L'aspe est un prédateur diurne et même si l’été les nuits sont claires et lui permettent certainement de chasser, il est tout de même plus à l’aise et plus efficace sous la lumière du soleil. Aux premières lueurs du jour, les températures sont plus fraîches et la luminosité faible. L’eau s’est rafraichie en surface durant la nuit et la plupart des poissons en profitent. On observe souvent des signes d’activité et gobages sur les plages et bordures peu profondes. Les poissons blancs s’alimentent. Les aspes ne rôdent jamais bien loin, saisissant l’opportunité de cueillir du fourrage moins vigilant et idéalement posté.
Premières lueurs du jour
C’est le créneau à ne pas louper ! Le pêcheur doit être sur place dès les premières minutes de l’heure légale pour profiter de l’activité matinale sur ces secteurs. Quelques instants d’observation suffisent à repérer les gobages et la présence des aspes qu’ils trahissent par leurs chasses explosives en surface. On utilise plutôt des leurres de surface, dont on adapte la taille à celle du fourrage présent sur la zone. Les stickbaits et poppers de cinq à neuf centimètres conviennent parfaitement. Si vous avez l’opportunité de pêcher sur les chasses, prenez soin de lancer derrière pour ne pas alerter les aspes. L’activité matinale diminue au fur et à mesure que le jour se lève et que les températures montent. Elle dure rarement plus de deux heures lors des journées les plus chaudes, mais peut se prolonger jusqu’en milieu de matinée par temps couvert, lorsque la luminosité et les températures sont plus modérées. Aux heures les plus chaudes de la journée, l’activité des poissons est plus réduite, la plupart rejoignent les eaux vives et/ou les zones profondes plus tempérées et oxygénées.
À la fraîche en journée
Les aspes suivent ce mouvement. Les pics d’activité du prédateur sont aléatoires et imprévisibles en journée, tout comme votre chance de les capturer. Vous pouvez tout de même tenter le coup en pêchant les courants : aval des seuils, piles de ponts, zones de confluence et bordures creuses à l’aide de jerkbait minnow et de cuillères tournantes qui évoluent entre deux eaux, ou bien en pêchant plus près du fond à l’aide de casting jig, lames vibrantes ou spintail pour espérer intercepter un poisson en chasse. Faites des sauts de puce entre plusieurs postes, car les aspes sont méfiants en journée et ils sont vite alertés par la présence des pêcheurs.
Un court créneau avant la nuit
Même s’il est plus aléatoire et plus bref que le coup du matin, celui du soir est un créneau intéressant pour pêcher l’aspe. Les poissons remontent progressivement dans les couches d’eau et sur les bordures au fur et à mesure que la luminosité et les températures baissent, mais les eaux ayant chauffé toute la journée, c’est souvent lors de la dernière heure, voire de la dernière demiheure, que l’activité des blancs et les chasses d’aspes reprennent en surface. Pour le pêcheur, le maître mot est la patience, c’est déjà le cas en journée, mais plus encore le soir ! Mieux vaut observer longuement et attendre pour identifier clairement la zone où les poissons s’activent, afin de faire mouche dès les premiers lancers, plutôt que de marteler le secteur sans relâche en espérant la touche, car vous risquez tout simplement d’éveiller la méfiance des aspes qui se contenteront d’aller chasser plus loin ou d’évoluer plus creux sans jamais mordre à l’hameçon. On utilise à nouveau des leurres évoluant en surface ou dans les couches d’eau supérieures, et des modèles un peu plus repérables munis de billes ou en coloris blanc comme chartreuse peuvent avoir du succès dans ces dernières minutes de l’heure légale.
L'astuce en plus : quand vient la pluie...
Le phénomène n’est pas vraiment documenté et beaucoup avancent des théories qui mériteraient d’être étudiées, mais une chose est certaine, quand la pluie s’invite en été, cela entraîne un regain d’activité chez les poissons et notamment chez les carnassiers. La pression atmosphérique diminue, la luminosité et le taux d’oxygène dissous dans l’eau également. Les poissons sont moins méfiants et le fourrage monte à la surface, peut-être pour s’oxygéner, mais aussi pour se nourrir des insectes qui volent au ras de l’eau et qui s’y échouent. Les aspes, opportunistes, suivent le mouvement. Priorisez la sécurité et ne prenez pas de risques inconsidérés ! Si le tonnerre gronde et que les éclairs sont de la partie, rentrez chez vous ! Mais si le temps n’est pas menaçant, c’est un créneau à ne pas louper. Prospectez sur les zones où vous identifiez des gobages et d’éventuelles chasses d’aspes à l’aide de leurres de surface, et tentez votre chance entre deux eaux avec des jerkbaits minnow. Quand il pleut, l’eau s’oxygène et se trouble légèrement. La pêche est généralement moins prolifique, mais il peut être bon de s’abriter pour attendre la fin de l’épisode pluvieux, car il n’est pas rare de capturer quelques poissons juste après.