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Brochets, perches, sandres : partie de pêche aux Pays-Bas avec Charly Vaudolon et son lapin

Voici le récit de mon périple au pays des tulipes et des moulins à vent, avec mon ami d’enfance Mathieu, en mode « roots » à l’ancienne… Sandres, brochets et perches au programme, dans des lacs dont la richesse piscicole est incroyable !

À seulement 5h30 de route de la maison, la Hollande est très accessible, le permis à l’année coûte seulement une quarantaine d’euros et, si le temps n’est pas trop venteux, les journées seront riches en touches et en jolis poissons. Un week-end pêche comme on les aime, dans une atmosphère unique grâce à ses étendues d’eau incroyables.

Premier contact avec un polder

Mathieu me rejoint à la maison en fin de semaine, nous chargeons ses affaires, cannes et nourriture, je vérifie le van ainsi que la remorque du bateau. Bref, nous prenons la route et, après cinq heures et demie sous une pluie battante, nous voilà arrivés dans un petit camping à la ferme. La propriétaire, très accueillante, nous fait visiter les lieux puis, arrivé près du camion, ma vision se brouille, mon cerveau ne comprend pas bien… posé devant moi, c’est bien lui, le lapin de ma chérie, en train de manger une feuille au pied du van. Je comprends tout de suite qu’il a fait le voyage caché en clandestin quelque part sous le van. J’en rigole sur le coup, mais l’inquiétude et l’amertume me gagnent. Je vais devoir gérer cet animal jusqu’au jour du départ. Je prépare une petite litière d’herbe fraîche et quelques feuilles, qu’il ait de quoi grignoter. Nous laissons le lapin dans le van le temps d’aller lancer quelques leurres dans le polder au pied de la ville. Le cadre est sublime, calme, si près de la ville mais sauvage en même temps. Nous essayons quelques lancers avec un chatterbait, la profondeur doit être de seulement 60 cm, voire moins par endroits, à se demander si des brochets peuvent y habiter. Après plusieurs passages près d’une bordure, je ramène mon chatterbait lorsqu’un petit broc surgit de nulle part et attrape mon leurre, je ferre mais le broc donne un coup de tête et se décroche à mes pieds. Nous insistons un peu, mais l’heure tourne et, comme demain est une vraie journée à ne pas rater, nous décidons d’aller nous reposer pour être en forme.

Le van est garé et nous découvrons notre pensionnaire « clandestin ».
Crédit photo : Charly Vaudolon

Lac de Harringvliet

Après une nuit horrible à me faire du mauvais sang, je me questionne sur ce lapin qui a passé la nuit dehors. Est il toujours vivant ? Comment faire en journée ? Je le laisse dans le van ? Je lui trouve une cage ? Je le laisse nager dans le lac ? Mais il est toujours là, il se promène tranquillement sous le camion. Je lui propose un petit-déjeuner à base de cookies et de morceaux de banane qu’il semble apprécier. J’en profite par la même occasion pour le remettre dans le véhicule. Nous prenons le petit-déjeuner dans la grisaille, les températures ne sont vraiment pas folles et nous partons pour pêcher le Harringvliet que je ne connais pas du tout. Heureusement, un ami m’a donné quelques infos sur les spots afin de ne pas trop partir à l’inconnu. Arrivé près de la descente à bateau, je discute avec des Français qui viennent régulièrement en Hollande. Ils m’expliquent qu’ils ont passé la semaine ici à chercher les brochets et que la pêche était assez compliquée… Nous mettons le bateau à l’eau et commençons dès la sortie du port sur une zone qui semble intéressante. Des bouées jaunes délimitent une zone interdite, je vois au sondeur qu’au pied des bouées se trouve une cassure ; des herbiers se trouvent sur le plateau à 2 ou 3 m de profondeur. Nous tournons ainsi sur quelques spots sans trop comprendre la pêche puis, après avoir traversé le Harringvliet, nous arrivons sur une digue où le cassant est très prononcé. Dès que l’on se décale de seulement quelques mètres de cette pointe rocheuse, la profondeur tombe vite dans plus de vingt mètres d’eau. Ce qui n’est pas évident pour passer à la bonne hauteur. Grâce à mon échosondeur, j’aperçois un peu de détection et je comprends qu’il faut pêcher dans les sept mètres de profondeur pour avoir un peu d’activité. Quelques refus et décrochés, je fais tourner les coloris de V Marley depuis le début de la matinée. Je passe sur un coloris naturel ayu avec un dos vert. Dès la première descente, je me fais couper par un brochet. Pour éviter de me faire couper une nouvelle fois, je place un bas de ligne en fluoro, le modèle Saltiga de 57 centièmes, il est ultra résistant à l’abrasion et très transparent. Je descends mon leurre et commence à me rapprocher du cassant, lorsqu’un sandre vient me prendre le leurre. C’est parti, le bal est ouvert…

La taille des perches est exceptionnelle dans le lac de Volkerak.
Crédit photo : Charly Vaudolon

Une perche de 49 cm

À chaque passage le long de cette pointe rocheuse, les poissons sont là, c’est un festival, et Mathieu commence à se poser des questions. Il n’a pas eu la moindre touche depuis le début de cette journée. Je lui laisse mon V Marley coloris ayu et en profite pour essayer une pêche en linéaire. Je sens que le fond accroche sévèrement et je me dis qu’un montage avec un hameçon texan serait de rigueur. Mathieu prend une grosse touche sur le V Marley et le combat n’est pas comme d’habitude, je prépare l’épuisette, quand je vois une perche monstrueuse crever la surface. Les cris se font entendre sur le bateau, « elle est énorme » me lance Mathieu. Une fois la grosse perche épuisée, nous sortons le mètre, j’annonce à mon ami son nouveau record, une perche de 49 cm, prise sur un leurre de 21 cm, c’est incroyable… Après avoir pris quelques photos, je change de leurre et passe sur un Slim Shady coloris vert ayu. Je teste de petites animations, histoire d’énerver les perches qui, j’en suis sûr, traînent sur la zone. Au bout de quelques lancers, je suis pendu. Au vu du combat et des coups de tête, j’annonce à mon coéquipier que cela doit être une jolie perche. J’avais vu juste, un magnifique spécimen de 47 cm vient compléter cette belle série de poissons. Mathieu prend également quelques sandres, toujours avec le V Marley. Puis, après avoir tourné plusieurs fois sur la zone, les touches se font rares.

Les brochets ont bien réagi au swimbait ou au V Marley en verticale.
Crédit photo : Charly Vaudolon

17 poissons au compteur

Nous changeons dans l’idée de trouver une nouvelle pointe immergée et de mettre en pratique ce que nous avons fait plus tôt. Par chance, une deuxième pointe est à une cinquantaine de mètres. Nous y passons un certain temps sans la moindre touche. L’endroit paraissait similaire mais, finalement, pas du tout. Je regarde ma carte et nous partons pour essayer une grande zone un peu shallow, c’est-à-dire avec peu de profondeur, environ 2,50 m. Il y a peu d’herbiers et, après un long moment à se laisser dériver en pêchant sous le vent, nous retournons en quête de pierres et de structures qui ont l’air de tenir un peu plus les poissons. Nous trouvons une zone avec des roseaux où pourraient habiter des brochets, mais la cassure au bord est très prononcée, c’est un mur. Mathieu recherche le brochet, mais arrive à prendre un sandre au spinnerbait et moi je continue en longeant la cassure. Je prends quelques sandres et un joli brochet sur le V Marley, qui est d’une régularité incroyable. La journée se termine avec 17 poissons au compteur, ce qui, pour nous, est déjà très bien. Nous rentrons au camping, bien claqués de cette journée qui fut riche en apprentissages et en découvertes.

Les captures de sandres seront les plus nombreuses pendant ce voyage au Pays Bas
Crédit photo : Charly Vaudolon

Un brochet monstrueux

Pour ce deuxième jour, le vent qui était présent la veille a forci. Ils annoncent jusqu’à 60 km/h en rafale. Ce qui va donc compliquer les choses. Nous partons mettre à l’eau sur une berge abritée du Hollands Diep. Beaucoup de bateaux sont déjà présents. Je crois qu’ils ont eu la même idée que nous. La profondeur ici est bien différente, la cassure est beaucoup moins prononcée. Il n’y a que de grands plateaux sans un seul accroc. Nous trouvons une sortie de port qui semble intéressante mais sans arriver à briller. Les heures passent et l’inquiétude demeure. Il faut trouver une solution. J’appelle un ami qui a l’habitude de pêcher ici. Il me conseille d’aller sur le Volkerak et d’y chercher les perches et les brochets qui sont actifs les journées venteuses. Je suis à la lettre ses indications et nous partons en direction de ce lac où je ne suis jamais allé. Arrivés sur place, le vent est bien présent et rend compliquée la navigation. Nous trouvons une pointe rocheuse mais les rafales compliquent la pêche. Mathieu arrive tout de même à faire un brochet. J’ai l’impression qu’un ventilateur est allumé sur nous en permanence. Après avoir navigué autour d’une superbe île, nous découvrons un magnifique plateau, une zone d’herbiers avec 3 m de profondeur. Je propose à Mathieu de remonter sur la zone et de se laisser pousser par le vent en pêchant avec des swimbaits. J’installe mon ancre flottante pour ralentir la dérive, je suis confiant, les herbiers sont de toute beauté, le swim passe juste bien dans la couche d’eau. Je prends une petite touche, je ne ferre pas et lève légèrement ma canne, je lève encore et je sens que ça bouge. Un poisson énorme monte en surface, c’est un broc monstrueux, je le vois mettre des coups de tête en surface et replonger, puis il se décroche. Je hurle de désespoir… Ce brochet devait faire au moins 1,25 m. Du jamais vu pour moi. Nous savons ce qu’il reste à faire de cette journée. Je place le bateau et engage une nouvelle dérive quand Mathieu m’annonce « poisson » ! Il prendra ainsi plusieurs modestes brochets, de quoi remonter le moral avant de rentrer au camping.

Le leurre du séjour fut incontestablement le V Marley de chez Daiwa.
Crédit photo : Charly Vaudolon

Gros sandres du matin

Une dernière matinée s’offre à nous, le vent s’est arrêté dans la nuit et, ce matin, tout est calme, reposant. La douceur se fait sentir et l’humidité est presque un lointain souvenir. Lapinou est toujours là, il tourne autour du campement pour y manger quelques pissenlits. Je l’installe une dernière fois dans le van avant son retour en France. Après ce dernier petit-déjeuner aux aurores, tout est prêt, nous décidons de faire vite pour profiter une dernière fois des eaux poissonneuses. Il n’y a personne sur l’eau aujourd’hui, la traversée de cette mer intérieure sans vagues est beaucoup plus rapide et confortable. De retour sur la pointe rocheuse qui avait été riche en poissons le premier jour, je commence avec mon gros finess couleur ayu (le V Marley) qui avait si bien fonctionné le vendredi. Mathieu est le premier à prendre un sandre au V Marley, puis un deuxième avec le coloris Game Changer doté d’un dos plus sombre. Je sens très vite une différence dans le comportement des sandres vis à-vis de mon coloris. Car la vibration est pourtant exactement la même. Mon collègue m’annonce une nouvelle fois « poisson ». Il prend de l’avance sur moi aujourd’hui. Je change mon leurre pour y placer le coloris du jour visiblement. Nous en profitons pour pêcher une sortie de port avec des piliers assez imposants qui descendent vers les abysses. Le spot est sublime, ça sent le sandre par ici… Mathieu prend une grosse cartouche et m’annonce un joli sandre. Je le vois monter, il est magnifique ! Un joli « bébé » de 78 cm. Une fois la séance photo terminée, je replace le bateau et passe un peu plus large dans 10 m de profondeur, je vois mon leurre passer près d’un des piliers en bois. Je perds mon leurre de vue et, au même moment je prends une touche de l’espace, c’est lourd… Je stresse, j’espère ne pas le décrocher, il arrive en surface : un gros sandre. Je suis aux anges. Une mesure à 87 cm et il repart comme il est venu, tout en force. Nous en profitons pour « plier les gaules » sur ce magnifique poisson, il est déjà midi, l’heure de repartir de ce petit paradis.

Deux jours et demi qui ont été riches d’expériences, comme souvent dans les aventures de pêche. Il aura fallu comprendre, se remettre en question, trouver des solutions, faire face aux conditions climatiques et partir sur des secteurs inconnus. Tout cela est très formateur. La Hollande a bien plus d’un tour dans son sac. C’est certainement ce qui en fait l’une des destinations que je préfère pour la pêche en eau douce.

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