En effet, à première vue lancer son leurre à jigger à 30 mètres devant soi et le ramener au moulinet peut paraître déroutant. On peut se demander comment un morceau de plomb ramené sous l’eau va pouvoir déclencher une touche ? Eh bien je peux vous répondre que les perches sont friandes de cette technique à certains moments de l’année.
Trois catégories de leurre à jigger
Le jig métal : le jig métal est un jig en plomb, de forme allongée pour les casting jigs et plus « ronde » pour les slow jigs, qui permet d’être lancé loin et ramené à différentes hauteurs d’eau. Sa fonction principale est de pouvoir prospecter de la surface jusqu’au fond suivant l’activité des perches et le grammage utilisé.
Le Jigging Rap (Rapala) et dérivé : le Jigging Rap est un morceau de plomb en forme de poisson avec des ailettes, qui comprend un hameçon double ressortant en tête et en queue du leurre, et un hameçon triple sous le ventre. Ces dérivés comme le Jigger Jig (Gunki) ne comportent souvent qu’un hameçon simple en queue et un triple sous le ventre. Ils ont pour fonction de faire de grands écarts latéraux et de pêcher plutôt près du fond.
Le plomb palette est un morceau de plomb de forme quasi triangulaire, coulissant sur un morceau de Nylon où sont reliés une perle et un hameçon triple sur lequel on vient ajouter le plus souvent un octopus. Le plomb palette a pour fonction de pêcher plutôt près du fond. Le secret est de trouver la bonne association grammage octopus permettant de répondre à l’envie des perches. La particularité de cette technique est de pouvoir pêcher « lourd » à taper sur le fond, ou plus planant sur la retombée, en fonction de la combinaison choisie.
Fin printemps et été
Il se détache deux périodes pour pêcher au leurre à jigger en linéaire, fin de printemps-été et début d’automne-hiver. À ces deux moments de l’année, les perches sont très réceptives à cette technique. En s’adaptant au menu et aux conditions du moment, il est possible d’assister à de vraies frénésies. Lorsque les eaux sont chaudes, de fin juin à début octobre, je vais souvent utiliser un casting jig pour pêcher les perches. À cette période, l’alimentation des perches est souvent ciblée sur les alevins de l’année. Le casting jig, étant donné ses formes et tailles différentes, permet de se rapprocher au mieux de la taille des poissons chassés par les perches. L’action pêche consistera à trouver les zones de tenue des perches et déterminer leurs degrés d’activité. Si des chasses éclatent en surface ou sont repérées entre deux eaux à l’aide de l’échosondeur, alors je pêcherais avec des casting jigs. Avec leur forme allongée, ils se lancent loin et peuvent se ramener vite juste sous la surface ou à peine plus profond si on réalise de courtes pauses. En animant de manière sèche avec le scion de la canne, il est possible de faire faire des écarts latéraux au jig. Cette animation très dynamique rend folle les perches lorsqu’elles sont très actives. J’utilise aussi des slow jigs lorsque les perches sont entre deux eaux. Dans cette situation, elles demandent des actions plus planantes. Grâce à leur forme arrondie, les slow jigs permettent de bien prospecter la couche d’eau de manière lente et planante, et cela de la surface à la mi-profondeur. Ils seront alors bien adaptés pour déclencher les perches en chasse entre deux eaux. Lorsque l’activité des perches ralentit en surface ou entre deux eaux, c’est le moment de sortir les leurres à jigger pour l’hiver.
Début d’automne et hiver
À cette période, c’est-à-dire lorsque les eaux commencent à refroidir, de fin octobre à janvier, j’oublie les casting jigs volontairement, non pas que ça ne fonctionne pas, mais parce que j’ai pu remarquer qu’il était difficile de sélectionner les grosses perches à cette période de l’année avec ce type de leurre. Je préfère alors pêcher les perches en linéaire avec des leurres à jigger type plomb palette, Jigging Rap ou encore Jigger Jig. Les eaux étant plus froides, les perches se regroupent naturellement vers les zones plus profondes de la pièce d’eau ou de la rivière: digue, zone de souche, falaise, fosse… C’est en principe ces secteurs qui retiennent aussi une multitude de poissons fourrage. La combinaison de ces deux facteurs est alors un gage de réussite certain et permet des pêches de rêve au leurre à jigger en linéaire! En effet, la zone identifiée, il suffit de leur présenter le menu du jour.
Jigging rap ou jigger jig
Pour les perches présentes au fond et voulant une animation erratique, alors ces deux leurres sont parfaitement adaptés. L’action de pêche consiste à lancer loin devant soi, à laisser toucher le fond, puis à animer le leurre d’un geste sec et cours de la canne et de reprendre le fond bannière légèrement détendue pour ne pas brider la descente. La touche aura lieu sur la descente, vous ressentirez un « poc » franc dans la canne. Il faudra alors ferrer avec un mouvement ample. La touche peut aussi avoir lieu au moment de démarrer l’animation, lorsque le leurre décolle du fond. Vous ressentirez alors une « lourdeur », comme une sensation d’être accroché à une algue. C’est à ce moment qu’il faudra effectuer un ferrage ample et sans détendre la ligne pour piquer la perche. Suivant le degré d’activité des perches, l’animation sera plus ou moins saccadée: lourde à taper sur le fond avec une animation sèche, agressive et rapide pour les poissons actifs, plus légère avec une animation plus ample, lente et moins agressive pour les poissons moins actifs. Une petite astuce, rajoutez du tinsel et/ou des plumes sur votre hameçon triple. Cela permet de bien cibler l’attaque, rajoute du réalisme avec la mobilité de ces matériaux lors des phases de pause, et cela retient mieux l’attractant !
Le plomb palette
Pour les perches voulant plus de mobilité, avec une nage « linéaire » en dent de scie, le plomb palette est l’arme ultime. Il suffit de le lancer loin devant et de le ramener avec des tirées sèches en reprenant contact avec le fond. Les touches seront identiques à celles déclenchées par un jigging rap ramené en linéaire, seule la présentation du leurre change. La nage sera moins erratique, plus en dent de scie. La particularité du plomb palette, et une des clés de ce leurre, réside dans l’octopus. Ce petit leurre souple que l’on vient enfiler sur le triple est déterminant. Il conditionne quasiment à lui seul la réussite de la technique. Trouver la bonne couleur: blanc, rouge ou jaune le plus souvent, associé à la bonne gestuelle et vous pourrez réaliser de très belles pêches de perche. Une petite astuce consiste à rajouter de l’attractant sur l’octopus afin de renforcer l’attractivité du montage. Les percidés adorent l’attractant ! Détourner l’utilité première d’une technique et l’adapter permet souvent de sortir des sentiers battus. Ainsi, ramener un leurre à jigger en linéaire pourra vous rapporter gros. Que ce soit sur le nombre ou la taille des poissons. À vous d’essayer, personnellement je suis convaincu !