Les sites du groupe Info6TM

Quel matériel pour bien débuter la pêche à la mouche ?

Crédit photo Bernard Galliano
Notre collaborateur Bernard Galliano s’est penché sur un point crucial qui concernent les pêcheurs débutants : comment bien choisir son matériel ? Il est en effet important qu’ils puissent se procurer l’équipement nécessaire à un apprentissage en sèche dans les meilleures conditions mais aussi celui qui leur permettra d’évoluer efficacement à long terme. Alors, même si l’habit ne fait pas le moine, découvrez dans les lignes qui suivent des conseils utiles pour bien démarrer la pêche à la mouche. Ce petit tour d’horizon permettra sans doute aussi, aux plus avertis, d’améliorer encore leur sélection…

1. Côté pêche

Un combo productif et polyvalent : canne 10 pieds « medium fast », moulinet manuel, soie de 5WF et bas de ligne « queue-de-rat »
Crédit photo : Bernard Galliano

La canne

L’expérience du guidage m’a fait remarquer que, lors de l’apprentissage de la gestuelle, la progression des moucheurs débutants est bien plus nette lorsqu’ils possèdent une canne « facile ». Je veux dire par là que la plupart du temps, une canne d’action semi-rapide ou « medium fast » corrige bien mieux les fautes du pêcheur qu’une autre d’action plus rapide. Aussi, lorsque l’on débute, les faux lancers sont nombreux et une canne trop raide fatigue plus vite celui qui l’utilise. Aux premiers essais, le moucheur débutant a souvent recours à sa force physique pour sortir de la soie, à défaut d’utiliser toutes les possibilités offertes par sa canne. Un modèle léger avec un minimum de progressivité devrait donc être le plus adapté ici. Parlons maintenant longueur de canne. Celui qui se contente de la seule pêche en sèche peut sans problème investir dans une canne de 8,6 ou 9 pieds mais, le but étant aussi de pouvoir pêcher en nymphe, il est plus sage de se procurer d’entrée de jeu un modèle en 10 pieds. Il sera plus polyvalent en fournissant au pêcheur les quelques centimètres supplémentaires pour pêcher efficacement en nymphe au fil et, en deuxième temps, suivra l’évolution de ce dernier lorsqu’il voudra approfondir cette technique ou apprendre la pêche en noyée.

Conseil en +

A chacun sa façon de pêcher, il est alors conseillé, dans la mesure du possible, d’essayer la canne avec une soie adaptée avant l’achat. Des « kits découverte » sont proposés dans le commerce à des tarifs intéressants. On pourrait juste reprocher à une majorité d’entre eux une action trop rapide.

Le moulinet

Manuel ou semi-automatique ? La question mérite d’être posée. Lors de ses premiers lancers, le moucheur a tendance à « casser » son poignet. Autrement dit, il imprime à celui-ci un mouvement semi-circulaire qui dirige le moulinet vers le dessus de la canne à chaque faux lancer. En général, ce petit défaut est vite corrigé mais, en attendant, l’utilisation d’un moulinet semi-automatique provoque des emmêlages réguliers de la soie dans la gâchette. Il soustrait aussi la gestion du surplus de soie lorsqu’on ramène notre ligne, ce qui deviendra problématique quand on devra se servir d’un moulinet manuel. Ce dernier sera donc le plus approprié pour contrer ces inconvénients.

Conseil en +

Vérifiez que la soie sort bien vers l’avant et sur le dessous du moulinet après enroulement. Un modèle dit « large arbor » et d’un diamètre de bobine important permettra un enroulement régulier et rapide de la soie.

Le backing

Très souvent fluo ou blanc, le backing est composé de fils tressés solides. Il sert de support à la soie et entre en jeu lors des prises de gros poissons en se substituant à cette dernière à la sortie du moulinet. Au début, ne ciblant pas les gros poissons, inutile de démarrer avec trop de longueur. En rivière, 10 ou 15 m suffiront largement.

La soie

En France, on pêche généralement en sèche avec des soies de 4 ou 5. Dans le cadre de l’apprentissage, pour charger plus rapidement la canne, limiter le nombre de faux lancers et avoir de meilleures sensations, une soie de 5 à fuseau décentré (WF) est préconisée.

Conseil en +

Bien évidemment, tout est une question de budget, mais utiliser une soie terminant par une boucle sera bien utile lorsque vous changerez votre bas de ligne. Pour relier les deux, un simple nœud de cuillère doublé suffira pour assurer vos premières prises.

Ces bas de lignes type « queues-de-rat » d’une longueur de 3,60 m et terminant en 12/100 sont très pratiques lorsqu’on commence la pêche à la mouche en eaux rapides.
Crédit photo : Bernard Galliano

Le bas de ligne

Il existe une multitude de formules pour le faire soi-même mais, pour commencer, restons dans la simplicité avec les « queues-de-rat ». Dégressif d’origine, ce type de bas de ligne a l’avantage de ne pas avoir de nœuds, donc d’éventuels points de faiblesse lors d’un combat avec un poisson. Des longueurs et diamètres différents sont proposés de manière à pouvoir s’adapter à tous les parcours et toutes les techniques. Pour les pêches en sèche en torrents ou petites rivières, une longueur d’environ 3,60 m sera suffisante, alors que pour les grandes rivières lentes il faudra s’orienter vers un bas de ligne d’environ 6 m voir plus.

Conseil en +

À la sortie de son emballage, la queue-de-rat reste souvent entortillée sous sa forme initiale. Veillez donc à bien la chauffer entre vos doigts et à lui faire perdre sa mémoire avant de l’installer. À force de changer de mouche et de refaire vos nœuds, vous allez petit à petit « grignoter » la pointe de votre bas de ligne qui finira par s’épaissir. Dans un second temps, il est donc conseillé de faire un nœud « micro-boucle » et, par la suite, de venir y raccorder vos pointes autant de fois que cela sera possible

2. Côté textiles

Un modèle de chaussures de wading doubles coutures.
Crédit photo : Bernard Galliano

Les chaussures

Aujourd’hui, deux principaux types de semelles équipent les chaussures de wading, le feutre et le vibram. Avant de choisir entre l’une ou l’autre il faut se poser quelques questions : dans quel type de milieu vais-je majoritairement pêcher ? Vais-je pratiquer le plus souvent en wading ou en dehors de l’eau ? Mes parcours de pêche nécessitent-ils des marches d’approche ? Niveau adhérence et sécurité, il est clair que les semelles feutre sont supérieures dans l’eau, en revanche dès qu’on en sort ça se complique… Les semelles Vibram, quant à elles, permettent une plus large utilisation (notamment dans certains pays étrangers ou le reste est interdit) mais ne valent pas le feutre dans l’élément liquide. Alors, de mon côté, j’ai opté pour un équipement feutre clouté. On trouve dans le commerce des kits de clous spécialisés feutre ou Vibram avec l’outil adapté pour les installer. Cette combinaison permet d’évoluer sereinement sur les blocs immergés comme sur les berges. Un autre point important à prendre en compte est celui du poids. Il faut savoir que des chaussures mouillées sont plus lourdes que lorsqu’elles sont sèches. Ces dernières peuvent alors mettre nos quadriceps à rude épreuve lors des longues parties de pêche. Un coup d’œil sur le descriptif technique ou des conseils avisés sur les chaussures choisies seront donc les bienvenus… Enfin, un modèle à grande ouverture facilite l’entrée du pied et permet de gagner un peu de temps au moment de s’équiper.

Conseil en +

Même si cela peut paraître évident, veillez bien à ce que vos chaussures comportent une petite languette à l’arrière, ce morceau de tissu est indispensable pour les enfiler ! Rien de tel qu’un entretien régulier pour faire perdurer le textile dans le temps mais, bien qu’un peu plus onéreux, les modèles de chaussures à trois coutures résisteront un peu mieux que ceux à deux.

En moyennes et grandes rivières abritant des fosses relativement profondes, les waders restent idéaux pour approcher tous les postes de pêche et ainsi optimiser ses chances de captures.
Crédit photo : Bernard Galliano

Waders ou pantalon ? 

Si on met en relation solidité et isolation thermique, les modèles en quatre couches seront toujours supérieurs aux trois couches.

 

Waders Pantalon
Présences de poches Pas de poches
Efficace en moyennes et grandes rivières Agréable en torrents et petites rivières
Maintien de la chaleur corporelle supérieur au pantalon Léger et agréable en saison estivale
Quelques modèles sont modulables en pantalon Facile à enfiler
  Moins onéreux qu’un waders

Le chest pack jouit d’une ergonomie incomparable et permettra par la suite le stockage d’une ou plusieurs boîtes dans sa seconde poche
Crédit photo : Bernard Galliano

Gilet ou chest-pack ?

Même si l’investissement est très subjectif ici, je conseillerais le Chest pack aux apprentis moucheurs. En effet, ce produit léger et facile d’utilisation sera idéal pour transporter le strict minimum lorsqu’on démarre en sèche. Malgré tout, il autorise le stockage d’au moins deux boîtes de mouches, bobines de fils, accessoires divers et plus.

Gilet Chest Pack
Grande capacité de stockage Stockage limité
Poids plus élevé que le Chest pack Légèreté, confort de pêche et meilleure répartition du poids
Poches dorsales permettant de stocker une gourde, une poche à eau ou autres Présence de poches dorsales ou sac à dos uniquement sur certains modèles
  Agréable à porter en saison estivale
  Entrée de gamme souvent moins onéreuse qu’un équivalent gilet

 

3. Côté accessoires

Sèche mouches, coupe-fil et monomaster. Le trio indispensable et écoresponsable
Crédit photo : Bernard Galliano

Posséder une armada d’accessoires n’est pas obligatoire quand on débute. Un dégorgeoir (couplé à l’utilisation d’hameçons sans ardillon) facilitant les remises à l’eau, un sèche mouche en amadou ou artificiel, un flacon de poudre ou de lotion hydrophobe et un coupe-fil feront très bien l’affaire. Une épuisette fixée dans le dos est idéale pour assurer vos prises. Un type « raquette » avec filet en caoutchouc ne blessera pas le poisson et évitera à vos mouches de s’y accrocher. Une paire de lunettes polarisantes protégera vos yeux des puissants reflets du soleil sur l’eau et vous permettra de parfaitement distinguer vos artificielles. Pour éviter l’insolation, un chapeau ou une casquette (les visières sont à proscrire) est indispensable. Enfin, les nœuds, casses et accrochages étant légion dans l’apprentissage, quelques bas de lignes supplémentaires prêts à pêcher éviteront bon nombre de découragements.

C’est dans le dos que l’épuisette « raquette » trouve sa meilleure place. Le système de fixation par aimant reste le plus fiable et rapide pour mettre efficacement vos poissons au sec.
Crédit photo : Bernard Galliano

"Pour recevoir chaque semaine toutes les actus de la pêche, nos concours, nos bons plans, nos sorties vidéos, nos articles gratuits et bien plus encore... inscrivez-vous vite à notre Newsletter !"

Je m’inscris à la newsletter

Débuter la pêche à la mouche

Magazine n°Pêche Mouche n° 143

Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15