Test du glide bait X-Rap Haku, de Rapala

Le Haku est une nouveauté qui fait partie de la famille X-Rap. Pour mémoire, le point commun à tous les X-Rap est un corps en ABS translucide très résistant, avec une feuille réfléchissante interne. À quelques détails près, la majeure partie de la décoration est peinte à l’intérieur de la coque et est donc parfaitement inaltérable. Grattez un X-Rap au couteau, il ne change pas de couleur. Ce sont donc des modèles très robustes, conçus pour des utilisations extrêmement intensives, dans la grande tradition des leurres nordiques où l’utilitaire l’emporte souvent sur le cosmétique.

Un système d'armement innovant

Leurre de taille intermédiaire, celle d’un beau gardon, le Haku (mot qui signifie chercher en finnois) est taillé pour la pêche du brochet. Avec ses 14 cm et ses 74 g, on l’aurait classé dans les big baits il y a quinze ans mais aujourd’hui, il faut dépasser les 20 cm et les 100-150 g pour mériter ce qualificatif ! On parlera donc de medium bait, des leurres pour gros poissons mais n’excluant pas des prises de taille ordinaire. Ce sont les plus agréables d’emploi et, sans doute, ceux qui se vendent le mieux… ce que Rapala n’ignore évidemment pas. Le Haku est un glide bait, c’est-à-dire un jerkbait sans bavette qui, lors des coups de scion, glisse sur les côtés avant de s’arrêter, permettant une variété d’animations importante. Pour donner un exemple, le Slider (Salmo) est la référence en la matière. Ces leurres sont agréables à utiliser car faciles à animer et n’exigeant pas une canne très raide puisque cette animation n’a pas besoin d’être violente.

Pour ce qui est de sa nage, le Haku n’a rien de révolutionnaire mais s’acquitte très bien des différentes allures envisageables avec ce type de leurre : nage en S en lancer-ramener, écarts latéraux d’amplitude moyenne sur des coups de scion plus ou moins rapides, oscillation sur lui-même à la descente lors des relâchés. À noter que l’animation au moulinet (par une succession d’accélérations et de stops) fonctionne très bien et donne même le meilleur résultat en termes d’amplitude des écarts. L’innovation ici réside surtout dans le système d’armement détachable, fréquent sur les gros swimbaits souples mais encore jamais proposé sur un leurre dur. Les deux triples sont reliés à un câble en titane multibrin d’une résistance de 100 lbs, qui s’insère dans une gouttière ventrale, un gros clip en plastique maintenant le tout en place. Au ferrage le clip, solidaire de la crinelle, se détache du corps et on se retrouve donc en direct avec le poisson. L’intérêt du concept est de limiter les décrochages lors des combats, les poissons ne pouvant prendre appui sur le leurre, tout en simplifiant ensuite le décrochage des hameçons à la pince. Le système – appelé 3R (Rapala Release Rig system soit système de déclenchement Rapala) – est à l’évidence bien conçu. Il semble robuste et fonctionne parfaitement. En action de pêche, on peine vraiment à voir une différence avec un armement classique, il n’a donc aucune influence négative sur la nage du leurre.

Grosses contraintes

Petite réserve toutefois, le nez du leurre reste solidaire de la crinelle qui le traverse sur environ 2 cm. Cette crinelle va donc subir de fortes contraintes (torsions) lors des combats quand le corps va valser dans tous les sens. Il me semble qu’il eût été plus simple de relier directement la crinelle à un œillet fixé lui sur le nez du leurre. Cela étant dit, c’est une remarque purement théorique car pour l’instant je n’ai pas constaté de problème à l’usage.