Ces leurres permettent de pêcher toutes les situations, notamment en zone encombrée et ombragée, secteurs où aiment se tenir les carnassiers en été. Ils permettent de pêcher le brochet toute la journée, même en période de fortes chaleurs. En effet, le côté « anti-accroches » de ces deux leurres permet de pêcher les zones extrêmement encombrées, loin, dans ou sous les branches, les herbiers… Bref, des postes estivaux où se réfugient les prédateurs. Ceci dit, je vais utiliser ces deux techniques de manière très complémentaire. En effet, je trouve que le texas engendre beaucoup de ratés à la touche, en raison de son hameçon texan caché dans le leurre souple. Le rubber jig, quant à lui, offre un taux de réussite largement supérieur au ferrage.
Dans les bois morts, suprématie au rubber jig
En été, lorsque les brochets se cachent dans les bois morts, les racines de saules… et sont focalisés sur les écrevisses, le rubber jig n’a pas d’équivalent pour déclencher l’activité de ces derniers. On peut l’utiliser soit au cœur des obstacles, en le laissant couler au fond des branches et en le ramenant lentement proche du fond en prospectant branche par branche, soit en swimming jig, c’est-à-dire en le lançant dans les obstacles puis en le ramenant de manière linéaire, pas très profond et plutôt proche de la surface et en le laissant taper et passer les branches naturellement. Deux animations complémentaires, très attractives, à utiliser suivant l’activité et la zone de tenue des poissons. Il faut choisir un jig avec une brosse assez dure pour ne pas s’accrocher trop souvent, mettre si possible une écrevisse en trailer, ferrer très fort et avoir une ligne ainsi qu’une canne assez puissante pour sortir d’autorité les poissons. On appréciera que les touches soient souvent visibles et très violentes dans ce type de pêche !
Dans les herbiers et les nénuphars, texas
En été, lorsque les brochets sont tapis sous les herbiers denses de surface ou les nénuphars, la meilleure arme pour avoir des touches est le montage texas. Un leurre souple de type shad ou grenouille, monté avec un hameçon texan dont la pointe sera légèrement cachée dans le leurre permettra de passer partout et de déclencher des touches là où aucun autre leurre, n’aurait pu. C’est dans ces conditions, et quasi exclusivement dans ces conditions, que je vais pêcher en texas. En effet, le ratio ferrage-poisson piqué est faible, trop faible à mon goût, mais au moins cela permet de prospecter des zones où personne ou presque ne lance de leurre, donc cela entraîne des touches. Il faut juste accepter que cela a un prix : beaucoup de touches mais assez peu de poissons piqués. C’est le jeu, mais quel plaisir de voir son leurre attaqué dans une zone où, juste avant de lancer, nous avions deviné que le poisson était là !
Je n’utilise quasiment jamais de montage texan ou de rubber jig en dehors de ces conditions, préférant m’appliquer sur mes lancers et la présentation de mes leurres souples ou durs dans les zones moyennement encombrées, afin d’optimiser la réussite de mes ferrages et de mes prises. Vous l’aurez compris, je réserverai les rubber jigs pour les zones de bois morts très encombrés et lorsque les brochets sont focalisés sur les écrevisses. Pour les herbiers denses de surface, alors je pêcherai en texan. Mais dans tous les cas, je ne pêcherai pas en texan même avec une écrevisse et une balle au milieu des arbres morts, préférant de loin le rubber jig. Ce dernier sera beaucoup plus efficace pour piquer les poissons et occasionnera moins de touches ratées !
Les leurres de l'été
Cet article fait partie d'un dossier sur la complémentarité des leurres de l'été, publié dans le n°124 de Brochet Sandre Magazine. Retrouvez les différents articles de dossier :
1 Texas et rubber jig
2 Spinnerbait et chatterbait
3 Jerkminnow et stickbait
4 Le shad, en texan à palette, ou tête plombée
5 Jerk à bille, jerk no rattle et sliders