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Vos premiers pas dans le montage

Crédit photo Bernard Galliano
Poussons d’abord les portes d’un monde dans lequel chacun d’entre nous a posé le pied dans sa vie de moucheur : celui du fly tying. Qui ne s’est jamais un jour intéressé de près ou de loin à ce plaisir ? Ces sensations fortes dues aux poissons s’apprêtant à gober nos imitations « maison » deviennent vite addictives. Pour certains, la passion du montage équivaut à l’acte de pêche en lui-même et au plaisir de la prise. Découvrez ici nos conseils pour faire vos premiers pas. Vous pourrez ensuite les adapter selon vos goûts et les humeurs de nos partenaires de jeu…

Revenons-en à l’essentiel, l’apprentissage du montage comme de la technique doit commencer par la sèche, essence même de la pêche à la mouche. Nul besoin de s’encombrer avec un surplus de matériel inutile. Il suffit de s’équiper d’outils de base fiables et solides avant d’investir dans les matériaux de montage. Il est évident qu’un étau rotatif suivra parfaitement l’évolution du monteur en herbe, mais il sera aussi un peu plus onéreux. Alors, pour les budgets modérés, un étau fixe entrée de gamme (type étau professionnel Mouches de Charette) conviendra parfaitement. Un bon porte-bobine avec embout en céramique facilitera la sortie progressive du fil de montage sans l’user. Pour faciliter le passage de ce dernier dans le tube, l’utilisation d’un passe-fil nous fera gagner du temps. Cet outil métallique se rentre à la sortie du porte-bobine, récupère le fil de montage et se tire afin de le ressortir de manière propre et rapide. Une petite paire de ciseaux fins et précis vous sera utile pour les coupes minutieuses de poils, plumes et autres matériaux divers. Les modèles les plus simples sont conseillés pour débuter. Veillez à ne couper que les matériaux de montage sous peine d’abîmer les lames qui perdraient alors toute leur qualité. L’aiguille vous permettra d’aérer vos dubbings, de former des pattes, de déposer des gouttes de vernis ou de résine sur les nœuds finaux et de libérer les fibres de hackles emprisonnées sous le fil de montage. Avec l’outil demi-clés, vous effectuerez vos nœuds facilement et rapidement. Enfin, le brûle-fibres n’est pas obligatoire mais conseillé. En les brûlant, on évitera les surplus de matériaux et, de ce fait, les surépaisseurs de fil. Cet outil autorisera donc la réalisation des plus fines imitations. Attention cependant à ne pas brûler la soie de montage sous peine de devoir tout recommencer.

Avoir des outils de qualité sans superflu est primordial pour bien débuter le montage.
Crédit photo : Bernard Galliano

Idéal pour débuter : le palmer

Le futur monteur doit respecter un certain nombre de paliers afin de ne pas griller des étapes importantes. Pour commencer, il doit choisir des modèles faciles à monter, mais aussi relativement prenants pour faire ses premières armes et gagner en confiance. En tant que mouche incitative, le palmer me paraît avoir toutes les qualités requises pour le rôle. Il nécessite peu de matériaux et est très prenant, notamment en eaux rapides. De plus, sa haute flottaison lui confère une excellente visibilité. Côté matériaux, on reste très basique avec un hackle de coq enroulé autour d’un hameçon mais développons un peu… Avant toute chose, il faut choisir des plumes parfaitement régulières, les cous de coq indien premiers prix ne sont donc pas adaptés. Penchons-nous plutôt vers des cous de « coq de pêche » qui eux sont génétiquement sélectionnés pour notre loisir favori. Seul bémol, leur prix relativement élevé pour un jeune monteur. Pour contrer cela, certains distributeurs proposent des plumes en vrac sous blister. Les nombreux coloris disponibles laissent libre cours à nos talents d’entomologistes. Le principal étant de rester dans des tons naturels comme le noir, le crème, le marron ou encore l’olive. Pour les cerques (ou plus grossièrement la queue de la mouche), le faisan est encore le matériau au meilleur rapport qualité-prix. Alors après avoir fixé l’hameçon dans l’étau, nous fixerons 4 à 5 fibres au niveau de la courbure avec la soie de montage. Après, ça sera au tour du hackle d’être fixé par le rachis, enroulé en spires non jointives jusqu’à l’œillet, puis bloqué et coupé avant de former la tête. À ce moment précis du montage, attention à bien vérifier la taille des fibres de votre hackle, de manière à ce qu’elle corresponde à la taille de la courbure de l’hameçon. Pour ce dernier, nous choisirons un modèle à hampe courte avec une grande ouverture (type Jmc CR 50 ou Tiemco 921) et veillerons à écraser l’ardillon. Côté fil de montage, je préconise le Nano silk 12/0, une véritable révolution en fly tying ! Ce matériau très fin et bien plus résistant que la soie classique 6/0 ou 8/0 autorise des tirées relativement fortes lors des serrages. Attention à ne pas utiliser des diamètres de Nylon trop fins en action de pêche, sous peine d’essuyer de fréquents vrillages.

Commençons par le palmer !
Crédit photo : Bernard Galliano

Une question de proportion

Vous avez pris vos premiers poissons avec vos propres palmers et cette mouche n’a plus de secret pour vous. Vous pouvez donc vous diriger vers d’autres montages plus aboutis comme les araignées… Rassurez-vous, ce modèle n’en a que le nom et ne ressemble en aucun cas à l’insecte rampant et poilu que l’on connaît bien. Il s’agit principalement d’une imitation d’insecte de la grande famille des éphémères. Ces derniers sont bien présents sur la plupart de nos cours d’eau français et sont un mets de choix pour nos amis les poissons. Ce type d’artificielle reste facile à monter mais nécessite malgré tout de respecter les proportions des cerques, de l’abdomen et du thorax + tête. Nous pourrons garder ici les mêmes matériaux et matérialiser l’abdomen en soie de montage 8/0, ou y ajouter de simples poils de lièvre courts, voire un dubbing synthétique hydrophobe. Après la fixation des cerques (dont la longueur n’excédera pas celle de la hampe de l’hameçon), nous collerons avec un peu de poix une petite mèche de dubbing directement sur le fil. Nous enroulerons ensuite le tout sur les deux tiers de la hampe en veillant à former un abdomen bien homogène et conique. Sur le premier tiers, nous fixerons le hackle de coq qui sera enroulé en spires jointives sur 3 ou 4 tours en veillant à bien rabattre les fibres vers l’arrière. Pour terminer, la tête sera recouverte d’une goutte de vernis.

Le sedge en chevreuil
Crédit photo : Bernard Galliano

Utilisons maintenant le poil de chevreuil

Au début, ces deux seuls modèles occuperont déjà une place conséquente dans notre boîte de sèches, mais gardons encore un peu de place pour une imitation indispensable en eaux rapides : le sedge en chevreuil. Cette mouche censée imiter un trichoptère adulte est un grand classique des rivières vives et tumultueuses. Le poil de chevreuil est creux, cela lui fait bénéficier d’une très haute flottaison et donc d’une bonne visibilité dans les courants puissants. N’ayant pas de cerques, nous commencerons ce montage en fixant un hackle de coq à la courbure. Ensuite, un petit dubbing couvrira les 2 tiers de la hampe. Ce dernier sera recouvert par le hackle de coq enroulé en spires non jointives. Pour terminer, on passera une touffe de poils de chevreuil à l’égaliseur de poils pour plus de régularité. Ensuite, elle sera fixée pointes en arrière sur le premier tiers pour former l’aile et la tête. Cette étape demande un petit peu de doigté car il faut bien maintenir la touffe de poils au-dessus de la hampe tout en la serrant progressivement de 3 tours de fil de montage. À ce moment précis, ils s’écarteront et, une fois coupée, leur base formera la tête de la mouche. On terminera par 3 nœuds vernis juste devant la tête.

Les mouches en cul de canard sont des incontournables du fly tying et plutôt faciles à réaliser pour les débutants.
Crédit photo : Bernard Galliano

Descendons ensuite en taille et niveau de flottaison

La dernière mouche à connaître est une émergente qui pêchera dans la pellicule de l’eau, le chironome « cul de canard ». Une taille 16 ou 18 pourra séduire des poissons installés sur de petits insectes en grands lisses réguliers ou en fin de courant. Pour son montage, nous commencerons par choisir un hameçon courbé (type Tiemco 2487 BL ou Jmc CA 40) et démarrerons simplement par un abdomen en soie de montage 8/0 au dernier tiers de la hampe. Nous remonterons ensuite jusqu’au premier tiers. Après avoir sélectionné une belle plume de cul de canard, nous redresserons les fibres perpendiculairement au rachis et supprimerons la pointe de la plume. Nous viendrons la fixer sur l’hameçon pointe en avant pour former l’aile. Dans un second temps, nous formerons le thorax en dubbing derrière cette plume et repasserons plusieurs fois sur l’avant avec le fil de montage pour la redresser et former la tête de la mouche. Une goutte de vernis et celle-ci est terminée ! Si besoin, il faudra couper l’aile à la taille souhaitée. Astuce : pour une meilleure visibilité, il est intéressant d’ajouter une plume de cul de canard blanc à nos montages. Elle est discrète et permet de trouver rapidement notre mouche dès sa tombée sur l’eau. Déclinées en plusieurs tailles et différents coloris, ces quatre artificielles de conception simple permettront de s’adapter à une grosse partie des situations en petites et moyennes rivières. Dans un second temps, elles pourront introduire d’autres réalisations plus complexes, comme les parachutes, terrestres ou encore montages réalistes. Votre détaillant local pourra sans aucun doute vous proposer un assortiment d’outils et matériaux adaptés à vos besoins et à votre budget. N’hésitez pas à lui demander conseil… C’est parti !

La première truite capturée avec vos propres mouches sera un vrai plaisir !
Crédit photo : Bernard Galliano

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