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Exploitez les bordures pour pêcher le bar

Les bordures sont des milieux plutôt riches le plus souvent que les bars en recherche alimentaire fréquentent très régulièrement. 

Crédit photo Franck Ripault
Les bordures constituent des milieux riches et très variés qu’apprécient les bars mais les en débusquer requiert un assez bon sens de l’eau. Franck Ripault nous rappelle ici quelques règles essentielles.

La zone de l’estran, la partie soumise à la marée, fournit pour les bars un terrain de chasse de premier ordre tant la diversité des proies peut s’y révéler incroyablement élevée. Il est même permis de penser que certains spécimens auraient tendance à s’y sédentariser, d’une saison à l’autre. Les pêcheurs sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à cette zone particulière qui peut être prospectée de manière assez technique, aux leurres. Mais que l’on ne s’y trompe pas, toutes les bordures ne se valent pas ! Beaucoup de critères font qu’une est meilleure qu’une autre, qu’une portion de plage ou d’estuaire fournit un contingent de poissons plus gros ou plus nombreux par rapport à une autre.

Indispensable carte IGN

La pêche du bord ne s’improvise pas. Si le secteur vous est inconnu, une carte IGN est indispensable. En tenant compte des heures de marée, il est possible de déduire les passages obligés des poissons, les secteurs propices à la concentration de nourriture. La carte IGN aide également à établir un plan stratégique en choisissant plusieurs postes durant la sortie. Les observations éventuelles peuvent être rapportées sur la carte afin d’enrichir sa base de données pour des sorties ultérieures.

Le kayak : une manière discrète et efficace d’aborder les spots proches de la côte mais difficiles d’accès.
Crédit photo : Franck Ripault

Un garde-manger

Plusieurs facteurs expliquent ces différences notables, à commencer par la disponibilité alimentaire. La fréquentation d’une bordure par les bars est naturellement conditionnée par la richesse de la chaîne alimentaire. C’est de cette dernière que vont dépendre les allées et venues des carnassiers qui trouveront, à chaque marée, une nourriture facile à dénicher et toujours disponible. Logiquement, ce sont les crustacés qui sont ciblés en priorité par les bars. Petits crabes verts et crevettes sont, en effet, inlassablement pourchassés, jusque sous les massifs d’algues à flotteurs, ou dans la moindre anfractuosité rocheuse. Cette prédation assez particulière démarre dès le mois de mai, quand la hausse de température de l’eau déclenche les toutes premières mues des crabes, phénomène qui a le don d’affoler l’odorat des bars maraudant dans la zone. Il suffit de constater que certains bars présentent des plaies au niveau de la gueule pour se convaincre que cette cueillette de crustacés ne se fait pas sans mal pour ces poissons affamés. Sur ces bordures, les alevins sont amenés à se concentrer dans de petites anses, bien à l’abri des courants et du ressac mais aussi de l’insatiable appétit des bars regroupés plus au large en bancs serrés, et des harcèlements des oiseaux marins.

Les côtes les plus abruptes donnent la possibilité de pêcher des profondeurs assez importantes à faible distance, y compris quand la mer est basse. 
Crédit photo : Franck Ripault

La laisse de mer

Sur certaines côtes soumises aux vents forts et aux courants puissants, les débris d’algues concentrés en dépôt – la fameuse laisse de mer – sont le théâtre d’une véritable prolifération de puces de mer (talitres) et d’asticots qui, si elle attire irrésistiblement les mulets, peut aussi bien susciter l’intérêt des bars. Du fait de la variété et de l’abondance permanente de cette nourriture, la population des bars peut donc se maintenir.

Bien connus des spécialistes, les parcs à huîtres font partie des spots de bordure les mieux fréquentés.
Crédit photo : Franck Ripault

Cache-cache

Cependant, une bordure n’est intéressante que si une zone d’abri est présente à proximité immédiate de la zone de chasse. Car un bar a besoin de se nourrir mais aussi de se cacher, en fonction du moment de la marée. Ce rôle d’abri peut être joué par la présence de roches, de paquets d’algues à flotteurs (fucus vésiculeux), de petits escarpements accrochés au dénivelé de la bordure, ou alors de structures artificielles (jetée, parc à huîtres, bouchots à moules). L’idéal est de pêcher une bordure assez pentue, ce qui garantit une certaine profondeur, même par marée basse. Ainsi, les bars n’auront que peu de chemin à faire entre la zone d’abri et celle de nourrissage, lorsque le niveau d’eau recommencera à monter, par exemple.

Pêcher le bar du bord à la mouche est une approche ludique, élégante et efficace. 
Crédit photo : Franck Ripault

Lire les fonds

Cette interaction entre ces deux zones est importante pour tenter de repérer les bars. Ces derniers passent de l’une à l’autre au rythme du basculement de la marée, de la présence de courant nourricier. Tout ça bien sûr à distance respectable de l’activité humaine (sport nautique, baignade) ce qui est plus facile dès l’automne. Une lecture approfondie de la configuration du fond va grandement aider à localiser ces postes éventuels ou les itinéraires empruntés par des poissons sédentaires. En privilégiant les deux dernières heures de marée descendante et les deux premières de montante, on se rend mieux compte de la dynamique d’une bordure par l’observation des courants, de leur intensité, de l’écoulement de l’eau entre chaque obstacle et des accumulations de débris qui en résulte. Il ne faut pas négliger, par ailleurs, les zones ombragées qu’apprécient les bars embusqués qui ont toujours besoin d’un couvert végétal pour passer en toute discrétion d’un poste d’affût à un autre. La densité de la couche d’algues contribue à fixer les bars sédentaires. Un estran trop clairsemé a peu de chance de recevoir la visite régulière des poissons.

Avec un poisson aussi intelligent et méfiant que le bar, la discrétion est un élément essentiel dans la réussite. Pêcher légèrement en retrait de la berge est prudent. 
Crédit photo : Franck Ripault

Beau challenge

Avec le courant de marée, la bordure s’anime peu à peu, prédateurs et proies se lançant dans un jeu du chat et de la souris auquel participent quelques sternes, toujours promptes à piquer sur un attroupement d’alevins. C’est un véritable challenge que de chercher à déloger un poisson embusqué aussi près de la rive, dans une hauteur d’eau à peine suffisante pour recouvrir sa dorsale ! À ce propos, certains pêcheurs se sont fait de la pêche à vue une véritable spécialité au point de consacrer une bonne partie de leur temps à cette approche qui impose une discrétion absolue et des gestes très mesurés.

De gauche à droite : X-Layer (Megabass), Shad Assassin (Bass Assassin), Shad Rap (Rapala), Flash-J (Fish Arrow), Magic Swimmer Soft (Sébile)
Crédit photo : Franck Ripault

Un équipement léger

Cette pêche, toute en discrétion, nécessite un matériel réduit à sa plus simple expression : canne légère d’à peine deux mètres et au scion très sensible, moulinet taille 3000, tresse en 12 voire 10/100, bas de ligne en fluorocarbone 24/100. Reste la question des leurres. La grande majorité des modèles utilisés sur ces bordures sont des souples montés en texan. Ils doivent réagir à la plus petite sollicitation de la ligne. Ils sont nombreux dans cette catégorie à pouvoir convenir mais reconnaissons que, depuis quelques saisons, les X-Layer et Hazedong (Megabass) se taillent un franc succès. Inutile de tabler sur des shads équipés de caudale : l’animation doit être la plus minimaliste possible puisque nous sommes dans le registre de la pêche à gratter par excellence. On peut également orienter ses choix vers des imitations de crustacés, de crabe en particulier. Si le leurre souple se montre polyvalent dans un tel environnement, parsemé d’obstacles en tout genre, un poisson-nageur peut aussi convenir… à certaines conditions. Il convient de s’orienter vers des leurres flottants, de manière à réduire tout risque d’accroc. Ces modèles vous permettront de prospecter efficacement la couche superficielle, dès que la hauteur d’eau atteint les cinquante centimètres au-dessus des obstacles. Il est possible de prospecter également les lisières des massifs d’algues, en prenant bien soin d’éviter les courants qui risquent d’emporter le leurre vers sa perte. J’apprécie les petits shads dépourvus de billes, pour une présentation tout en douceur. L’animation est réduite à quelques coups secs de la ligne, précédant des arrêts très prolongés de quinze à trente secondes. Cela peut paraître un peu long mais j’ai remarqué que les bars embusqués prenaient vraiment leur temps dès qu’il s’agit d’observer l’intrus…

Oubliez les leurres et imitations fantaisistes. Les bars adorant les crustacés, il n’est pas étonnant que cette très réaliste imitation de crevette ait fonctionné.
Crédit photo : Franck Ripault

À la mouche aussi

N’oublions pas la pêche à la mouche qui, de son côté, peut efficacement être mise en œuvre dans la mesure où le mode de présentation est identique à celui du leurre en texan : dépose dans un mouchoir de poche, animation de l’imitation (crustacé, petit poisson) sur une très courte distance. Il est fréquent que cette approche, tout en délicatesse, se révèle, dans certaines circonstances, plus efficace encore que la pêche aux leurres !

Restons sobres

Les bars des bordures apprécient peu les couleurs chatoyantes. Ces poissons évoluent dans un environnement sombre, et sont toujours à la recherche d’une proie qui mise sur le mimétisme pour éviter les ennuis ! Un leurre trop voyant, et c’est la fuite assurée. Des coloris discrets proches des parures de la faune ambiante sont nettement préférables. La ligne latérale du bar est tout à fait capable de percevoir le moindre mouvement dans une algue ou dans le substrat. Il ne s’agit donc pas de l’effaroucher en lui proposant un leurre par trop fantaisiste.

 

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Magazine n°907 - décembre 2020

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