Sachez d'abord que la pêche a fait une petite intrusion aux Jeux, en 1900 à Paris. Mais le concours était plus une démonstration et le vainqueur de l’époque, Émile Lesueur, venu de Picardie, n’a jamais été reconnu champion olympique par le CIO. L’épreuve a été organisée sur l’île aux Cygnes, encore aujourd’hui un excellent spot… Sur quatre jours, 2051 poissons ont été capturés. Ce furent principalement des ablettes, la chaleur du mois d’août et une pollution ayant entraîné d’importantes mortalités cet été-là. Il y avait 600 concurrents, dont une quarantaine d’étrangers et une seule femme.
La pêche aux JO en 2028 ?
Retrouvez notre interview du président de la FFPS Jacques Goupil, qui nous explique que tout n'est pas perdu pour voir la pêche aux Jeux Olympiques à l'avenir. Pourquoi pas en 2028 aux Etats-Unis ?
Calendrier : la Seine sur le devant de la scène
Crédit photo : Paris 2024 - Jean-Louis Bellurget
Les Jeux olympiques se déroulent du 26 juillet au 11 août. Les Jeux paralympiques prendront la suite du 28 août au 8 septembre. La cérémonie d’ouverture des JO doit se tenir sur la Seine le vendredi 26 juillet. Environ 600 bateaux défileront sur 6 km. II n’est plus possible de se baigner dans la Seine depuis 1923 et, pourtant, trois épreuves se dérouleront dans le fleuve : natation eau libre (8-9 août), triathlon (30-31 juillet et 5 août) et paratriathlon (1er-2 septembre). Le Pont Alexandre III sera le point de départ de ces épreuves, amenées à être déplacées si la qualité de l’eau n’est pas au rendez-vous...
La qualité de l'eau interroge
À la fédération de pêche de Paris, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, le téléphone d’Adrien Ariès a beaucoup sonné ces dernières semaines. Le chargé de mission, responsable communication, a reçu de nombreuses sollicitations de la presse grand public, française et étrangère : « Les questions tournaient beaucoup sur la qualité de l’eau, décrit Adrien. C’est la principale préoccupation des médias. Nous avons eu des sollicitations de la télévision italienne (RAI), de la BBC à plusieurs reprises, ou encore de l’équivalent d’Arte en Chine. Cette dernière a filmé des pêcheurs avec quelques perches capturées, et quand le tournage s’est terminé, manque de chance, le guide Victor Carter a pris un énorme sandre (voir photo). »
Mi-mai, la fédération indiquait le peu de contacts avec la Mairie de Paris sur la question des Jeux et le manque d’informations sur les accès aux berges. Elle compte quand même sur l’événement pour communiquer sur les réseaux sociaux, pourquoi pas en anglais avec des vidéos de pêche sous la Tour Eiffel, pour développer un tourisme pêche international encore trop peu exploité, même si des brochures en anglais vont être bientôt distribuées aux offices de Tourisme et qu’une carte interactive en partenariat avec Géopêche vient de voir le jour.
Les AAPPMA franciliennes prudentes
L’Union des pêcheurs de Paris et de la Seine (UPP) se veut très prudente avec les Jeux : l’accès aux berges est très limité, certains ponts fermés… « On le vit plutôt comme un frein, souffle Charlie Rozpeczny, secrétaire de l’Aappma. Mais il n’y a pas eu de répercussions sur les ventes de cartes de pêche comme on le craignait. On pousse nos pêcheurs (500 adhérents environ) à aller découvrir d’autres spots autour de Paris. On restera en tout cas très vigilants : si la pêche sera limitée, on ne s’empêchera pas de se balader le long de la Seine et de signaler tout déchet flottant (dus aux Jeux, NDLR). » Le point positif, en revanche, est l’amélioration de la qualité de l’eau. « Et si la baignade, à terme, est autorisée, on demandera après les Jeux de lancer des études pour lever l’interdiction de consommer les poissons, confie Charlie. Pas pour pousser les gens à la consommation, mais pour faire taire les antispécistes. »
Du côté de l’Aappma voisine des Hauts-de-Seine et de l’ouest parisien, les contrôles seront renforcés face à l’afflux de pêcheurs-touristes potentiels. La Maison de la pêche et de la nature sur l’île de la Jatte, à Levallois, sera ouverte cet été et s’attend à une belle fréquentation. « Le gros plus des JO, ce sont ces fameux bassins de rétention des eaux usées à Austerlitz, avance José Matias, responsable du développement de l’Aappma. Cela fait pas mal d’années que l’on alerte sur le problème des îlots d’oxygénation qui ne suffisent pas en période de crue. Ces réservoirs additionnels vont éviter la mortalité. » Rappelons qu’une dizaine d’espèces étaient recensées dans la Seine dans les années 1980; il y en a 32 aujourd’hui, sans compter les espèces jamais pêchées tels la lamproie ou le chabot.
Des athlètes à la pêche ?
Le village des athlètes a été construit au bord de la Seine, en Seine-Saint-Denis (les matelas sont d’ailleurs fabriqués en filets de pêche recyclés). Sur cette édition 2024, nous savons que l’archer Jean-Charles Valladont va de temps en temps à la pêche. Il fait l’ouverture truites à Goumois (Doubs), va pêcher le silure dans la Marne après l’entraînement, et pratique plus régulièrement en Sologne. Hors France, le Sud-Africain Victor Hogan (lancer du disque) est un mordu de pêche au point d’avoir monté une chaîne YouTube avec plus de 8000 abonnés (Saltaholic). Le Zimbabwéen Stephen Cox (aviron) est aussi bon rames en main qu’avec des cannes. Il y en a sûrement bien d’autres encore !
Un guide de pêche à Paris ?
Si vous êtes de passage sur la capitale pendant les Jeux, cela pourrait être une bonne idée de coupler avec un guidage ! Voici quatre guides sympas prêts à vous accueillir !
