Question BSM : Jean-Pierre, tu es l’auteur de la célèbre bande dessinée Les aventures de la Vandoise, tu viens de sortir un nouvel opus, Votez pour moi, peux-tu nous en présenter brièvement les protagonistes ?
Jean-Pierre Foissy : En plus des personnages familiers – la Vandoise, Gégé le brochet, les hotus, les brèmes ou les perches –, nous faisons connaissance, au cours d’un long épisode inédit, d’un personnage peu recommandable inspiré d’un célèbre conte de Charles Perrault. Il s’agit de Barbe Bleue, un monstrueux silure qui a la détestable habitude de trucider ses compagnes avant d’en faire des conserves pour l’hiver. Mais, je vous rassure, tout cela finit bien : le méchant est châtié et moi, j’évite les foudres des activistes de #MeToo.
Question BSM : Tu es toi-même un pêcheur passionné, quelles sont tes techniques préférées ?
Jean-Pierre Foissy : J’ai une prédilection pour les carnassiers, avec une nette préférence pour la pêche du brochet aux leurres. C’est un poisson dont je ne me lasse jamais. Je pratique également la pêche à la mouche, mais avec moins de passion et, surtout, moins de patience. Si au bout de trois heures aucune truite ne s’est intéressée à mes mouches, je dis « bonsoir mesdames ! » et je reprends la route. Je peux aussi prendre un immense plaisir à taquiner les goujons de la Meuse.
BSM : Les personnages sont-ils purement imaginaires ou inspirés par des compagnons de pêche ou des personnages publics ?
Jean-Pierre Foissy : Ils sont à la fois imaginaires et inspirés par des comportements que j’observe autour de moi ou à la télévision. Les brèmes, qui, dans mes bandes dessinées, cochent toutes les cases de la bêtise contemporaine, sont très présentes à Paris où j’habite. Si je m’aventure dans un arrondissement à forte densité de bobos, j’en croise des bancs entiers.
BSM : Chaque année, lors du Salon de Clermont-Ferrand, les dédicaces de tes ouvrages font un véritable tabac, comment vis-tu cette incroyable popularité ?
Jean-Pierre Foissy : Pendant de nombreuses années, je n’ai rien su de l’accueil que les lecteurs réservaient à ces BD. C’est seulement en 2013, en allant dédicacer le premier tome des aventures de la Vandoise à Clermont, que j’ai pris conscience de ce succès. Je suis d’ailleurs triste que, pour des raisons sanitaires, ce Salon ait été une fois de plus annulé, car c’était un grand bonheur de retrouver chaque hiver ces lecteurs de tous âges, fidèles et chaleureux. Même la Vandoise était heureuse d’y participer, alors que la malheureuse se faisait peu à peu voler la vedette par Gégé le brochet, surtout auprès des lectrices.
Retrouvez le sommaire du n°127 de Brochet Sandre Magazine.