Certains évoquent une baisse d’intérêt pour la pêche des carnassiers et une érosion du nombre de pratiquants. Qu’en penses-tu ?
Alban Choinier : C’est une illusion d’optique. Le nombre de pratiquants avait un peu augmenté lors des épisodes Covid par l’arrivée de pêcheurs occasionnels se tournant vers cette activité, à défaut de pouvoir pratiquer d’autres loisirs. La plupart ont aujourd’hui abandonné. Mais les passionnés sont toujours là, et toujours en aussi grand nombre. En revanche, leurs achats se recentrent sur les consommables comme les leurres plutôt que sur les cannes et moulinets très coûteux.
Leurs habitudes de pêche ont-elles changé ?
A. C. : Les traqueurs de carnassiers sont de plus en plus spécialisés et utilisent des leurres assez différents de ceux que l’on employait il y a quelques années. Je pense aux big baits par exemple. Par ailleurs, ils s’intéressent à de « nouveaux » poissons, comme l’aspe qui gagne du terrain, ou ont changé le statut du chevesne qu’ils considèrent aujourd’hui comme un vrai carnassier, qu’ils recherchent parfois de manière spécifique.
Parle-nous de ton travail chez Rapala et de la conception des gammes
dans cette prestigieuse maison.
A. C. : À côté de la gamme Classique, toujours efficace, et de la gamme Élite en balsa utilisant des composants de haut de gamme comme les lests en tungstène, j’ai tenu à créer la gamme Precision. Il s’agit de leurres durs en plastique pour lesquels on a développé des techniques sophistiquées et uniques au monde pour les décorations, avec de nouveaux coloris très réalistes ou des impressions d’écailles, par exemple. Tous les détails, y compris les yeux, sont particulièrement soignés et l’on produit ainsi des poissons-nageurs très haut de gamme, qui sont fabriqués de A à Z en Europe. C’est une aventure passionnante de créer et de réaliser de tels leurres.