Il y a des périodes où la pêche à la mouche devient la technique reine, surclassant toutes les autres. C’est souvent le cas lorsque les pêches doivent s’affiner. L’été, la vie bat son plein, les carnassiers opportunistes comme le black-bass n’éprouvent guère de difficultés à trouver de quoi se régaler.
Il n'y a que le fouet
Si, à certaines époques de l’année, ce sont les grosses bouchées qui débloquent les situations, là, ce sont les plus petites qui peuvent changer la donne, y compris sur les beaux poissons. Ces petites imitations rapportent souvent des touches sur les secteurs fréquentés et aucune canne spinning n’est capable de propulser à distance et de déposer aussi délicatement qu’avec un fouet des micro-leurres de cette taille. Il n’est d’ailleurs pas rare que certains compétiteurs aux leurres américains utilisent une canne à mouche pour pallier l’éventualité que les black-bass puissent, à un moment donné, se tourner vers de petites proies, en surface comme sur le fond.
En surface
L’opportunisme du black-bass n’empêche pas pour autant sa focalisation. Très régulièrement, en effet, il s’alimente de façon totalement exclusive, jetant son dévolu sur certains insectes et autres invertébrés vivant en bordure de plans d’eau. Libellules, sauterelles et éphémères sont les premiers à en faire les frais. L’action de pêche dans ce cas est comparable à celle que l’on met en œuvre en pêchant la truite, la réussite étant alors le fruit de l’observation et d’une bonne capacité d’analyse. De mon point de vue, la pêche à vue reste la plus prolifique puisqu’elle permet avant tout de sélectionner les plus beaux sujets. D’ailleurs, lorsqu’ils sont focalisés sur ces petites proies de surface, les poissons adoptent un comportement de maraude, juste en dessous, et ce en bordure comme en pleine eau. Cette approche est très certainement la plus fine et la plus passionnante. En l’absence de visibilité, il convient de chercher les gobages que l’on va trouver sur des concentrations de libellules qui survolent souvent les zones d’herbiers. Comme pour la truite, il convient aussi d’orienter sa prospection sur la berge qui reçoit le vent et qui concentre donc les vertébrés en dérive sur la surface. Une fois la mouche posée, il est inutile de s’engager dans un excès d’animation. Mieux vaut au contraire rester le plus naturel possible, en laissant faire une longue dérive inerte, agrémentée de temps à autre d’un léger tremblement du bout du scion.
Sur le fond
Écrevisse juvénile, ver, sangsue, alevin, larve… tout ce menu fretin très présent à la saison chaude fait lui aussi ventre au black-bass. Mais là encore, il est tout à fait possible de lui présenter des imitations de proies inhabituelles. Outre la petite taille, l’utilisation de matériaux naturels est un avantage non négligeable, offrant des qualités d’attraction uniques, la moindre perturbation de l’eau venant animer l’imitation. Les textures qu’offre le naturel augmentent considérablement la qualité et le temps de prise en bouche du carnassier. Pour le coup, ma sélection concernant ce type de leurres de fond est assez proche de celle utilisée pour pêcher la carpe !
En finesse
L’action de pêche se déroule comme une pêche finesse, presque exclusivement sur le fond, où l’on recherche, du bord comme en float-tube, à l’aveugle ou à vue, les poissons de bordure. Préférez les montages plombés en tête, équilibrés afin que la pointe de l’hameçon soit toujours bien orientée vers le haut.
Le matériel
Pour ce type de pêche, on peut s’équiper d’un matériel assez light. Une canne de 9 pieds pour soie n°7 sera adaptée au lancer de ces petits leurres tout en garantissant suffisamment de réserve de puissance de manière à travailler sans risque tout beau poisson. Privilégiez les bas de ligne longs (3m minimum) avec pointe en 22/100 pour la surface et 26/100 pour le fond.