1 Partir léger et privilégier des sessions courtes sur les bons moments
En fonction de l’endroit où vous vous trouvez, c’est souvent bien d’avoir deux menus à proposer. Même si pour optimiser le nombre de touches, on favorisera l’utilisation des leurres de petite taille (< 7 cm), il ne faut pas manquer l’opportunité d’attraper un beau poisson en chasse, sans risquer de le blesser en le laissant repartir avec le leurre.
L’été est souvent propice à la perche et au black-bass, mais les coups du soir ou du matin le sont également pour les plus gros spécimens tels que les silures ou les brochets. On opte donc pour deux ensembles, un light et un autre plus puissant MH, voire H pour les plus gros poissons. En fonction de son budget, on choisit d’équiper son moulinet de tresse ou de Nylon ou fluorocarbone. À part les pêches aux petits leurres souples, toutes les autres techniques peuvent être abordées en Nylon. L’avantage est de pouvoir changer de leurre simplement, on fait sa pêche avec un nœud et on s’absout du raccord tresse bas de ligne. Pour les pêches légères, on privilégie un corps de ligne de 18 à 22e et pour l’ensemble H, une tresse de 20e avec un bas de ligne en fluorocarbone de 70e. On est ainsi prêt pour traquer tous les carnassiers… Et place aux surprises, car à cette période, tout est possible !
Au-dessus des herbiers, les leurres de surface
Au pays des chandelles de black-bass, des bancs de perches surexcités, des brochets acrobates et des silures explosifs… Les vacances estivales sont les plus favorables pour les pêches dans les herbiers : c’est la saison où ils sont les plus denses et les plus développés. Mais leur densité peut se révéler compliquée pour un débutant : il faut impérativement prospecter les moindres trouées et longer au mieux les abords des secteurs encombrés. Donc rien ne sert de lancer loin. Des petits lancers précis sous la canne peuvent rapporter gros. Forêt d’élodées, berges envahies de jussies, massifs de nénuphars… Autant de terrains de jeu et de refuges pour les poissons. La température élevée de l’eau facilite cette approche, et, si les berges sont en pente douce, il ne faut pas hésiter à rentrer dedans discrètement. De nombreuses techniques permettent de les prospecter, mais dans le cadre de cet article et toujours dans l’esprit de faire simple, on va se focaliser sur l’approche la plus ludique.
Pour maximiser ses chances de réussite, un peu d’entraînement au préalable en s’exerçant à viser dans un seau donnera de l’assurance et de la précision en condition réelle. Au niveau météo, leur utilisation est redoutable par temps calme, mais dès que le ciel est un peu orageux avec une légère brise sur l’eau, ils deviennent l’arme absolue : les perches et les black-bass adorent ces chutes de pression atmosphérique, et tant que les conditions le permettent, il ne faut en aucun cas rater ce moment. Même si les actions ne se concrétisent pas toujours, c’est un bonheur pour les jeunes pêcheurs de voir des attaques de perche, de black-bass ou de brochet exploser en surface. C’est généralement l’euphorie, et les montées d’adrénaline que procure cette technique ne manquent pas de maintenir le pêcheur en haleine. Bien souvent, s’ils ont la chance de pêcher à plusieurs, tomber sur un banc de perches complètement déchaînées va créer une émulation sans comparaison. Tout le monde attrape, rate et relance. Ils finissent dans le même état que les poissons. La dynamique de groupe est tellement exaltante. Ça fait partie des moments de partage inoubliables.
Les avantages du leurre de surface : il se perd difficilement (à moins de se faire couper par un brochet ou de casser en combat), il se lance très bien, et il nous est facile de visualiser parfaitement, avec exactitude, l’animation ou le travail gestuel qui reste à acquérir. C’est également une excellente technique pour aborder des pêches à vue (chevesne, black-bass…). Son seul inconvénient, selon certains modèles, c’est le temps d’adaptation pour maîtriser sa nage. Aussi, on préférera les poppers ou les leurres à hélices, bien plus faciles à animer qu’un stickbait.
Le choix est vaste
À ce jeu-là, le Whopper Plopper (River2Sea), qu’on ne présente plus, est un leurre incontournable et très populaire auprès des jeunes. Attention tout de même, si votre secteur est riche en silures, ces derniers les intercepteront volontiers… Surtout à la tombée de la nuit et tôt le matin. Leur attaque est juste spectaculaire, et digne de certains poissons exotiques. Équipez-vous alors d’un ensemble plutôt heavy et d’une tresse minimum en 20/100. On privilégiera les tailles en 7,5 cm, voire 13 cm; si on cherche à avoir plus de touches, les petits poppers de moins de 7 cm (Hedora Gunki, Rapala X-Rap pop, Chubby Popper Illex) et petits stickbaits (Sammy-Lucky craft, Megalon 75 Gunki, Mini Spook Jr Heddon…). Le choix est multiple et l’utilisation ne se résume pas à la prospection des herbiers, ils seront très efficaces également en pleine eau ou animés le long des structures. Les perches, black-bass et chevesnes seront les plus réceptifs, mais attendez-vous à quelques surprises avec les brochets et les silures.
2 Pêcher les bordures encombrées aux leurres à palettes
Rien de plus frustrant que d’acquérir un leurre, de l’accrocher, et de le perdre au premier lancer. Avec les spinners et les chatters, on va limiter les dégâts. Le temps de la cuiller Mepps n’est pas révolu. Cependant, pour débuter et pêcher des bordures encombrées, ce n’est pas l’idéal. La récupération linéaire, toujours efficace, et la vibration du leurre permettent à tout moment de savoir s’il travaille correctement ou pas. Les leurres à palette ne sont pas sélectifs, et toutes les espèces de carnassiers y sont réceptives. Une fois de plus, c’est la taille et le poids du leurre qui conditionneront le choix de vos canne et moulinet. Chercher à débusquer de leur cachette les carnassiers en les agressant avec ces vibrations provoque souvent de belles surprises. Le silure en été adore s’embusquer dans les bordures, et quel plaisir d’encourager et de coacher un enfant pendant son combat. Maîtriser leur panique, leur angoisse de le perdre, et finir en apothéose par une belle photo laisse à coup sûr un souvenir impérissable.
Une prospection rapide
Les micro spinners (Alvin Gunki, Nanox-Adam, Suissex…) et les petits chatterbaits (Boomer Gunki, Z-man…) iront parfaitement sur un ensemble light équipé de Nylon. Pour les plus gros, les spinners et chatters entre 14 et 20 g seront amplement suffisants. L’été, privilégiez les « feuilles de saules » qui se ramènent plus rapidement et tirent beaucoup moins dans la canne. Sortez-les des boîtes dès que les conditions météorologiques sont venteuses et les eaux légèrement teintées. Leur avantage : la rapidité de la prospection. Généralement, quelques lancers sur un poste suffisent à décider, ou non, un poisson actif. En matière de sécurité aussi, car il est beaucoup plus facile de décrocher un poisson avec un leurre équipé d’hameçons simples que de deux triples. Les brochets sont quasiment tout le temps piqués au bord, un avantage pour ceux qui redoutent de mettre les doigts dans leur gueule tranchante ! Mais gare à la décroche… Si on a le malheur de perdre la tension du fil en combat, la sanction est irrémédiable. Ceci dit, ça fait partie du jeu, la frustration est parfois difficile à surmonter, mais après réflexion, les pêcheurs chercheront coûte que coûte à revivre ce moment et à prendre leur revanche.
3 Pêcher la pleine eau et les secteurs peu encombrés au crank
Là aussi, plusieurs techniques sont possibles pour aborder ce type de postes. Celles présentées précédemment peuvent allègrement faire l’affaire, mais les petits cranks sont parfaits dans ce type d’approche. C’est le leurre qui attrape tout par excellence, des carnassiers aux cyprinidés en passant par les salmonidés. Il est très fréquent d’attraper un beau rotengle, un barbeau, un chevesne, une ide… Leur vibration serrée, super-attractive, influe directement sur l’agressivité des poissons. C’est un leurre à utiliser par tous les temps. Lors des camps de pêche que j’organise, le challenge à relever pour les stagiaires, c’est le grand chelem (5 espèces de carnassiers et 1 chevesne ou 1 mulet). Et c’est bien grâce au crank qu’ils y arrivent régulièrement. Ses avantages, outre qu’il est facile à animer, c’est qu’à la touche il n’y a quasiment pas besoin de ferrage. Souvent, le poisson se pique tout seul, ce qui est salutaire et synonyme de peu de décroches. Son principal inconvénient est qu’il s’accroche plus facilement si l’on ne choisit pas le bon modèle. Bien tenir compte de la profondeur de nage indiquée sur l’emballage est essentiel. Pour les coloris, il faut faire simple, un coloris naturel style ayu, ou métallique brillant, et un coloris flashy type fire tiger. Le blanc fonctionne également très bien et partout. Si vous avez la possibilité de pêcher depuis une embarcation, accrochez-le sans hésitation. Parfait pour pêcher les bordures, il va suivre la pente de la berge et solliciter des poissons qui ne monteront pas sur les poppers et les spinners.
Parfait en été, sur la plage…
Un poisson que nous n’avons pas encore évoqué, et qui réagit très bien aux cranks, c’est le sandre. Si vous avez la chance de vous trouver sur un secteur où l’espèce est bien représentée, la soirée peut être bien animée. Un coucher de soleil sur une plage en pente douce, avec de l’eau jusqu’à la taille, vous pouvez alors solliciter les poissons en chasse au coup du soir qui viennent se nourrir de petits gardons et petites perches. La référence du petit crank, c’est le chubby (Illex), décliné sur tout un panel de modèles et de coloris, du SSR (super shalow runner) au deep diving (grand plongeur), des bruiteurs aux silencieux, il sera parfait pour toutes les pêches estivales. Le petit hornet (Salmo) est également excellent et a l’avantage d’être silencieux pour la plupart des modèles.
4 Pêcher les structures, ports, ponts, les quais…
Les petits leurres souples en 2 ou 3 pouces sur des petites têtes plombées entre 1 et 5 g sont particulièrement adaptés à ce type de postes. Une fois de plus, la taille du leurre va favoriser le nombre de touches, indispensable pour garder l’attention et s’amuser. Le poisson roi dans cette approche est la perche. Mais on n’épargnera pas les black-bass, sandres et petits brochets. Si le poste le permet, nul besoin de lancer : prospecter le long des quais en verticale, au ras des murs, entre les bateaux, et le long des ouvrages peut s’avérer très prolifique. C’est une technique parfaite en pleine journée, lorsque les poissons cherchent un peu d’ombre, notamment lors des épisodes caniculaires. Les touches sont assez franches puisqu’il y a peu de fil sorti, et les risques d’accrochages drastiquement diminués. On favorisera l’utilisation des petits shads aux coloris plutôt naturels, ayu, red ghost, marron, rappelant les petits alevins de l’année, met de choix pour les perches.
Un avantage économique
On peut de la même façon faire du lancer-ramener, parallèlement aux quais ou aux piles de pont, sans forcément chercher à gratter le fond. L’avantage de cette technique est aussi économique : avec quelques têtes plombées et une pochette de petits leurres souple, on a déjà de quoi bien s’amuser ! Les références dans ce domaine sont les rock vibes (Reins), One Up (Sawamura), wizz (Gunki), Flash J (Fish Arrow), D’Fin (Daïwa)… Là encore, il n’y a que l’embarras du choix. N’hésitez surtout pas à aller chez le détaillant du coin, il sera toujours de bon conseil, tant sur les postes que sur les coloris ou les leurres du moment. L’engouement pour la pêche en famille, suite au contexte sanitaire que nous vivons, a littéralement explosé. Le besoin d’une activité de pleine nature, simple et distrayante, ne s’est jamais fait autant ressentir. Même si les résultats ne sont pas toujours évidents, la pêche procure de belles satisfactions et beaucoup d’émotions. Pour les jeunes, c’est particulièrement valorisant, car elle développe la confiance en soi autant que la remise en question. Alors, emmenez vos enfants à la pêche, et prenez un bon bol d’air !