque lancer générait une touche avec un coloris et un pour 10 lancers avec une autre couleur. D’où l’importance d’avoir du choix dans ses boîtes ! En tout cas, s’il y a un moment dans l’année à choisir pour aller traquer les perches en lac, pour moi, c’est l’hiver !
Le tour des postes
Une fois identifiées, les structures devront être pêchées minutieusement à tour de rôle. Il ne faut pas hésiter à peigner aussi les alentours immédiats car les perches patrouillent parfois autour de la zone, à plusieurs dizaines de mètres. Il faudra revenir sur ces secteurs à différentes heures de la journée, même sur un poste improductif plus tôt. Comparées à d’autres carnassiers comme le brochet, les perches se déplacent énormément, même au cœur de l’hiver, c’est parfois très déroutant. Elles forment souvent des groupes dont les individus sont de tailles homogènes. Ceux de perches de 40 à 45 cm sont constitués de 5 à 6 individus, alors qu’un groupe de poissons de 30-35 cm pourra en compter plusieurs dizaines. À vous de savoir les identifier et ensuite les séduire !