Willy Schraen, c'est l'un des 12 engagements majeurs de la liste Alliance Rurale que vous avez monté : déclasser le cormoran du statut d'espèce menacée. Vous allez vous faire des amis parmi les pêcheurs ! Pourquoi cette promesse et comment allez-vous procéder ?
Vous connaissez bien le principe pour les espèces protégées. Si à un moment elles l’ont été pour de bonnes raisons, quand au bout d’un certain temps, elles se portent à merveille, elles restent indéfiniment protégées. Or, le bon sens voudrait, qu’elles ne le soient plus. Pour le cormoran, il y a déjà des autorisations de tirs au compte-goutte, mais c’est insuffisant. Le cormoran commet d’énormes dégâts entre le poisson ingéré et ceux blessés mortellement ! Les pisciculteurs sont à bout de souffle. Leur métier n’est pas de nourrir le grand oiseau noir. Les passionnés de pêche voient leurs cours et plans d’eaux vidés. Selon l’office hollandais des pêches, le cormoran est responsable des difficultés de l’anguille et du saumon dont il saccage les tacons. Le loup commence à devenir hors de contrôle, son statut devrait évoluer, une fenêtre s’ouvre donc pour rediscuter le statut des espèces protégées, surtout les nuisibles !
Au niveau français, c'est difficile de faire évoluer les choses. Ce n'est qu'au niveau européen qu'on peut débloquer la situation ?
Au niveau français, c’est le grand déni. Au niveau européen, l’écologie punitive a diffusé partout. Ces écolos de salon veulent remplacer le pêcheur par le cormoran, le chasseur par le loup. Ils veulent foutre les hommes dehors. La même démarche que celle entreprise par l’Alliance Rurale a lieu en Espagne, au Pays-Bas, en Pologne, en Hongrie, etc… Nous créerons dès notre élection un groupe « Territoires d’Europe » au Parlement Européen. Nous représenterons les indiens européens, ceux qui depuis toujours évoluent dans les milieux naturels en pêchant, élevant, cueillant, chassant et cultivant. Nous lancerons une remise à plat de toutes ces directives écolos qui détruisent nos vies. Si au lieu de nous protéger, l’Europe continue de détruire nos identités culturelles régionales, elle explosera. Hors l’Europe, c’est vital pour la paix. Elle doit changer de logiciel… son avenir en dépend.
On insiste sur les attentes des pêcheurs... qui voient la menace antispéciste grandir, la pêche au vif est pointée du doigt, des villes veulent réduire l'accès aux berges des pêcheurs. Tout ça au nom de la cause animal ou de l'écologie. Est-ce que ça vous inquiète et comment les contrer ?
Oui cela m’inquiète et motive mon engagement. Les antispécistes veulent la disparition des pêcheurs. Pour eux, la pêche c’est barbare. Les décideurs français et européens les écoutent beaucoup trop. Nous devons montrer aux politiques que nous sommes une légion et pas 8 comme les associations qui nous attaquent tous les jours : One Voice ou PAZ. Ces écologistes punitifs, amis d’Hugo Clément, sont sur le point aussi de mettre sous cloche 30% du territoire européen via la directive Habitats. Pas besoin de vous dire que les zones humides au sens large sont majoritaires dans ces espaces dont ils veulent exclure l’être humain. En résumé, même s’il sera peut-être encore légal de pêcher, il n’y aura plus d’endroit où pêcher… Les politiques ne comprennent que le rapport des forces des urnes. Je pense que très peu nombreux sont les lecteurs de La Pêche et les poissons qui connaissent le nom d’un député européen. Et pour cause, une fois élus, ils ne bossent pas et vont à la gamelle. Avez-vous entendu un élu européen français en place, vous alerter de cette menace extrême que sont les 30% d’aires protégées ? Bien sûr que non ! Nous, nous le ferons !
Pour mettre un arrêt aux délires de cette écologie qui nous ronge, le seul vote utile est celui en faveur de l’Alliance Rurale dont la tête de liste est Jean Lassalle. Je suis pour ma part 3ème sur la liste. Tous les autres partis nous trahiront…
Il y a un poisson qui fascine et qui dérange, on le pêche en France, en Italie, en Allemagne, en Espagne : le silure. Quelle est votre position sur ce poisson carnassier ?
Vous connaissez le slogan de l’Alliance Rurale, c’est : « L’Urgence du bon sens ! ». Par rapport au silure, loin de nous l’idée de priver les passionnés de leur poisson de sport favori. Plutôt que la polémique et l’affrontement, mettons un peu de bon sens dans ce débat… Le silure est un magnifique poisson de sport, il offre des émotions rares : pourquoi lui faire la guerre ?! Mais il pose aussi des problèmes à certaines espèces et dans certains milieux. Par exemple sur les migrateurs quand nos bons moustachus attendent en rangs serrés aloses, anguilles, lamproies et saumons aux pieds des passes… peut-être que sur certains spots, il faudrait limiter le no kill…
Au niveau français comme européen, beaucoup d'efforts sont faits pour le retour des espèces migratrices (saumons, anguilles...) mais sans grands résultats au vu des investissements. Comment encore améliorer la situation ?
Pour l’anguille, on connaît malheureusement l’impact catastrophique du cormoran et celui tout aussi nocif du braconnage des civelles. Pour le cormoran nous en avons déjà parlé Pour les civelles, il faut intensifier la lutte contre le braconnage. Concernant le saumon, cela se passe mieux sur les petits fleuves côtiers que sur les grands cours d’eau comme la Loire. Sur les petits cours d’eau peu ou pas de prédation par le cormoran et sur les passes à poisson. Peut-être faudrait-il aussi suivre les exemples islandais et écossais qui ont racheté les droits de pêche au filet dans les estuaires, un saumon pris à la canne crée beaucoup plus de valeur et procure un plaisir immense.
Est-ce que vous pourriez travailler sur certains dossiers avec le FNPF ?
Bien sûr ! Si je suis candidat à titre personnel, je suis également président de la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC). La FNC et la FNPF sont toutes deux membres de l’Alliance des Sports et Loisirs de Nature créée pour défendre nos passions contre les écolos bobos qui veulent détruire nos modes de vie. J’ai beaucoup de plaisir à travailler avec le président Roustan dans la défense des gens heureux que nous sommes.