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Focus sur le Sodium Eel de Sakura avec Tanguy Marlin

Une fois n’est pas coutume nous allons nous intéresser à la conception et à la mise au point d’un leurre : le Sodium Eel. Nous partons donc à la rencontre d’un designer produit, en l’occurrence, Tanguy Marlin responsable chargé des développements leurres chez Sakura. Il nous a gentiment ouvert les portes de son bureau

Avant de commencer est-il utile de vous présenter Tanguy Marlin ? Tanguy est responsable produit chez Sakura depuis plus de 10 ans. En véritable passionné de la pêche sportive, son cheval de bataille est le développement des leurres qui composent et composeront vos boîtes à pêche. Au passage, ce trentenaire a eu le privilège d’apprendre sur le « tas » au côté du maître Japonais Hiroshi Takahashi spécialiste de la pêche au leurre, c’est dire…

Le Sodium Eel a été testé par les membres du pro staff avant commercialisation
Crédit photo : R

Tanguy, merci de nous ouvrir tes portes, tu le sais nous sommes des aficionados de la pêche du bar au leurre et comme beaucoup de nos lecteurs d’ailleurs. Alors, qu’est-ce que tu nous as réservé en cette année 2021 ?
Tanguy Marlin : Je suis de près la presse et l’engouant pour la pêche du bar au leurre souple et sur ce point nous avons marqué les esprits avec notamment le Majikeel. Ce leurre si particulier est rentré au fil des saisons dans le cercle très fermé des meilleurs sur les poissons éduqués. Et 10 ans plus tard nous arrivons en 2021 avec un produit complémentaire nommé Sodium-eel. Ce leurre souple est très innovant sur le plan conception avec des points particuliers comme :
• L’utilisation de matériaux comme notre PVC recyclable qui est sans bisphénole A et sans phtalates, en somme qui reste neutre sur le milieu aquatique;
• Une caudale vibratoire qui sort des standards de conception et qui permet d’augmenter les vibrations sur ce type de leurre profilé;
• Un vrai travail sur la durée de vie du produit avec une fixation du leurre directement sur la tête plombée et un hameçon spécifique fixe qui permet d’assurer les ferrages même par 15 ou 20 m d’eau.

Tanguy Marlin au bureau. Son cheval de bataille est le développement des leurres qui composent et composeront vos boîtes à pêche
Crédit photo : Romain Steeno

Avant d’arriver à ce produit fini quelles ont été les phases de développement, et plus spécifiquement as-tu rencontré des difficultés pour mettre au point cet ensemble ?
La partie tête plombée est le fruit d’un travail qui remonte à quelques années mais qui en était resté qu’au stade de prototype. Et puis dans les faits il nous manquait le besoin clair du pêcheur sur la partie souple a proprement parlé. Après étude de différents concepts nous avons retenu dans un premier temps plusieurs tailles et formes de produits avec l’outil CAO (dessin 3D) qui nous aide bien dans ces phases d’approche. Rapidement nous avons lancé une phase de prototypage avec des premières pièces qui ont dû être retouchées par mes soins. Effectivement j’avais été un peu trop généreux sur la partie arrière de la caudale ce qui bridait la nage de celui-ci. Après retouche manuelle au scalpel nous sommes passés au stade de la validation avec des tests et succès rapidement c’est ce qui nous a permis de prendre nos premiers poissons ! Ensuite, nous avons relancé une série de prototypes pour confirmer et valider les coloris avec notre pro-staff qui passe des journées entières sur l’eau à tester nos produits. Et c’est finalement différents coloris du naturel qui tire vers la sardine au très contrasté white pearl (blanc) et en passant par une variante transparente qui ont été retenus pour couvrir tous les besoins.

Visualisation du Sodium Eel avec l’outil CAO (dessin 3D).
Crédit photo : Romain Steeno

Je vois que la gamme reste ciblée sur des faibles grammages qu’est-ce qui t’as poussé à faire ces choix-là ?
Dans les faits nous souhaitions avoir un leurre à la nage fluide et rapide mais surtout garder un bon équilibre entre le poids en tête par rapport à la partie souple. Nous avons pour cela travaillé la tête en fuselage qui permet à la descente de faire piquer le leurre et d’augmenter les vibrations de la caudale en « paddle ». Au passage dans 80 % des cas c’est à la reprise d’animation que l’on observe les attaques. Et puis nous souhaitions un leurre qui représente une part importante des pêches dites à la volée qui permet de prendre très rapidement des poissons en pleine activité, d’où la forme du lançon qui dans son élément imite une proie rapide, stressée et qui cherche à fuir. Et puis, si le succès est au rendez-vous pourquoi pas le décliner en 30 ou 40 g pour vraiment coller au fond sur des pêches à gratter.

Caudale du leurre en détail.
Crédit photo : Romain Steeno

Si tu devais donner des conseils à nos lecteurs sur le choix de coloris et dans quelles circonstances, quels seraient tes conseils ?
Généralement pour pêcher le bar au leurre souple, je prends en compte deux facteurs. En premier la couleur de l’eau qui m’orientera sur un coloris et enfin la luminosité qui me permettra de jouer sur les reflets et signaux qui va renvoyer le leurre :
• plus l’eau est teintée plus je vais partir sur des coloris forts et plus l’eau est claire plus je partirai sur du naturel;
• pour une luminosité faible j’opte pour des coloris forts et une luminosité forte je pars presque systématiquement sur du naturel.
Concrètement sur la gamme, le pearl white - blanc permet d’avoir une silhouette complète qui dégage une belle masse mais qui n’offre pas de contraste dans l’eau. Le light hitch – transparent permet de se rapprocher du naturel, les paillettes permettent de bien retransmettre la lumière et déclencher les attaques en eau clair. La déclinaison sardine – bleu pailleté au dos noir est le coloris teinté qui se voit le mieux dans l’eau trouble. Le dos noir permet d’étoffer la silhouette dans une visibilité restreinte. Ensuite en action de pêche je vais observer les refus et les captures, c’est un point clef auquel il faut être attentif. Les refus sont souvent traduits par des coups de nez et dans les faits c’est que l’attaque n’est pas loin mais au fond un détail cloche. Dans ces cas, je commence par changer de taille de leurre et par conséquent de grammage : quelques grammes au-dessus puis quelques grammes au-dessous et j’observe. Puis quand le poisson est attrapé je caractérise son comportement : si le leurre est coffré c’est qu’on est sur une phase d’alimentation que l’on peut traduire par un bon choix de taille et coloris. En revanche si l’hameçon est piqué en coin de gueule c’est qu’on est sûr de la « simple attaque » typiquement de la défense de territoire.

Tanguy est non seulement un concepteur mais c’est aussi un pêcheur passionné et expérimenté
Crédit photo : Romain Steeno

Les 4 étapes clés pour produire un leurre souple

Des leurres souples comme celui-ci nécessite différentes étapes de fabrication, malgré l’aspect industrie, la confection de ceux-ci reste artisanale.
Étape 1 : après avoir préparé le moule (surfaçage) nous injectons notre fameux mélange PVC. Après solidification, le leurre brut est sorti.
Étape 2 : avant ébavurage des points d’injections, il est passé en peinture puis en séchage à température constante.
Étape 3 : vient ensuite l’étape manuelle de mise sur la tête plombée.
Étape 4 : et enfin, avant d’être mis en packaging, un contrôle qualité est fait sur chaque assemblage.

 

 

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